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Because of TV

14 Oct

Hello !

Parce que tout est absolument à cause de la télé dans ma vie, voici :

Because of TV

Je vous y ouvre les portes de mon atelier d’écriture et de réflexion sur la fiction. Le plus souvent en français, de temps en temps, en anglais.

Rien de sérieux. Mais tout d’essentiel 😉

Autour d’un seul sujet : les histoires et les séries.

Hâte de vous y retrouver !

Ces héros qui ratent leur vie pour que tu réussisses la tienne

7 Mar

 

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Mon amour sans limites pour les séries devait bien finir par donner naissance à un bébé. Il s’agit d’un « presque » guide de développement personnel. Un objet littéraire non identifié.

Ces héros qui ratent leur vie pour que tu réussisses la tienne

Le 11 mars en librairie

My endless love for tv series had to become a book. It has.

Those heroes who screw up their life so that you can make it

March 11 in your on line bookstore

Résumé

Un chef psychopathe au bureau ? Un conseiller bancaire accro aux lettres de relance ? Une belle-mère qui envisage de se mettre à l’ecstasy ? Un pote serial lover dépressif ? Pour survivre à ça, il n’existe aucun mode d’emploi.

Heureusement pour nous, c’est le boulot des personnages de séries. Ils vivent nos cauchemars puissance mille. Et c’est pour ça qu’on les aime.

De Game of Thrones à Sex and The City en passant par Grey’s Anatomy, Marianne Levy, critique depuis quinze ans (c’est- à-dire scandaleusement rémunérée pour se vautrer sur un canapé et regarder la télé), s’adresse à ces héros qui nous veulent du bien.

Elle signe le premier livre de série-thérapie !

About the book

Dealing with a neurotic boss ? A bank advisor addicted angry emails ? A mother-in-law seriously considering ecstasy ? A depressed serial lover buddy ? Bad news ! There is no instruction manual to survive that. 

Good news ! This is the job of the characters in our fav’ TV series. They live our nightmares of thousand times more intensely. And that’s why we love them. 

From Game of Thrones to Sex and The City and Grey’s Anatomy, Marianne Levy (scandalously paid to live has a coach potato in front of her TV) writes letters to these heroes who only wish us the best.

The first series-therapy book !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ILTVSW craque aussi pour/also loves… Catastrophe

19 Juin

FRA/ENGLISH

Si vous cherchez une réponse, oubliez Google et demandez à Walt Disney. Quand nous étions enfants, nous savions que c’était la voie de la sagesse. Nous n’aurions pas dû l’oublier. Parce qu’il n’y a pas de meilleures solutions. Je sais, cela peut paraître surprenant. Mais, j’ai bien pesé chacun de mes mots. Disney sait. TOUT. Parce qu’en fait, il n’y a vraiment qu’un truc qu’un être humain doit résoudre pour faire de son passage sur Terre une expérience au moins intéressante : comment trouver son âme soeur ?

Pour y parvenir, Disney nous apprend que nous devons d’abord affronter le pire (les dragons, les méchants, les méchants dragons, la télé réalité, Tinder, les dragons qui bouffent nos Oreo, etc…) et un jour, un beau jour ensoleillé, nous nous réveillerons plus forts, heureux et mariés. Nous aurons réussi. Du moins, selon la perspective judéo-chrétienne.

Selon Catastrophe, qui débute cette semaine sur Canal Plus Séries, il faut souffrir pour (espérer) être heureux, c’est clair comme de l’eau de roche. Du point de vue domestique. C’est le génial parti-pris d’un duo ultra talentueux d’auteurs-acteurs Sharon Horgan & Rob Delaney. Entre les personnages qu’ils interprètent, Sharon & Rob, tout a commencé par du sexe (genre hasard torride). Et boum Catastrophe, elle tombe enceinte. Et boum Rob quitte l’Amérique pour s’installer en Angleterre. « Etre papa, pourquoi pas ? » et boum, c’est une bonne et une mauvaise décision à la fois. Parce que, devinez quoi, avoir un bébé avec un parfait inconnu est une… Catastrophe.

Mais Sharon et Rob font de leur mieux pour correspondre aux standards judéo-chrétiens. Plus ils échouent et plus ils prennent plaisir à échouer, plus nous, derrière notre écran, nous passons du bon temps. Peut-être car au plus profond de nous-mêmes, nous ressentons un énorme soulagement. Oui, Disney avait raison. La souffrance, l’échec, la peur, les catastrophes sont nécessaires. Enfin, particulièrement dans la vie des autres…

Potentiel BFFF (Personnage préféré pour toute la vie): réel. Regarder : pour réfléchir, sourire, rire.

La semaine prochaine dans ILTVSW… Oups, pas encore tranché, désolée.

 

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Titre/Title : Catastrophe (depuis/since 2015)
Créateurs/Creators : Sharon Horgan & Rob Delaney
Maths : 2 saisons/seasons
Chaîne/Network : Channel 4
En France : à partir du 22 juin à 20h50 sur Canal Plus Séries

If you need an answer forget Google and ask Walt Disney. When we were kids, we knew it was always the right thing to do. We shouldn’t have forgotten. Because it still is. I know it seems a surprising statement. But I mean every word of it. Disney knows. EVERYTHING. Because there is mainly one thing a human being needs to figure out to make from his passage on planet earth at least an interesting experience : how do you find the right person ? 

In order to do so, Disney teaches us that we need to have real rough time (dragons, villains, dragons-villains, reality TV, Tinder, dragons eating your Oreos, whatever…) and one day, a beautiful sunny day, we will wake up stronger, happy and married. We will have made it. At least from the basic Judeo-Christian perspective.

Catastrophe starting this week on Canal Plus in France makes it crystal clear. If you want happiness, you need some suffering first. On the domestic scale. It is the genius of the incredibly talented pair of writers-actors Sharon Horgan and Rob Delaney. Between Sharon & Rob, first, it was just hot sex. And boom Catastrophe, she gets pregnant. And boom Rob moves to England because « Why not be a dad  ? » and boom… he should and shouldn’t have at the same time. Because guess what ? having a baby with someone you just met (literally) is a… Catastrophe.

But they both do their best and the more they try to fit in the Judeo-Christian standard, the more they fail and the more they enjoy failing, the more we viewers are having a great time. Maybe because deep inside ourselves, we feel tremendously relieved. Disney was right. The suffering, the failure, the fear, the castastrophe are necessary. Especially in other people lives…

BFFF (Best fiction friend forever) potential: total. Watch to think, to smile, to laugh.

Next week in ILTVSW… Oops, not decided yet, sorry.

ILTVSW guest star (VF) : Paul Abbott créateur de #NoOffence

6 Mar

Paul Abbott, le créateur de Shameless, Hit & Miss et No Offence, était en France en septembre dernier à l’occasion du Festival de la fiction de La Rochelle.

ILTVSW a eu la chance de le rencontrer et d’évoquer l’écriture et la peur avec lui.

© Channel 4

 

ILTVSW. Au sujet de No Offence, vous avez dit que vous vouliez que la série soit drôle mais ne soit pas une comédie. Qu’entendez-vous par là ?
Paul Abbott. Lorsque nous avons créé la série, nous avons écrit de multiples versions. Elles étaient très drôles mais vulgaires. Elles n’existaient que par les gags. La comédie est un acte très conscient de lui-même. Nous avons essayé de gommer cette dimension (rires)… C’est là que réside la différence, selon moi.

ILTVSW. Vous considérez que trop de gags est mauvais pour l’écriture ?
Paul Abbott. Oui, s’ils sont forcés. Et cela arrive. Mais je ne crois pas que les gags rendent une scène drôle alors que les blagues, oui. Tout est dans la clarté de l’attitude. Nous avons coupé des tonnes de gags. Ils faisaient de la série un objet trop comédie. Cela l’empêchait d’être suffisamment réaliste pour être drôle. La vie est bien plus puissante que les gags. Nous avons essayé d’introduire l’humour dans la nature du comportement de nos personnages et pas dans leur vocabulaire.

 

Vous ne pouvez pas apprendre aux gens à entendre les autres.

 

ILTVSW. Donc, vous passez beaucoup de temps à vous promener en observant les autres ?
Paul Abbott. Apparemment car j’ai l’impression d’absorber beaucoup. Il ne s’agit pas de reproduire littéralement des choses vues dans la vraie vie mais d’essayer de définir quelque chose que l’on a aperçu sur le visage de quelqu’un dans le bus, par exemple. Je me dis : « Allez, essaye d’écrire cela. Ecrire quoi ? Il ne s’est rien passé. Mais allez, écris-le. Fais-le sortir de tes doigts comme tu l’as imaginé. » C’est difficile. Mais je m’entraîne tout le temps.

ILTVSW. Vous écrivez depuis trente ans, êtes-vous devenu meilleur ?
Paul Abbott. J’ai peur tout le temps. Vous pouvez toujours vous planter. Et puis sans la peur, vous n’êtes pas suffisamment courageux. Ecrire me terrifie toujours car, en principe, quand je commence un nouveau projet, je l’ai déjà vendu. Pour affronter cette peur, il faut chérir le moment. Et je crois que je sais très bien faire cela aujourd’hui. Il faut constamment se nourrir et ne pas être incorrect avec les gens, avec votre public. Cela nécessite de l’entraînement. Je crois que c’est dans ma nature. Je suis issu d’une famille nombreuse. Je n’étais pas très brillant. Mais j’étais le plus brillant (rires). Cela force à garder les choses pour soi. Et garder les choses pour moi m’a fait exploser. Une fois que j’ai appris à écrire, cela été comme brûler du carburant, c’était génial. Et plus j’étais honnête dans ma démarche, plus j’étais inspiré car cela aide à devenir meilleur auteur. Je ne parle pas ici de l’architecture du storytelling que tout le monde peut apprendre. Mais tout le monde ne peut pas apprendre le dialogue. Vous ne pouvez pas apprendre aux gens à entendre les autres. Et à synthétiser cela pour un autre. Une chose est d’entendre un truc drôle et une autre est d’arriver à l’écrire pour le raconter. C’est ce qu’il y a de plus difficile pour devenir un bon auteur.

ILTVSW. Il y a les bons jours et les mauvais… Comment y faites-vous face ?
Paul Abbott. Il m’arrive de ne pas avoir envie d’écrire. Mais comme j’ai déjà été payé, je dois le faire (rires). Cela dit, je crois que j’ai écrit chaque jour depuis l’âge de quinze ans. D’une manière ou d’une autre. Des histoires, des sketchs ou des trucs pour moi. J’ai eu la chance de vendre beaucoup de projets et de les voir se monter. 80 % de ce qu’écrivent les auteurs ne voit jamais le jour. Je suis extrêmement chanceux.

 

Si vous pouvez couper un tiers, vous pouvez couper un tiers supplémentaire. 

 

ILTVSW. Etes-vous le genre d’auteur qui écrit beaucoup et jette beaucoup ? 
Paul Abbott. Il y a deux jours, j’ai écrit dix pages en une seule journée. Je me suis dit : « Wow, dix pages ! » Mais, seules cinq d’entre elles étaient bonnes au maximum. De nombreux auteurs auraient gardé les dix. Pourtant, il faut couper. Resserrer sa voix. Si vous pouvez couper un tiers, vous pouvez couper un tiers supplémentaire. Il faut tailler. Il y a une mélodie que l’on essaye de communiquer au public. Elle est meilleure guide que les mots. Vous pouvez sentir quand les choses se passent bien. L’autre jour, j’écrivais une scène et j’ai lancé : « Wow, c’est fantastique ! » Je n’aurais pas pu avoir l’air plus vantard. Mais je ne m’adressais à personne. J’étais tout seul. Et je n’arrêtais pas de répéter : « Good boy, good boy ! » Il s’agissait d’une scène ennuyeuse que je devais écrire et c’est devenue l’une de mes scènes préférées. Pour le premier épisode de No Offence, j’ai écrit dix versions. Nous n’arrivions pas à trouver la bonne.

ILTVSW. Comment savez-vous que vous n’avez pas terminé ?
Paul Abbott. Parce que cela ne sent pas bon. Et que vous ne faites pas confiance à votre travail. Donc vous poussez jusqu’à une dixième version. C’est une version de trop et vous faites marche arrière. C’est une excellente discipline. J’écris dix versions de chaque scène. D’une manière ou d’une autre. En ce moment, je modifie tout le début de la deuxième saison. J’ai pris un mauvais départ et je n’arrive pas à trouver de solution car il est profondément brodé dans la série. Je me suis demandé : « Et si je coupais simplement les vingt premières pages pour regarder ce qui se passe ? » Cela m’a libéré. Et permis de voir ce que je pouvais inventer d’autre. Je suis bon à l’invention. Mais je pense que les auteurs qui éditent leur propre travail sont trop peu nombreux. J’ai évidemment besoin d’éditeurs. Je leur confierais mon coeur. Mais il faut toujours éditer soi-même avant de confier son travail. Sinon, techniquement ils deviennent les auteurs. Car ils effectuent le travail prémonitoire de sélection. Il y a beaucoup d’auteurs paresseux qui rendent des scripts de 100 pages et demandent à un autre de trouver des solutions. C’est à eux d’en trouver. Aux Etats-Unis, un truc pareil est inconcevable. L’agent d’un auteur même réputé n’enverra jamais un script de plus de 120 pages. Cela me plaît assez. J’aime le processus d’édition. Et je n’aime pas qu’on me dise quoi faire même quand c’est moi qui le dit. Les gens qui travaillent à mes côtés demandent souvent que l’on m’enlève le clavier. Ils essayent de me rassurer en disant que le boulot est terminé, que je dois rendre le script.

 

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ILTVSW. En vous retournant sur votre carrière, vous pensez que vous auriez pu faire du meilleur boulot ?
Paul Abbott. Ouais. Même si de manière étonnante, une partie importante du travail tient encore debout. Si l’écriture est honnête du point de vue humain, elle résiste au temps. Cela dit, ouais, il y a des tonnes de choses que j’aurais pu écrire différemment. Vous apprenez de vos propres erreurs.

ILTVSW. Qu’est-ce l’honnêteté dans le processus d’écriture ?
Paul Abbott. Donner les meilleures répliques à son ennemi car cela pousse à écrire à sa hauteur et donc à être honnête. Beaucoup d’auteurs raconteront l’histoire d’une femme victime d’un accouchement de son point de vue à elle, par exemple. Pourquoi n’essayent-t-ils pas de le raconter du point de vue de la sage-femme ? Soyez la sage-femme. Donnez-lui le meilleur texte. Ensuite, vous serez obligé d’écrire à sa hauteur. Et vous serez surpris de constater combien vous pouvez être honnête sans même en avoir conscience. Il y a un truc à faire. Ecrivez la pire des choses que l’on peut dire à votre sujet et mettez-là dans la bouche de la personne dont vous aimeriez le moins qu’elle soit au courant de cette information. Vous n’avez bien sûr besoin de montrer cela à personne. Faites-vous peur. Mettez le document de côté pendant un mois. Puis écrivez lui en réponse. Vous apprendrez ainsi à utiliser la peur comme un carburant. Quand vous approchez de cet état, vous tremblez d’excitation. Je teste ce de quoi je suis fait tout le temps. Tout le temps. Je me suis effrayé avec des choses que des gens ont dit à mon sujet. Leur répondre, se hisser à la hauteur, nécessite de se forger des muscles que l’on ne peut pas perdre. Une fois que vous l’avez fait, vous êtes accro et vous recommencez. Trop peu d’auteurs le font.

ILTVSW. Est-ce la raison pour laquelle vous n’êtes pas un auteur de genre ?
Paul Abbott. Ouais. Vous pouvez choisir d’écrire le truc d’après ou c’est lui qui vous choisit. Quand vous travaillez beaucoup, vous n’avez pas à choisir ce que vous allez écrire après. Je ne sais pas à quoi cela ressemblerait de ne pas pas le savoir car j’ai beaucoup trop d’idées. Je pense que l’énergie que vous mettez à être un autre dans un drama fait de vous quelqu’un de meilleur. Si vous faites preuve de clémence pour la personne que vous aimez le moins dans l’histoire, vous devez l’écrire encore mieux. Quand je disais que l’on sait quand les choses vont bien, j’adore quand je m’effraie un peu et que j’écris ensuite avec une absolue endurance.  Peut-être que je détesterais ces pages cinq jours plus tard mais je me suis emparé de mes peurs personnelles pour les utiliser comme des outils pour raconter mon histoire. Sans ces peurs, il n’y a pas de bonne scène. Cela ne signifie pas que je me terrifie tout le temps. Mais il est indispensable d’avoir respectueusement peur de quelque chose. J’ai mis longtemps mais aujourd’hui j’ai respectueusement peur des histoires. Rien n’est donné. Je n’ai pas de hobbies. J’écris tout le temps.

Titre : No Offence (2015 –    )
Créateur : Paul Abbott
Cast : Joanna Scanlan, Elaine Cassidy, Alexandra Roach
Chaînes : Channel 4, France 2 (France)

© 2016 ILTVSW – La reproduction partielle ou entière de cet entretien n’est pas légale sans l’accord préalable de ILTVSW

La semaine prochaine dans ILTVSW… Oups, pas encore tranché, désolée.

ILTVSW guest star (VO) : Paul Abbott creator of #NoOffence

28 Fév

Paul Abbott, the creator of Shameless, Hit & Miss and No Offence, was in France last September at the TV Festival of La Rochelle.

ILTVSW was lucky enough to seat with him and talk about writing & fear.

© Channel 4

 

ILTVSW. About No Offence you said you wanted it to be funny but not to be a comedy. What do you mean by that ?
Paul Abbott. We kept making versions of it. They were very funny but it was just rude. Because it was just for the jokes. Comedy is selfconscious and we were trying to « deselfconsciousize » (laughs)…  I think that’s the difference.

ILTVSW. Do you think that too many jokes are bad for the writing ?
Paul Abbott. Yeah, if they are forced. They can be. But, I don’t think the gags make a scene funny, the jokes do. The clarity of the attitude is what makes it funny. We cut loads of gags out. They made it so comedic it stopped being realistic enough to be funny. Life is much stronger than gags. I think we were trying to build the humour into the behavioural side of their nature not in the vocabulary.

 

You can teach people to ear people.

 

ILTVSW. So you spend a lot of time walking around watching people ?
Paul Abbott. Seemingly because I seem to have absorbed quite a lot. But not litteraly picking things from real life but trying to define, for example, just something you see on someone’s face on a bus… Come on write that. Write what ? Nothing happened. But write it, write what you said. Make it come out of your fingers the way you thought it. That’s tough. But you can. And I pratice all the time.

ILTVSW. You have been writing for thirty years did you get better at it ?
Paul Abbott. Scared. Always. You can always blow it. And you can’t be brave if you aren’t scared. It still terrifies me because normally by the time I seat down to write I have sold it. To deal with it I just relish it. I got really good at this. Keep feeding yourself and don’t be rude to people, to your audience. In practicing also. It is in my nature, I am coming from a big family. I wasn’t very bright, I was just the brightest one (laughs). So you learn to keep things to yourself. And keeping things to myself made me explode. Once I learned to write, it was just like burning fuel, fantastic. And the more purely burned honestly, the more fuel, because you just get better at it. At the glue. It is not the architecture of the storytelling, I think anybody can learn storytelling but you can’t teach dialogue. You can’t teach people how to ear people. And to synthesize that for someone else. It is one thing to ear something funny and it is another thing to write it down to tell it to someone else. That is the hardest part of being a good writer.

ILTVSW. There are good days and bad days… How do you deal with that ?
Paul Abbott. Sometimes I just don’t want to do it. But usually you have been paid already so you have to (laughs). I think I have written every single days since I was fifteen. In one way or another. Stories, sketches or things for me. I have had the pleasure of selling a lot of work and see my work coming back. 80 % of what writers write never get seen. I am really fortunate.

 

If you can cut a third you can cut a third again. 

 

ILTVSW. Are you the kind of writer that writes a lot and throw a lot away ? 
Paul Abbott. Two days ago I wrote ten pages in one day. And you go : « Wow, ten pages ! » But it’s worth five at the most. A lot of writers will keep the ten. But I think you have to cut it. Tighten your voice. If you can cut a third you can cut a third again. You just keep triming and tightening your voice. There is a melody that you are trying to communicate to the audience. I think that’s a better guidance than the words. You can smell when it’s going well. I wrote a scene the other day and I said : « Wow, it is fantastic ! » I couldn’t have look vainer. But I wasn’t saying that to anybody else. It was just me. There was nobody. And I kept saying : « Good boy, good boy ! » It was a boring scene that I kind of had to write and it is now one of my favorite scenes. I did ten full drafts of episode one for No Offence. We just didn’t get it right.

ILTVSW. How do know that you are not done ?
Paul Abbott. Because it smells wrong. It just feels wrong and you don’t trust it. So you go to ten. It is one draft too far and then you pull back. I think that is really good discipline. I write about ten versions of each scene. One way or another. I may just be changing the beginning of the entire series two. I have done something wrong and I can’t work it out it is too tighly embroidered. And I go : « What if I just take the first twenty pages off the script and see what happens there ? » It makes me feel liberated. I can see what else I can come up with. I am good at invention but I don’t think enough writers edit their own work. I need editors. I trust them with my heart. But you should edit as well before it gets to them. Otherwise they are technically the writer. If they are the one doing the selective premonition to your work. A lot of lazy writers just give you a hundred pages script and say you work it out. No YOU work it out. In America, you are not allowed to deliver long. Even with a reputation if you deliver a script which is over 120 pages your agent won’t even send it. I quite like that though. I like editing myself. I don’t like to be tolded what to do even by myself. Often my people say : « Take the keyboard of him. It is finished. It’s fine. » At some point the script has to be taken from me.

 

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ILTVSW. When you look back do you have the feeling you could have done better work ?
Paul Abbott. Yeah. But surprisingly a lot of the work still stands up. Because if the writing is humanely honest it is timeless. But yeah, loads of things I could have done differently. You just keep learning by your own mistakes.

ILTVSW. What is honesty in the writing process ?
Paul Abbott. Give your enemy the best lines because then you have to write up to them and I think being honest. A lot of writers will tell a story about a woman who has been a victim of childbirth ta da da… as a victim of a childbirth but why don’t they try writing it as the midwife. Be the midwife. Give her the best lines. You writing your own story have to write up to her high calibre. And you surprise yourself by how true you can be without knowing it. There is a thing you can do. You write the worst thing that can ever be said about you and you put it in the voice of the worst person you would ever want to know that information. You don’t have to show this document to anybody else. Scare yourself. Put it away for a month. And write the answers back and you will learn to use fear like fuel. When you know that you have gotten really close to that it makes you crackle with excitment. You are testing what you are made of all the time. All the time. I have scared myself with some lines that some people have said. Writing up to it is like building muscles that you can’t lose. They can’t evaporate. Once you have done that you have become addicted to trying again. Not enough writers do that.

ILTVSW. Is it the reason why you are not a genre writer ?
Paul Abbott. Yeah. You can choose to write something next or it chooses you. When you do a lot of work you don’t have to decide what you are going to write next. I don’t know what it would feel like not to know what I would be writing next because I get too many ideas. I think the amount of power you put in being another person in a drama just makes you a much more decent human being. If you are showing mercy for the person you least like in a story you have to write it better. When I talked of knowing when things were right, you know, I love it when you have scared yourself a little bit and you have written back with absolute stamina. You might hate those pages in five days time. But you have taken your personal fears to use as tools for storytelling. Without the fear, you don’t get the good scene. I don’t mean I terrify myself all the time. But you have got to be respectfully scared of something. It took me a long time but I have learned to be respectfully scared of stories. Nothing is a given. I haven’t got a hobby. I am always writing.

Title : No Offence (2015 –    )
Creator : Paul Abbott
Cast : Joanna Scanlan, Elaine Cassidy, Alexandra Roach
Networks : Channel 4, France 2 (France)

© 2016 ILTVSW – not to be reproduced without a prior authorization from ILTVSW

Next week in ILTVSW, the French version.