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ILTVSW guest star (VF) : Danny Strong co-créateur d’Empire

29 Nov

Danny Strong, le co-créateur d’Empire, était l’invité du Festival TV de Monte-Carlo au mois de juin dernier.

ILTVSW a eu la chance de le rencontrer et de discuter soap & politique.

 

© Fox

 

ILTVSW. Il me semble qu’Empire est le premier soap politique de l’histoire des séries. Avez-vous souhaité évoquer l’Amérique contemporaine dès le début du projet ?
Danny Strong. Je pense que cette dimension a été présente dès le départ pour Lee Daniels comme pour moi. Et je trouve que cette combinaison entre le soap, le drama et les questions sociales fonctionne très bien. Tous ces éléments s’équilibrent parfaitement.

ILTVSW. Pensez-vous que l’approche légère de la série lui donne plus d’impact sur les enjeux sérieux qu’elle aborde ?
Danny Strong. … Et les enjeux donnent plus de force dramatique à sa dimension soap. Oui. Ils s’équilibrent. Ils se nourrissent. Je trouve que les éléments de comédie sont très utiles au drama car ils soulignent cet aspect. Et il est plus facile de faire rire, aussi. Il n’est pas nécessaire d’être très drôle pour être drôle dans un drama. Traiter des questions de justice sociale dans une série à paillettes donne à ces questions plus de résonance. Et les paillettes de la série sont encore plus brillantes grâce à l’autre dimension de la série.

La manière dont nous regardons les séries aujourd’hui est très différente de l’époque de The Wire

ILTVSW. Malgré ces éléments sérieux la saison 1 d’Empire a été un énorme succès. The Wire, qui traitait profondément de justice sociale, de racisme, de traffic de drogue est devenue culte mais n’est jamais parvenue à toucher le grand public. Comment Empire est-elle parvenue à réunir ces deux éléments ?
Danny Strong. The Wire est l’une des séries les plus géniales de ces vingt dernières années. Je pense qu’elle rencontrerait beaucoup plus de succès si elle était lancée aujourd’hui. Notamment grâce au steaming et à la possibilité de regarder toute une saison ou une série d’un seul coup après la diffusion. Le bouche-à-oreille sur The Wire qui s’est produit autour de la saison 3 débuterait beaucoup plus rapidement. Je parie même que la série aurait explosé grâce à cela comme Mad Men ou Breaking Bad. La manière dont nous regardons la télévision aujourd’hui a beaucoup changé. En plus il était difficile de prendre une saison de The Wire en cours en raison de la narration adoptée par les auteurs. Mais regarder cette série était extrêmement gratifiant.

ILTVSW. Le public semble indifférent au fait qu’Empire ait un casting presque entièrement constitué d’acteurs noirs. Pourtant il y a eu un article dans Deadline Hollywood qui affirmait qu’il était devenu difficile pour les acteurs blancs de trouver du travail à la télé. Comment expliquez-vous cette réaction ? 
Danny Strong. Je ne pense pas que cet article soit représentatif de la position de l’industrie. Les gens qui produisent du contenu essayent juste d’obtenir du succès. Avec ScandalHow to get away with murder et Empire, il est devenu évident pour tout le monde qu’il y avait une énorme audience noire sous-représentée à la télévision qui regarde les séries dans lesquelles les personnages principaux sont noirs. Mais un public blanc, aussi. En fait, vous pouvez réunir tout le monde. C’est au-delà de la race. Mon intuition me dit que cela va se banaliser car la seule chose qui intéresse l’industrie, c’est le succès. La multiplication des opportunités pour les acteurs noirs est juste une conséquence de cela. Cet article est simplement ridicule car il y a un nombre incalculable de rôles pour les acteurs blancs. C’est tout.

ILTVSW. Quelles sont les questions sociétales que vous souhaitez aborder en saison 2 ?
Danny Strong. Lhomophobie et la sexualité, certainement. Nous aborderons aussi l’incarcération. Et nous explorerons aussi le harcèlement policier dont font l’objet les Noirs aux Etats-Unis.

Ma philosophie consiste à dire la vérité

ILTVSW. Quand vous abordez ce type de sujets vous posez-vous la question de votre responsabilité d’auteur ?
Danny Strong. Ma philosophie consiste à dire la vérité. Tant que l’on dit la vérité peu importe les conséquences. Cela dit, bien sûr que l’on veut écrire de manière responsable cependant il ne faut pas être donneur de leçon et veiller à être authentique dans l’exploration de ce type de sujets. Cela dit, rien ne me rend inconfortable. Je peux traiter de tous les sujets.

ILTVSW. Le succès d’Empire nous apprend-il quelque chose de l’existence ou non de l’Amérique post raciale ?
Danny Strong. L’Amérique post raciale n’existe pas. Les émeutes et les événements qui les ont provoquées nous montrent qu’il y a encore énormément de racisme aux Etats-Unis. Ce qui est positif, c’est que nous continuons à progresser et l’élection de Barack Obama reflète le chemin que nous avons parcouru.

 

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Danny Strong

 

ILTVSW. Et le divertissement a le pouvoir d’améliorer la situation ?
Danny Strong. Absolument. Le divertissement peut améliorer les choses et mettre la culture en avant. Moi, j’écris pour mettre la culture en avant d’une manière que j’estime positive. Il y a des gens qui pensent que ce que j’écris est horrible pour le pays. Vous savez, l’acceptation de l’homosexualité, la question de l’acception de l’autre versus le racisme… Je vois ces gens comme des ennemis de ce que j’estime être bon et vrai. Et je continuerai de pousser ce que je crois être positif, plein d’espoir, qui relève d’une théorie un peu utopique d’acceptation de l’autre, d’amour et de communion. Ce que Martin Luther King appelait The beloved community.

ILTVSW. Certains ne reconnaissent pas la force de cette écriture soap…
Danny Strong. Cela ne m’inquiète pas du tout. J’écris et je me dis que peut-être les gens regarderont. Dans le cas d’Empire, ils sont extrêmement nombreux à aimer. Certains l’interprètent mal et d’autres, par principe, n’apprécient pas les choses qui ont du succès. Cela ne peut pas entrer en ligne de compte pour moi car, au bout du compte, chacun se fait sa propre opinion. J’écris donc ce que j’ai à dire, j’écris sur ce que j’aime, ce que je pense être une bonne histoire. Ma principale récompense, c’est que j’aime écrire et c’est pour cette raison que je le fais. Quand j’ai le sentiment que j’ai atteint mon maximum, l’accueil de la série est ce qu’il est…

ILTVSW. Que pensez-vous de ceux qui affirment que la comédie n’est pas le bon genre pour traiter de sujets fondamentaux ?
Danny Strong. Ceux qui pensent cela ne connaissent rien au sujet. C’est simple. Il y a tellement de comédies qui traitent de sujets importants comme la politique, l’amour, la race… tout. La comédie est en fait la meilleure manière de les aborder car vous faites rire les gens. Ils digèrent donc mieux les thèmes et les idées que les histoires contiennent.

Titre : Empire (2015 –    )
Créateurs : Lee Daniels, Danny Strong
Cast : Taraji P. Henson, Terrence Howard
Chaînes : Fox, W9 (France)

© 2015 ILTVSW – ne pas reproduire sans autorisation préalable d’ILTVSW

La semaine prochaine dans ILTVSW… Oups, pas encore tranché, désolée.

ILTVSW guest star (VO) : Danny Strong co-creator of Empire

22 Nov

Danny Strong, the co-creator of Empire, was last June at the Monte-Carlo TV Festival.

ILTVSW was lucky enough to seat with him and talk about soap & politics.

 

© Fox

 

ILTVSW. I think of Empire as the first political soap ever, am I totally wrong or did you actually want to talk about modern America in the show from the very beginning of the project ?
Danny Strong. That was always inherent in Lee Daniels and I doing the show together. And I think the combination of doing a soap that is grounded in a drama that tackles social issues seems to work really well. They balance each other out very nicely.

ILTVSW. Does that approach of dealing with important issues through a joyful show is more efficient in terms of its impact ?
Danny Strong. … And the issues make the soap elements more dramatic. They balance each other out. One feeds the other. I find that comedy is so helpful in drama because it makes the drama more dramatic and it also makes it easier to get a laugh. Because you don’t have to be so funny for something to be really funny when it is in a drama. And I think having issues about social justice in a show that has a sparkle to it makes the social justice issues feel more resonant and powerful and makes the sparkle of the show sparkle even more because it is contradicting the other part of the show.

The nature of how we watch stories now is very different than when The Wire was airing

ILTVSW. Despite these serious elements Empire is a huge success. The Wire,  which was deeply addressing social justice, racism, drug dealing became cult but never was able to score big ratings. How do you explain Empire is saying so many things about the American society and still manage to be a hit show ?
Danny Strong. Well, The Wire is one of the most genius show of the last twenty years. I think it would be so much more successful today than when it started airing. Because of  streaming and because you can just go and watch all the shows at once after they have aired. The word of mouth on The Wire which really seems to happen around season 3 would have happened much faster and I bet you by season 3 The Wire, if it had aired now, would have done what say Mad Men or Breaking Bad did in their season 3 when they really blew up. The nature of how we watch stories now is very different than when The Wire was airing. It was also hard to just jump into in the middle of the season, you really had to start from the beginning because of the way the writers told the story. But if you did it was so rewarding.

ILTVSW. The audience seems not to care about the fact that Empire is an almost totally black cast show and still there was an article on Deadline Hollywood about how difficult it was now for white actors to find jobs on TV. How do you explain that reaction ? 
Danny Strong. I don’t think that that article was representative of the industry at all. I think people that make content are just trying to chase success. They just want products to be successful. With the success of Scandal and How to get away with murder and Empire, it has made crystal clear to everyone that there is a huge black audience that is under-represented in television that wants to watch shows with black leads. And simultaneously you can get a white audience too. You can get any audience. It is beyond race. My gut is you will be seing more of it because the industry is just trying to succeed.  When they started casting, they were looking for more black actors on TV shows it was merely a by-product of that. That article saying it was getting tougher out there for white actors was ridiculous because there is still an endless number of white roles. That’s all.

ILTVSW. What are the social issues you want to deal with in season 2 ?
Danny Strong. Definitely issues of homophobia and sexuality. We will be dealing with incarceration. We will also be exploring police harassment of people of color in America.

My philosophy is just tell the truth

ILTVSW. When you do that kind of writing do think in terms of your responsibility as a writer ?
Danny Strong. I have a philosophy which is : just tell the truth. As long as I tell the truth any blow back I get, I don’t care. As far as the responsibility goes when you are tackling  social issues, yeah you want to do it in a way that is responsible and truthful but also doesn’t feel preachy or spoon fed but like a genuine exploration of these issues. But I am not uncomfortable about anything. I’d talk about anything.

ILTVSW. Does the success of Empire teach us anything about the existence or the non existence of a post racial America ?
Danny Strong. There is no post racial America. These riots and everything we are having show that there is still a tremendous amount of racism in America. But was is positive is that it is moving forward, it is still progressing in such a positive way and the election of Barack Obama was such a reflexion of how far America has come.

 

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Danny Strong

 

ILTVSW. And entertainment has the power to help things get better ?
Danny Strong. I think it absolutely can make things better and can push the culture forward. Why I write is to push the culture forward in a way that I think is positive. There are people out there that would think that what I write about is horrible for the country. You know, acceptance of homosexuality, talking about race issues in a positive way as far as making people more accepting… I view those people as sort of enemies of what I believe to be good and true. And I will keep pushing what I believe to be positive, hopeful, more of an utopian type theory of acceptance, love, people coming together. What Martin Luther King called the beloved community.

ILTVSW. Still some people will not acknowledge the strength of this soap opera form of writing…
Danny Strong. I am not worried about it at all. I just put it out there and hopefully people dig it. It seems to me that an overwhelming number of people seems to really love the show because the show has been embraced in a very massive way. Some people are going to misinterpret it and sometimes people are just contrarian to things that are successful and have to dislike it. I can’t worry about the audience and individuals. Because everyone has a different opinion at the end of the day. I just write what I want to say, what I like, what I think is good story and put it out there. For me the rewarding quality why I do what I do is because I enjoy actually doing it. So once something feels good, like I got into a place where it is just the best I can do to be honest with you then the response is the response.

ILTVSW. What do you think of people who say that comedy isn’t the right form to deal with fundamental subjects ?
Danny Strong. Anyone who thinks it is a sin for comedy to address fundamental issues doesn’t really know what they are talking about. That’s it. There are so many comedies out there that are some of the most insightful satirical important issues addressing politics, love, race… everything. And comedy is actually the best way because you do it in a way where you get people laughing. So the themes and the ideas behind it are more easily digested for them.

Title : Empire (2015 –    )
Creators : Lee Daniels, Danny Strong
Cast : Taraji P. Henson, Terrence Howard
Networks : Fox, W9 (France)

© 2015 ILTVSW – not to be reproduced without a prior authorization from ILTVSW

Next week in ILTVSW, the French version.

ILTVSW Pool Party 2015

19 Juil

FRA/ENGLISH

Well, my friends, the time has come. To raise the roof and have some fun. Throw away the work to be done. Let the music play on. Play on, play on. Everbody sing, everybody dance. Lose yourself in wild romance. We’re going to party. Karamu, fiesta, forever. Come on and sing along ! Alllllllllll night long … Eh ben oui, enfin plutôt… eh ben non, pas de bal de promo cet été sur ILTVSW mais une pool party ! La conjugaison du réchauffement climatique et du principe de réalité.

Grâce aux premières étoiles de l’été et à quelques Mojitos, Lubiie de Lubie en série, Astiera de Séries addict so what?, Yann de Séries, le blog !, Jérémy de Time of the season et Stéphane des Plumes asthmatiques ont plongé sans hésiter, un immense merci à eux !

Plonger avec des stars de la blogosphère séries, juste ce qu’il fallait pour ne pas me laisser abattre par le blues de fin d’année. Surtout qu’ils ne sont pas venus seuls mais avec leurs personnages préférés.

Promis, on vous a concocté une pool party dans les règles de l’art. Prom queen, drames & love story … Come on ! Et bel été à tous !

To my readers, exceptionally ILTVSW will only be French speaking this week. The blog is hosting a TV Pool Party with French TV bloggers. But as soon as next week things will be back to normal meaning French & English. English speaking bloggers you are welcome to contact me to guest post. Happy summer to you all !

 

 

ILTVSW. C’est la fin de l’année qui sont les prom queen & king 2014?

Astiera. Sans conteste, il s’agit de Noah et Alison, dont l’histoire d’amour m’a fait vibrer dans la première saison de The Affair. J’ai tout de suite plongé avec eux dans leurs eaux troubles et passionnées. Ils m’ont fait pleurer, ils m’ont attendrie, ils m’ont enflammée !

Lubiie. Annalise Keating de How to get away with murder, une femme belle, talentueuse et qui en impose : une reine dans l’âme. A ces côtés, peut-être pas aussi fier mais certainement l’homme de l’année, Saul Goodman ou Jimmy pour les intimes de Better call Saul.

Jérémy. Cette année, la reine, c’est Maura Pfefferman de la formidable Transparent. Femme née dans un corps d’homme. Bouleversante, hilarante, elle le mérite, c’est son année. On ne peut pas l’oublier avec sa grande taille, sa démarche particulière et ses vêtements un peu trop larges, mais c’est avant tout sa bienveillance et son courage que l’on retient. Je vais inventer un drôle de couple. Le roi de la promo cette année, c’est Alex Pappas de Togetherness. Il est finalement assez complémentaire avec Maura. La même gentillesse et douceur. Ce qui touche avant tout chez Alex c’est sa lose, qui provoque immédiatement la compassion. On a envie de le prendre dans nos bras, d’être son pote, un vrai bon gars. Un loser magnifique. Cette fois Alex, t’es le roi.

Yann. Pour ce duo, je ne retiendrai qu’une personne. Loin de moi l’idée de tricher mais sa dualité, qui n’en est finalement plus une, lui permet de l’emporter aisément dans mon choix ! Morton L. Pfefferman est un homme ou plutôt devais-je dire était un homme. Il, enfin elle, est désormais une femme qui se nomme Maura. Dans Transparent, elle se livre avec un mélange de pudeur, de sincérité et d’intense émotion. On comprend alors comment un Parent peut s’affirmer Trans tout en restant le guide spirituel d’une famille et en particulier pour ses enfants qui se cherchent. Mais pardonnez moi car j’en oublie déjà l’emploi du féminin. Vite chère Maura, j’ai hâte de te retrouver !

Stéphane. L’incontestable prom queen de cette saison c’est Jane Villanueva interprétée par l’excellente Gina Rodriguez dans Jane The Virgin. Elle a ravi mon petit coeur de sériephile dès son premier sourire. Pour le prom king, c’est un peu plus serré mais je crois que je dirai Cary Agos et son interprète Matt Czuchry. Sa prestation dans la première partie de la saison 6 de The Good Wife est juste impressionnante ! Ils forment un beau couple, je trouve.

 

 Lena Dunham, tu m’as un peu déçu cette année …

 

ILTVSW. Forcément, certains n’ont pas été à la hauteur de leur réputation & d’autres ont montré un potentiel que l’on ne soupçonnait pas…

Astiera. En bonne whovienne (même si je suis récemment convertie et que ma conversion a été hérétique), j’ai dû dire adieu à Eleven, mon Doctor et apprendre à laisser la place dans mon coeur à Twelve, son successeur. Mais si cette 8e saison est bien moins ratée que la précédente, je dois l’admettre, Twelve n’a pas encore trouvé sa place dans mon coeur, malgré quelques fulgurances, dont Steven Moffat, malgré tous ses défauts, a le secret. Mais je serai tout de même au rendez-vous de la saison 9, je n’ai pas encore dit mon dernier mot ! Côté grosse déception, j’appelle la saison 2 de Sleepy Hollow : des personnages secondaires sacrifiés ou crées sans aucune cohérence pour disparaître aussi vite, une intrigue inintéressante, alambiquée, bref, le charme n’a guère opéré. Les derniers épisodes laissent présager une reprise en main et une saison 3 dans l’esprit si fun de la première saison, on y croit !  Même son de cloche du côté de la saison 3 d’Elementary : les scénaristes nous ont pondu un trio bancal et avorté assez platement, cantonnant Sherlock et Watson à des gimmicks. Là encore, la fin de saison annonce une direction intéressante. Côté « très agréable surprise alors que sur le papier, j’étais franchement pas séduite », je vote pour Outlander et The 100. La première est tout sauf une romance cul cul la praline et présente des personnages féminins et masculins très intéressants, dont la sexualité est montrée de façon très intéressante. La fin de saison va très loin et est à contre-courant de ce que l’on voit si souvent (n’est-ce pas GOT ?). La deuxième est tout sauf une série pour ados décérébrés et propose là encore des personnages féminins et masculins variés, intelligents et traités à égalité. J’ai dévoré les deux premières saisons et n’en peux plus d’attendre la 3e qui n’en finit pas de se faire attendre !!!

Lubiie. Les Girls n’ont pas été au top cette année tout comme celles d’Orange is The New Black qui se sont un peu laissées aller par rapport à l’année dernière. Une baisse d’intensité qui profite à la pépite australienne de Wentworth. Prison moins glamour mais des nanas qui déchirent derrière les barreaux. Et du côté de Westeros, rien de folichon excepté peut-être la fin de cette saison presque salvatrice ? Matt Leblanc et la Veep ont été encore plus drôles et voir leurs frasques permet d’égayer les lundis moroses. Les espions de The Americans ont mené à bien leurs missions encore une fois, toujours aussi mystérieux que fascinants. En parlant d’espion, un frenchy Malotru a lui aussi assuré dans Le bureau des légendes. Tout comme l’équipe de Laure Berthaud qui est montée d’un cran dans Engrenages. Par ailleurs, le peps de Kimmy Schmidt a été communicatif et la troublante famille Rayburn, de Bloodline, a révélé des secrets aussi inavouables que croustillants.

Jérémy. Lena Dunham, tu m’as un peu déçu cette année avec cette quatrième saison de Girls un peu fade et paresseuse, mais je t’adore quand même va … tu gardes ton regard de Droopy un peu fou et ton phrasé reconnaissable entre mille. Mais j’espère que tu vas un peu sortir de ton petit confort quand même, pour ton bien, celui de ta série et surtout le nôtre, car nous sommes de gros sérievores égoïstes! Pas si éloigné que ça de Lena Dunham, il y a Mindy Kaling dont la troisième saison de The Mindy Project m’a un peu laissé sur ma faim. La magie opérait moins qu’en saison 2, même si le couple formé par Mindy et Danny est le plus mignon de l’univers. La fantaisie semblait un peu forcée, les seconds rôles pas toujours bien utilisés -un défaut récurrent. J’aime toujours Mindy d’amour, mais bon… Par contre surpris par deux vétérans des networks, Grey’s Anatomy et The Big Bang Theory, qui dans leur genre respectif, continuent de faire le boulot, proposer des variations intéressantes, et demeurent passionnantes à suivre, même au bout de 8 et 11 saisons. Puis il y Sense 8, dernière claquasse en date, qui prend le parti de l’humanisme candide et de l’amour.

Yann. Sur le front de la déception, j’attendais mieux en ce qui concerne la tendance à la mode : les adaptations de comics. Des séries comme The Flash, Gotham ou Constantine ne m’ont pas convaincu. En ce qui concerne les bonnes surprises, je ne m’attendais pas à la force d’American Crime, à l’inventivité de Man Seeking Woman, à la loufoquerie du P’tit Quinquin, ni à la générosité de Sense8. Ces quatre là sont pour moi d’authentiques coups de coeur de la saison !

Stéphane. Je dois avouer que j’ai été surpris par Téa Leoni cette année. Je la connaissais pour avoir été Mme Duchovny qui a forcé David à prendre ses distances avec The X-Files (du moins dans mon souvenir) et pour avoir été la Fille à Scandales donc quand j’ai vu qu’elle était le premier rôle d’une série qui avait tout pour me plaire, j’avais peur. Eh bien, elle a prouvé que j’avais tort. Alors oui, il lui a fallu quelques épisodes pour rentrer dans le costume de Madam Secretary mais au final, Téa s’est imposée et elle livre de belles performances tout en émotions. Du côté des ceux qui n’auraient pas été à la hauteur, j’ai beau me creuser la tête mais personne ne me vient à l’esprit. Je pense que c’est une bonne chose, non ?

 

Maura Pfefferman – Transparent © Amazon

 

ILTVSW. Il y a aussi ceux qui ont quitté l’antenne pour toujours et que l’on pleurera au moins pendant les dix prochaines années, c’est atroce !

Astiera. Evidemment, je ne peux pas ne pas parler de Mad Men. Mon histoire d’amour avec Mad Men a été tumultueuse, teintée de passion dévorante et de désillusion. Durant les trois dernières saisons, je pensais bien que plus rien ne raviverait la flamme si vibrante des débuts. Et puis, il y a eu les derniers épisodes. Et puis, il y a eu les larmes sur mes joues et le sourire sur mes lèvres durant le dernier épisode. Et histoire de faire le grand écart, j’ai également dit adieu à mes petits chouchous d’Atlantis. Oui, oui, la série de la BBC qui revisite sans complexe (et sans vergogne) la mythologie grecque. Il est certain que l’émotion ne fut pas la même à Atlantis que sur Madison Avenue, surtout que les scénaristes nous ont pondu une fin ouverte et à cliffhanger, espérant sans toute sauver la série de l’annulation…

Lubiie. Madame Leslie Knope, Parks and Recreation, je vous serai à jamais reconnaissante de m’avoir fait croire que la politique pouvait être au service du peuple. J’aimerais que de fiction vous deveniez réalité mais est-ce possible ? En 2017 ? Du moins, vous avez créé l’illusion et pour ça, un énorme Merci ! Goodbye Don Draper et vos comparses. Mad Men n’est plus ! Un grand vide dans le paysage sériel…

Jérémy. Je dois être le seul, mais assez triste de voir Forever annulée par ABC. C’était un procédural honnête et attachant, qui comblait le vide laissé par The Mentalist dans le même genre. Je suis assez friand de ces séries inoffensives qui respirent la télévision à l’ancienne. Le casting était très bon et le scénario proposait une simple mais émouvante réflexion sur l’amour, la mort et la famille. Puis également bien remonté contre Sundance Channel après l’annulation de The Red Road après 2 saisons. On ne parlait pas beaucoup des amérindiens à la télé, il y avait les formidables Jason Momoa et Julianne Nicholson et cette ambiance de soap sombre et mystérieux.

Yann. AMC m’a tué, de cette petite mort du sériephile ! Alors oui, la fin de Mad Men est à la hauteur d’une série remarquable mais à la question « Est-ce que la série avait encore des choses à dire ? » Je réponds par un tonitruant OUI, Mad Men pouvait et devait continuer ! Son créateur, Matthew Weiner, et ses scénaristes auraient très certainement brillé même en laissant les années 60 derrière eux. Adieux donc à Don, Peggy, Pete, Joan, Roger, Betty… je ne vous oublierai jamais.

Stéphane. Leslie Knope n’est plus. Ron Swanson n’est plus. Raylan Givens n’est plus. Boyd Crowder n’est plus. Cela fait des mois que les séries sont terminées et pourtant je suis encore hanté par leurs series finales. Je vais mettre un sacré bout de temps pour me remettre de la fin de Parks and Recreation et de Justified ! Non, je ne pleure pas… j’ai une poussière dans l’oeil !

 

 C’est tellement nul que c’est génial !!!

 

ILTVSW. L’été, c’est aussi le moment de retrouver ou de se faire des nouveaux copains alors qui on invite au barbecue?

Astiera. Sans aucune hésitation : Henry, Freddie et Dean de Cucumber !! Je n’attendais pas grand-chose en commençant cette série protéiforme signée Russell T Davies explorant la communauté LGBT de Manchester. Eh bien, j’ai été complètement conquise et j’ai adoré passer plusieurs semaines en leur compagnie. Ils m’ont fait rire et pleurer. Ils m’ont interrogée. Ils étaient mes meilleurs potes. J’invite également mes petits Musketeers préférés, histoire d’apporter un peu de panache, même si Athos risque fort de siffler tout l’alcool. Mais on lui pardonne, il est tellement irrésistible lorsque son âme est torturée !

Lubiie. Pour bavarder entre copines, rien de mieux que les Devious Maids Carmen, Rosie, Zola y Marisol. Toujours impliquées dans des histoires invraisemblables, c’est un guilty pleasure de connaître les derniers potins d’un été sur l’autre. Soyons plus sérieuse avec Daniel Holden qui revient dans Rectify avec son regard intense et toujours aussi captivant d’une année sur l’autre. Puis, le docteur Masters et sa collaboratrice Virginia donnent toujours envie d’en apprendre plus scientifiquement parlant dans Masters of Sex. Coté nouveautés, le club de The Astronaut Wives paraît valoir le coup d’être intégré tout comme ces Narcos même s’ils sont dangereux ou bien ce héros Nick Wasicsko de Show Me A Hero…

Jérémy. Je dois dire que je suis super content de retrouver mon nanar estival The Last Ship. On se retrouve entre amis, comme un petit rituel, des chips, des boissons fraiches, et des rires bien gras. C’est tellement nul que c’est génial. Dans le même genre pendant l’automne j’ai Once Upon a Time. Bon, sinon, j’aime les bonnes séries et cet été on va être servi ! BoJack Horseman revient plus dépressif que jamais, Rick et Morty vivront de nouvelles aventures délirantes, tandis que Daniel Holden reviendra me faire pleurer pour une saison 3 de Rectify. Je sens que je vais me régaler !

Yann. Cette période estivale est l’occasion de retrouver True Detective. Le terme de retrouvailles n’est peut être pas le plus adapté. Un nouveau lieu, de nouvelle têtes et une histoire renouvelée, elle aussi. Pourtant, pas de doute possible, me voilà encore happé par récit d’une noirceur extrême. Me voilà encore absorbé dans des mystères chaque semaine… J’entendais quelqu’un dire récemment que l’irruption du débat et des théories étaient le propre des grandes séries ! Du côté des nouveautés, le pilote de Mr Robot est une belle réussite. Pourvu que la suite soit du même tonneau et nous tiendrions enfin une oeuvre juste et prenante sur le hacking !

Stéphane. Si on fait un barbecue cet été, j’invite forcément tous mes copains de Major Crimes. Je les adore ! Provenza, Flynn, Buzz, Captain Raydor, Sykes, Rusty, Tao, Julio, ils sont là chaque été et c’est un plaisir de les retrouver sous le soleil de Los Angeles même si ce sont à chaque fois des histoires macabres qu’ils m’apportent. Il y a une humanité qui se dégage de ce show, c’est juste magnifique. Sinon je veux bien rencontrer le Elliot de Mr Robot ! Le personnage est juste fascinant ! Et on peut inviter aussi tout le cast de UnReal, j’ai plein de choses à dire à Constance Zimmer !

 

Don Draper – Mad Men © AMC

 

 

ILTVSW. Et la rentrée alors, on a hâte de faire connaissance avec qui ?

Astiera. Je triche car je les connais déjà, mais j’ai tellement hâte de retrouver Mulder et Scully !!!!!!!!!!!!!!

Lubiie. Intriguée par Heroes Reborn par nostalgie de la saison 1 et une pointe de curiosité même si je ne me fais pas tellement d’illusion sur le résultat final. Chaque année, ma confiance est donnée aveuglément à la talentueuse Shonda Rhimes, productrice de The Catch avec Mireille Enos en héroïne. Le super-héros de cette année est une fille, c’est Supergirl qui devra faire ses preuves car côté costume, elle n’assure pas pour le moment. De réputation, Blindspot, Wicked City et Blood and Oil suscitent de l’intérêt. Puis, mon coup de cœur CW va pour Crazy ex-Gilfriend dont le visuel sympathoche donne envie au premier abord. Enfin, envie de grandeur avec Versailles pour le côté frenchy !

Jérémy. À la rentrée, je n’attends personne en particulier, je veux juste être bousculé, ému, je veux vibrer, je veux de l’intelligence et de l’audace ! Et comme chaque année, j’ai le fol espoir de voir les networks sortir de leur torpeur. Avec l’annulation d’Hannibal, on a un début de réponse…

Yann. Je ne vous cache pas que les nouveautés annoncées du côté des networks ne me séduisent pas au vu des bandes annonces. Si j’étais vous, je miserai plutôt sur le retour de Fargo (FX) qui se transpose à Sioux Falls !

Stéphane. Je dois dire que je me suis peu renseigné sur les séries de la rentrée. J’essaie une nouvelle technique d’approche. Donc pour le coup, je n’ai hâte de faire connaissance avec personne. En revanche, j’ai hâte retrouver pas mal de monde, tous les copains qui reviennent pour une nouvelle saison.

Il faut que l’Académie m’appelle, j’ai plein de bons conseils à leur donner !

ILTVSW. Lesquels de nos BFFF méritent un Emmy?

Astiera. Joshua Jackson The Affair qui porte les traits Cole avec force et émotion. Mads Mikkelsen Hannibal qui est à la fois terrifiant et diablement attirant. Keri Russell et Matthew Rhys The Americans qui ont magistralement habités une saison 3 absolument parfaite.

Lubiie. Ils sont regrettés et pour leur dernière round, le Emmy goes to… Leslie Knope et Don Draper.

Jérémy. J’ai envie de donner tous les Emmys du monde à Anson Mount de Hell on Wheels. On ne parle que très peu de cette série et encore moins de son interprète principal, mais c’est un cowboy à l’ancienne beau, ténébreux et maudit. Un peu l’équivalent dark de Timothy Olyphant de Justified. Il a l’accent chantant du sud, le regard bleu acier d’une tristesse infinie et il porte sur ses épaules une très belle série. Dans un tout autre registre, on trouve Bob Odenkirk, le formidable Saul Goodman de Breaking Bad qui a maintenant sa propre série. Il y a beaucoup plus dans ce personnage que le simple avocat véreux et Odenkirk le joue à merveille. Bon et comme d’habitude, donnez tout à Jon Hamm, Elisabeth Moss, Louis C.K, Julia Louis-Dreyfus ou Jeffrey Tambor.

Yann. Je donnerai toutes les statuettes possibles à Mad Men et à son cast. C’est un peu « cliché » de récompenser pour l’ensemble de son oeuvre mais c’est précisément ce que je souhaite.

Stéphane. Je crois que je donnerai un Emmy à mes prom queen & king, ils les méritent amplement ! Puis un autre aussi à Rose McIver, la Liv Moore de iZombie. Et un à Jay Baruchel aussi ! Et Timothy Olyphant et Amy Poehler ! Carrie Coon, Amy Brenneman et Justin Theroux de The Leftovers mériterait aussi d’en avoir. Comme Allison Janney pour sa saison brillante dans Mom ! Bref, il faut que l’Académie m’appelle, j’ai plein de bons conseils à leur donner !

 

Saul Goodman – Better call Saul © AMC

 

Pour combattre le blues du lendemain de fête, vous pouvez aussi retrouver mes talentueux invités sur Twitter…

 

@Lubiie auteure de Lubie en série

@astiera auteure de Séries addict so what?

@yann_k auteur de Séries, le blog!

@JeremyCoifman auteur de Time of the season

@serieseater auteur des Plumes asthmatiques

 

La semaine prochaine dans ILTVSW… Oups, pas encore tranché, désolée.

ILTVSW before Christmas party 2014

7 Déc

FRA/ENGLISH

You better watch out. You better not cry. Better not pout. I’m telling you why. Santa Claus is coming to town. He’s making a list. And checking it twice. Gonna find out Who’s naughty and nice. Santa Claus is coming to townnnnnnnnn !!!!  Non, ne rafraîchissez pas la page, vous êtes bien sur I love  TV so what ? Ce soir, j’ai décidé de recommencer à croire au Père Noël. Comme il n’est pas impossible qu’une fois encore je sorte désappointée de cette affaire, j’ai invité quelques plumes stars de la blogosphère séries pour ma désormais traditionnelle (considérons que deux éditions = une tradition) before Christmas party. Ensemble, nous boirons pour ne pas oublier que de toutes les manières, pour nous, le père Noël est déjà passé. C’est vrai, non ? 2014 a été une année riche en émotions fortes pour les sériephiles.

J’ai le grand plaisir de recevoir les très élégantes Cécile de Femmes de séries , Livia de My TV is rich !, Alix du Daily Mars. Et je remercie Yann de Séries, le blog ! et Stéphane des Plumes asthmatiques d’avoir accepté de porter un smoking pour moi. Une soirée de rêve en perspective que nous allons partager avec nos personnages préférés et … vous.

Tchin et joyeux Noël à tous !

To my readers, exceptionally ILTVSW will only be French speaking this week. The blog is hosting a Christmas party with French TV bloggers. But as soon as next week things will be back to normal meaning French & English. English speaking bloggers feel free to contact me if you wish to guest post ! Happy holidays to you all !

 

ILTVSW. Les sériephiles vont-ils se saouler au champagne pour tenter d’oublier 2014 ou, au contraire, pour essayer d’accepter les nouveautés 2015 ? Autrement dit 2014 a-t-elle été un grand cru ?

Alix. Je ne sais pas pour vous les copains, mais moi, je lève mon verre à cette année 2014. Comme tous les ans, tout n’est pas à garder. Pourtant, 2014 a quand même été remplie de nouveautés enthousiasmantes. J’ai passé de très très beaux moments avec You’re the Worst, Transparent, Looking, The Affair, Detectorists, The Knick, Inside n°9, Dates et bien d’autres.

Cécile. C’est peut-être le lait de poule qui parle à ma place mais je suis très satisfaite de mon année sérielle bien que les nouveautés de la rentrée 2014 soient pratiquement toutes restées sur le carreau après le pilote. Je ne garde que The Flash, Madam Secretary et How to get away with Murder mais sans grande conviction. Plus tôt dans l’année, je suis tombée sous le charme de Mom, Faking it et de The Honourable Woman. La CW frappe fort avec The 100, une véritable surprise. Quant aux séries plus anciennes, elles se sont dans l’ensemble toutes maintenues à un bon niveau (Masters of Sex, Orphan Black, OITNB, The Walking Dead, GoT, Downton Abbey) ou ont carrément dépassé mes attentes. Arrow est devenu particulièrement passionnante, Grey’s Anatomy fait un début de saison 11 de folie, The Good Wife se réinvente continuellement et même Once Upon a Time, qui est pourtant souvent écrite et jouée avec les pieds, m’intéresse grâce à l’arc « Reine des Neiges ». Oui, le Ravi de la crèche, c’est moi !!!

Livia. 2014 a été un grand cru sur de nombreux aspects. Sur un plan quantitatif, l’année est venue confirmer la multiplication de l’offre en séries, avec une concurrence accrue et des ambitions manifestes de s’imposer dans un marché en mutation. On parle beaucoup de Netflix, mais Amazon avec Transparent a, par exemple, frappé fort, en proposant une série extrêmement intéressante qui démontre toutes les possibilités ouvertes par ces nouveaux venus. Outre les productions originales, ces acteurs récemment débarqués dans l’univers du sériephile l’habituent aussi aux miracles … c’est-à-dire aux résurrections – qui sont une raison supplémentaire de se sentir gâté – : Netflix a ainsi poursuivi sur cette voie –le récent sauvetage de Longmire pour une saison 4 -, mais on peut aussi citer Amazon qui s’y met également et en profite pour introduire de nouveaux modèles de financement avec la saison 3 de Ripper Street par exemple, sauvée de l’annulation de la BBC en Angleterre : la série est actuellement proposée sur la plateforme d’Amazon, mais elle sera aussi par la suite diffusée sur BBC1. De nouvelles chaînes pointent aussi le bout de leurs programmes : aux Etats-Unis, par exemple, WGN America a alterné le pire et le meilleur, mais elle a certainement réussi quelque chose avec la première saison de Manhattan. En Angleterre, c’est Channel 5 qui a renoué cette année avec les créations originales, proposant un cop show dont l’originalité est de reposer sur la semi-improvisation de ses acteurs, Suspects : de quoi apporter un peu de fraîcheur dans un genre policier surexploité !

Yann. Pour ma part, ce sera mi-champagne mi-foie gras, ou plutôt devrais-je dire mi-figue mi-raisin. La rentrée n’a pas répondu à mes attentes. Les networks continuent de me décevoir et si le câble était en verve – surtout sur la première partie de l’année – j’aurais aimé avoir au moins un ou deux petits coups de coeur à l’automne !

Stéphane. Un grand cru, je ne sais pas mais sûrement une sacrée année ! Ca faisait longtemps que je n’avais pas autant vibré grâce à des nouveautés : True Detective, The Leftovers, You re the worst, Manhattan, The Knick, The Honourable Woman, Detectorists, Outlander, Série Noire, Olive Kitteridge … Puis, il  y a eu The Good Wife, avec sa saison 5 et sont début de la saison 6, qui a elle seule sauve une année de sériephile. Bref, je suis passé par toutes les émotions en 2014 et qu’est-ce que j’aime ça ! Ce fut un vrai tourbillon exacerbé par de nombreuses prises de risques, des choix artistiques, des histoires et des personnages passionnants.

 

Magie des Christmas specials

 

ILTVSW. Noël, c’est le moment où jamais de pardonner, non ? Quels scénaristes méritent que l’on fasse un petit effort et que l’on poursuive leur série ?

Alix. The Big Bang Theory, comme beaucoup de séries qui ont déjà beaucoup de saisons, est assez inégale. Après une longue période un peu lassante la fin de la saison 7 m’avait vraiment redonné goût à la série. Le début de saison 8 est loin d’être aussi bonne. Et pourtant, pourtant, il faut leur pardonner. L’existence même du personnage d’Amy Farrah Fowler mérite beaucoup de pardon pour les moments flottants de la série. Ce petit bout de femme, scientifique, qui n’est pas un canon de beauté classique, a envie d’être aimé sentimentalement et physiquement et elle n’hésite pas à le dire. Elle aime son homme, Sheldon, entièrement, sans vouloir le changer. Elle respecte le rythme différent qu’il impose à leur relation mais ne cache pas pour autant ses attentes et ses envies. Pour elle, Chuck Lorre et Bill Prady sont pardonnés.

Cécile. Je n’ai jamais autant abandonné de séries que depuis la rentrée de septembre. Je crois que je deviens grande et mature et que j’arrête de regarder pour regarder. Ca vaut bien un cadeau de Noël, ça non ?! Donc, en gros, je poursuis toutes celles citées plus haut mais aussi Scandal (Team Shonda), Vampire Dairies, Chicago Fire, Sleepy Hollow, About a Boy … Je me force clairement avec Modern Family et The Affair. Je boude possiblement définitivement les scénaristes de Revenge, Castle, Bones, Elementary et American Horror Story. Na!

Livia. La série que Noël va (encore) sauver dans mes programmes, cette année, c’est certainement Downton Abbey. Julian Fellowes peut donc dire merci aux fêtes. La nouvelle saison diffusée cet automne a confirmé un certain essoufflement, une répétition de recettes qui ne se renouvellent pas et finissent par lasser à force de voir s’user à l’écran les mêmes ressorts narratifs. Mais, comme nous sommes en Angleterre, un cadeau attend le sériephile au pied du sapin : le fameux Christmas special. Rendez-vous incontournable s’il en est : s’il y a un trait grâce auquel on reconnaît le sériephile, c’est son incapacité naturelle à dire non à un Christmas special. Ceux de Downton Abbey ont pourtant pu traumatiser durablement – et plomber toute une semaine de fêtes soudainement reconvertie en phase de construction de pyramides de mouchoirs. Mais, ils ont aussi su faire vibrer notre cœur trop émotif : souvenez-vous, jadis (en 2011), de Mary et Matthew sous la neige devant leur château. Tout est donc possible. On sait seulement que, quoiqu’il advienne, on ne restera pas insensible devant le Christmas special de Downton Abbey. Et donc, j’ai beau avoir laissé filer la saison 5 après son premier tiers cet automne, je sais que je n’y résisterai pas : portée par l’esprit des fêtes, je vais m’empresser de finir la saison précédente à temps pour pouvoir déballer ce cadeau … Un petit effort pour Downton Abbey !

Yann. Je pense qu’il faut accorder son pardon au duo Benioff/Weiss, les showrunners de Game of Thrones ! Aujourd’hui, de nombreux observateurs avisés tombent à bras raccourcis sur une série à l’ampleur débordante. L’adaptation d’un matériau original complètement éclaté tient pourtant la route. Et puis, je ne saurai trop encourager un duo qui continue de refuser la facilité de scènes d’action au profit de tirades politiques jamais gratuites !

Stéphane. Kurt Sutter, incontestablement. J’ai aimé ce qu’il proposait il y a longtemps avec Sons Of Anarchy (plus particulièrement les saison 2 et 3). Et aujourd’hui alors que sa série est sur le point de se terminer, que j’ai du mal, beaucoup de mal à tenir mais je vais trouver en moi la force de lui pardonner et d’aller au bout. Parce que je sais qu’il peut être bon, très bon et parce que je me le dois bien. Je pense à Michael Hirst et Vikings aussi. Je suis un grand fan du monsieur mais j’ai du mal à trouver la foi pour terminer la saison 2  malgré toutes ses qualités. J’y arriverai un jour. C’est certain.

Julianna Margulies/Alicia Florrick – The Good Wife © CBS

 

ILTVSW. Quel (s) personnage (s) devrai (en) t recevoir le plus gros cadeau de l’année ? 

Alix. Dans les personnages auxquels je suis vraiment attachée, certains ont beaucoup souffert cette année, d’autres ont fait souffrir. Alicia Florrick, Cary Agos, Louie et les personnages de Southcliffe sont de ceux là. Ils subissent le monde qui les entoure, ils en sont aussi les acteurs, pas toujours pour le meilleur. Mais tout ce qui leur arrive est définitivement pour la bonne cause : nous émouvoir et nous faire réfléchir sur nos actions, sur le monde et pour ça ils méritent les plus beaux cadeaux.

Cécile. Je crois que Nessa Stein de The Honourable Woman et Bill Masters de Masters of Sex ont grand besoin d’un peu de réconfort après l’année qu’ils viennent d’avoir. Je propose « Se recontruire en 10 leçons » pour elle et un « Docteur Maboul » pour lui histoire qu’il ne perde pas la main !

Livia. Le personnage à qui j’offrirai le plus gros cadeau de l’année est sans doute celui qui va nous obliger à dire « au revoir » au cours de cette période qui devrait pourtant être dédiée aux fêtes. Miranda s’apprête en effet à conclure sa comédie à l’occasion de deux Christmas specials. Depuis 2009, durant ses trois saisons, cette série a représenté la fiction anti-blues par excellence. Un petit joyau d’humour, de décalage et de sincérité, auquel je me suis certainement attachée plus que de raison, mais dont les épisodes se revisionnent avec une fraîcheur et un plaisir intacts. Miranda mérite assurément d’être fêtée à la hauteur de tout ce qu’elle a été ces dernières années.

Yann. Pour moi, ce sera Maura (Jeffrey Tambor) dans Transparent. Elle nous livre sa vie et ses émotions avec tant d’intensité. Au delà de sa transformation, c’est une fantastique performance d’acteur à observer.

Stéphane. Je suis un grand fan de The Good Wife et cela sera donc forcément Alicia Florrick. Elle a vécu une année 2014 terrible et elle mérite que le Père Noël lui offre le plus gros cadeau. Je suis pour en donner un tout aussi énorme au capitaine Laure Berthaud d’Engrenages. Comme pour Alicia, 2014 ne lui a pas fait de cadeau et elle traverse les saisons de la série de Canal Plus en s’enfonçant chaque fois un peu plus dans la noirceur. La saison 5 ne lui a vraiment pas fait de cadeau. Elle mérite un peu de légèreté et de rires. Je pense aussi que toute la galerie de personnages désespérés de The Leftovers mérite notre attention. Un petit cadeau pourrait leur redonner le moral et illuminer ce moment crucial de l’année !

 

Toute la Maison Blanche privée de bûche

 

ILTVSW. Quel (s) personnage (s) sera/seront privé (s) de bûche au réveillon ?

Alix. Cette année, c’est toute la Maison blanche que je prive de dessert. D’abord, car je suis fatiguée d’observer la stratégie des loups. Ensuite car lorsqu’ils parviennent à chaque épisode à sauver le monde en 40 minutes chrono, c’est presque pire. L’héroïne ou le héros américain qui règle tout, même dans les moments de doute, ça me navre et j’attends avec impatience que l’un d’eux se plante, vraiment. Donc House Of Cards, Scandal, Madam Secretary, State of Affairs, ils pourront finir le repas entre eux dans le bureau ovale. Et ça fera plus de bûche pour nous.

Cécile. Olivia Pope m’agace assez profondément depuis quelque temps (ce qui n’a rien à voir avec le talent de son interprète) donc bim, pas de bûche. De toute façon, elle s’en fiche, elle ne tourne qu’au vin et au pop-corn !

Livia. Je ne prive personne de bûche : it’s Christmas !

Yann. Le commandant Tom Chandler (Eric Dane) dans The Last Ship n’aura pas de bûche. Il est lamentable dans cette série déjà franchement en perdition et qui aurait mérité d’être torpillée …

Stéphane. Hannibal Lecter n’aura pas de dessert ! Il a été un très vilain personnage de série cette année. Encore plus manipulateur, cruel, tordu et violent que dans la saison 1. Et puis il y a ce dernier (splendide) épisode de la saison 2 de Hannibal …Ouais, je le prive sans aucun remords de bûche pour ce moment d’anthologie et ce traumatisme qu’il m’a fait vivre.

 

Maggie Gyllenhaal/Nessa Stein – The Honourable Woman © BBC2/Sundance channel

 

 

ILTVSW. Finalement, les mini-séries sont-elles des cadeaux ou des escroqueries pour les amateurs de séries?

Alix. C’est un cadeau ! Ces dernières années les mini-séries m’ont offert des univers essentiellement de larmes. Les Anglais en sont très friands avec The Missing, Happy Valley, Southcliffe. Je ne suis pas complètement convaincue que je supporterais toute cette souffrance pendant 22 épisodes par an. Mais à découvrir en quelques épisodes, quel catharsis de souffrir avec eux ! Et puis, le format est parfois un bon galop d’essai. Broadchurch et Into the flesh y ont gagné une suite … Alors, finalement la frontière n’est qu’à un renouvellement.

Cécile. Ni l’un ni l’autre, mon capitaine ! Je ne suis pas particulièrement passionnée par ce genre mais elles ont leur intérêt.

Livia. Vivant à l’heure anglaise depuis des années, j’ai une inclination toute particulière pour le format court offert par la mini-série. Elle représente l’assurance d’une histoire complète, d’une œuvre finie … Mais aussi, de façon très pragmatique, elle correspond mieux au rythme de visionnage que j’affectionne désormais : construite sur quelques semaines – soit un ou deux mois -, elle n’impose pas une fidélité sur l’année entrecoupée de pauses et autres hiatus. En fait, je suis devenue incapable de regarder « en direct » une saison comportant 22 épisodes. Face à une telle série, soit je la rattraperais en plusieurs temps, soit je la mettrais de côté pour l’été, mais impossible de respecter à la lettre le rythme des grands networks américains … Cependant, dans le même temps, il n’en reste pas moins que je suis tombée dans la marmite sériephile dans les années 90 et au début des années 2000. Les saisons longues, la loyauté qui se forgeait peu à peu, cette impression – propre au format – de vivre sur le long terme aux côtés de personnages qui finissent par grandir, voire vieillir, avec nous, ce sont autant de sensations que l’on ne retrouve pas dans l’événementiel inhérent à la programmation brève des mini-séries. Ainsi, si les longs formats me parlent moins, l’impact durable que cela permettait de faire naître me fait me sentir un brin nostalgique en songeant à mes années sériephiles d’ « autrefois ». Au fond, les mini-séries seront donc des cadeaux ou des escroqueries suivant votre manière de consommer les fictions du petit écran … Quel type d’engagement cherchez vous lorsque vous vous installez devant une série ? En outre, attention aussi à ne pas oublier un point propre aux mini-séries : il faut prendre garde à celles qui, par l’onction d’une bonne réception publique/critique, se changent soudain en séries au long cours, renouvelées par une chaîne qui voit d’un bon œil la fidélisation de son public pour l’année suivante. Ainsi, les frontières entre les formats sont parfois bien poreuses (pour le meilleur, et parfois pour le pire …).

Yann.  La mini-série est un beau format, je trouve ! Elle peut être un échec comme tout autre série mais elle a souvent l’avantage d’avoir une durée adaptée à son idée de départ. Cette année, The Honourable Woman et Olive Kitteridge étaient fantastiques. Elles portent haut les couleurs de la mini-série et puis, ce format n’est pas une fin en soi puisque l’excellente Top of the Lake va muer de mini-série à série à part entière !

Stéphane. C’est un savant mélange des deux. Si elles sont parfaites comme Olive Kitteridge, on voudrait qu’elles durent plus longtemps. Mais, c’est ce qui fait leur magie, un nombre d’épisodes réduit, une histoire bien écrite, des acteurs de prestige, c’est très frustrant. Mais, j’ai trouvé la solution : la regarder encore une fois presque dans la foulée. Je finis ce repas, je vous offre un flocon d’Ariège et en attendant le Père Noël, je pars retrouver Frances McDormand, Richard Jenkins et Bill Murray pour un deuxième visionnage d’Olive Kitteridge. Par ailleurs, je suis bien content que SyFy se réapproprie les mini-séries de SF/fantastique. J’ai grandi avec elles et c’était génial. Depuis quelques années, elles me manquaient terriblement …

 

Porosité grandissante entre cinéma et séries

 

ILTVSW. 2014 n’a-t-elle pas été l’année où l’on a découvert que la writing room n’était pas la solution à tous les problèmes sériels ?

Alix. Sincèrement, je ne sais pas. On compare beaucoup les budgets, les modes d’écriture, les nombres d’épisodes. Malgré ça, je vois que dans tous les clans, il y a des merveilles et aussi des projets moins réussis. Quelques séries écrites par un auteur, tournées avec un réalisateur, nous ont surprises cette année. Mais une writing room peut produire des grandes séries surtout si elles ont beaucoup d’épisodes par an, si on ne veut pas attendre 3 plombes entre chaque saison … mais pour ça il faut quand même un(e) showrunner à la barre pour créer une cohérence, une vision directrice.

Cécile. J’avoue ne m’être jamais vraiment posé la question parce que la série comme le cinéma est le résultat d’un tout. Le scénario, les dialogues sont importants mais tout autant que l’interprétation et la réalisation sans oublier le montage et la musique. Si l’un de ces éléments est mal dosé, mal appliqué, ça ne fonctionne mal, voire pas du tout.

Livia. La writing room n’a jamais été qu’un modèle parmi d’autres et n’a jamais constitué la solution miracle, garantie de réussite d’écriture. C’est certainement une solution qui est particulièrement appropriée pour un format long, avec des saisons comportant un nombre d’épisodes important. Mais dans le même temps, on peut aussi constater qu’un modèle qui repose sur les épaules d’un auteur –ou de quelques auteurs se répartissant la tâche- peut fonctionner aussi et a également fait ses preuves, avec succès. Ce dernier modèle est sans doute plus adapté à un format court, notamment l’hypothèse d’une mini-série ou de saison courte – type Angleterre. Dans ce pays, certains cumulent avec réussite les casquettes de créateur/scénariste/réalisateur (Stephen Poliakoff, Peter Kosminsky…) pour des productions événementielles. En 2014, The Honourable Woman, coproduction anglo-américaine BBC2/Sundance Channel, a permis de jeter un éclairage sur ce modèle créatif, mais Hugo Blick, deux ans auparavant, avec The Shadow Line, avait déjà tout aussi (je serais tentée de dire « plus ») brillamment mené à bien cette entreprise. De manière générale, les mutations que connaît actuellement le marché de la fiction expliquent aussi sans doute que les recettes créatives, sous diverses influences, évoluent. La porosité grandissante cinéma/séries avec ceux venus du premier univers qui importent un certain savoir-faire qu’ils adaptent ensuite au format sériel, est par exemple un facteur qui peut conduire à repenser le processus créatif. Et puis l’émergence de nouveaux acteurs sur le marché des séries y contribue aussi, car ils n’ont pas les mêmes charges à respecter.  Mais la problématique est sans doute plus vaste : 2014 a permis de jeter un éclairage particulier sur l’influence que peuvent avoir les évolutions des modes de consommation et des acteurs producteurs de séries sur les modèles de savoir-faire créatif. L’écriture est un enjeu parmi d’autres. La place du visuel a aussi fait parler d’elle, avec toute la question de l’investissement que l’on est prêt à y mettre, je pense ici à The Knick.

Yann. Oui, il me semble que la tradition du collectif de scénaristes est remise en question ! Je crois aussi que dans son désir d’attirer toujours les meilleurs talents, le stade ultime du succès de l’univers sériel sera de séduire les écrivains. Aujourd’hui, les cinéastes ne rechignent plus à oeuvrer pour les séries et les romanciers devraient pouvoir s’y exprimer aussi. Or, ces derniers sont d’authentiques loups solitaires ! Nice Pizzolatto avec True Detective a ainsi fait sensation cette année. Signer une saison complète à lui tout seul pour une oeuvre remarquée de surcroît, ce n’est pas anodin !

Stéphane. Cette question dépend surtout de la longueur de la série. Si c’est une série courte, je trouve qu’avoir une vision unique, une seule écriture est plutôt une bonne chose sans être forcément une obligation. Pour une série plus longue avec une vingtaine d’épisodes par saison, avoir une writing room est obligatoire malgré les inconvénients. Mais ce que j’aime vraiment dans une writing room, ce sont les différents styles apportés et la richesse des thématiques abordées par les scénaristes. Un exemple : j’aime la série Elementary créée par Robert Doherty, j’aime ce que le showrunner propose avec sa série. Cependant, je pense que les meilleurs épisodes du show sont écrits par Craig Sweeny (un ancien de Medium dont j’adorais les scénars déjà à l’époque).

 

© Netflix

 

 

ILTVSW. Alors, alors Netflix en France finalement c’est vraiment le père Noël des sériephiles ?

Alix. Oui et non. Oui parce que la force de Netflix c’est qu’ils veulent toucher tous les publics avec des projets segmentants. N’ayant pas de grille de programme, l’important n’est pas que celle-ci soit cohérente. Ils peuvent produire beaucoup de séries, chaque public les regardera à l’envie en son temps et à son heure et c’est comme ça que Netflix est partout à la fois. Plus de nécessité de plaire à tout le monde, puisque chacun fait ce qu’il veut. C’est fantastique. En attendant, leur liberté est presque totale au niveau de la production de séries originales, de nouveaux formats et pour l’instant cette liberté est encore sous-utilisée. J’espère que les années futures verront Netflix et Amazon en profiter bien plus pleinement, pour que ce soit Noël tous les jours.

Cécile. Comme sans doute à peu près tout le monde, j’ai testé le premier mois. Sans reconduire parce que j’ai déjà vu les séries qui s’y trouvent et que Netflix ne répond pas à ma fringale quotidienne, ce que le téléchargement fait très bien. La seule chose qui a vraiment retenu mon attention c’est l’intégrale de Farscape que l’on ne trouve pas en DVD. Après il faut avouer que c’est bien foutu et fluide mais niveau catalogue, c’est peu engageant surtout par rapport à la version US.

Livia. J’ai déjà des mois, voire des années (!), de séries en retard, mises de côté, et de coffrets DVD achetés et non visionnés que je rêve de pouvoir découvrir (car un sériephile ne vit pas seulement au présent : il y a aussi toutes les incontournables d’un passé parfois même assez lointain qui l’appellent). Par conséquent, pas d’abonnement Netflix en ce qui me concerne. Mais c’est une offre légale que j’aurais adorée avoir à disposition il y a 10 ans … quand j’avais plus de temps à consacrer aux séries (et que l’on se construisait son binge-watching dans son coin). Netflix, sur le principe, c’est donc un père Noël … qui doit quand même encore enrichir et diversifier son catalogue, notamment en permettant de découvrir des œuvres jusqu’à présent difficiles d’accès.

Yann. Ce n’est pas forcément le cadeau parfait pour le sériephile. Les limites du catalogue se font sentir et, depuis environ trois mois, il a peu évolué (surtout sur la partie séries). Les “créations maison” sont très spécifiques et Orange is the new Black serait presque l’arbre qui cache la forê t…Toutefois, l’outil est désarmant de simplicité. J’ai jusqu’ici une expérience utilisateur excellente et … je dois l’avouer, j’ai bien failli succomber au binge-watching !

Stéphane. Netflix propose des séries impressionnantes avec de grands noms du cinéma et de la télévision mais aussi des anciennes séries et rien que pour ça, je dis oui. Mais bon, je ne suis pas abonné et je ne pense pas le devenir … dans l’immédiat.

 

© Cinemax

 

 

ILTVSW. Que pouvons-nous nous souhaiter pour l’année à venir devant nos écrans ?

Alix. C’est comme les bonnes résolutions ma brave dame, mon souhait est le même tous les ans, de l’audace, encore de l’audace et toujours de l’audace ! Que nos héroïnes et nos héros changent de décors, de professions, d’espace temps …

Cécile. A l’échelle personnelle, de rester mesurée dans ma consommation sérielle et de continuer à échanger avec ma twitto-sphère. Je nous souhaite de prendre toujours autant de plaisir et de continuer à vivre de belles émotions.

Livia. Des séries, et encore plus de séries … diversifiées, de qualité … pour tous les goûts ! Des séries courtes pour certains sériephiles, longues pour d’autres. Des séries qui nous entraînent vers de nouveaux horizons et qui se font exploratrices, et d’autres qui se réapproprient et déclinent au contraire des recettes autrement plus traditionnelles mais devant lesquelles on prendra tout autant plaisir à s’installer.

Yann. Je souhaite que nous ayons une série aussi réussie que populaire sur les networks à mi-saison, pourquoi pas Wayward Pines ? J’attends beaucoup de Red Oaks sur Amazon dont le pilote était délicieux. Et puis si True Detective et The Knick pouvaient confirmer, je serais comblé !

Stéphane. De l’audace ! De l’audace ! De l’audace ! Je veux de l’audace dans les séries, dans le propos et les histoires comme dans Person Of Interest ou The Good Wife ou encore The Honourable Woman. De l’audace visuelle comme dans The Knick ou True Detective. Sinon, je nous souhaite d’être tous surpris en 2015 !

Merry Christmas !!!

Pour combattre le blues du lendemain de fête, vous pouvez aussi retrouver mes talentueux invités sur Twitter…

Alix @aliabeckett
Cécile @Ccilep
Livia @myteleisrich
Yann @yann_k
Stéphane @SeriesEater

La semaine prochaine dans ILTVSW… Oups, pas encore tranché, désolée.

ILTVSW Summer Prom 2014

22 Juin

FRA/ENGLISH

Well, my friends, the time has come. To raise the roof and have some fun. Throw away the work to be done. Let the music play on. Play on, play on. Everbody sing, everybody dance. Lose yourself in wild romance. We’re going to party. Karamu, fiesta, forever. Come on and sing along! Alllllllllll night long … Oups, dis donc, vous tombez en plein bal de promo ce soir sur I love TV so What?

Grâce aux premières étoiles de l’été et à quelques Mojitos, Cécile de Femmes de séries, Lubiie de Lubie en série, Astiera de Séries addict so what?, Yann de Séries, le blog !, Jérémy de Time of the season et Guillaume de Lucarne ont déjà quitté leurs Stilettos ou abandonné leurs vestes de smoking …

Passer une soirée avec des stars de la blogosphère séries, juste ce qu’il fallait pour ne pas me laisser abattre par le blues de fin d’année. Surtout qu’ils ne sont pas venus seuls mais avec leurs personnages préférés.

C’est promis, on vous a concocté un bal de promo dans les règles de l’art. Prom queen, drames & love story … Come on ! Et bel été à tous !

To my readers, exceptionally ILTVSW will only be French speaking this week. The blog is hosting a TV Prom with French TV bloggers. But as soon as next week things will be back to normal meaning French & English. English speaking bloggers you are welcome to contact me to guest post. Happy summer to you all !

 

 

ILTVSW. C’est la fin de l’année qui sont les Prom queen & king 2014?

Cécile. Si on respecte la logique des couples et des séries, je vote pour Virginia Johnson et Bill Masters. Par contre le bal de promo risque d’être un peu salé avec ces deux-là !! Et si on fait les foufous et que l’on croise les séries, je tente un truc audacieux : Alicia Florrick et Oliver Queen ! Ouais, je suis trop une rebelle, moi !

Astiera. Mon roi de la promo est sans conteste Hannibal Lecter. Oui, oui, un psychopathe de la pire espèce, cannibale de son état. Mais comment résister à l’Hannibal magnétique, terrifiant et tellement sensuel décrit par Bryan Fuller et si formidablement interprété par Mads Mikkelsen ? Et, dans cette saison 2, cela a été un véritable festival. J’en suis encore toute transportée ! Pour l’accompagner, je ne vois qu’une seule reine possible : Catherine Cawood, héroïne de la géniale minisérie anglaise Happy Valley. L’écriture de Sally Wainwright et l’interprétation de Sarah Lancashire sont tout simplement magnifiques et donnent vie à un personnage qui l’est tout autant. Durant six épisodes, j’ai pris un plaisir fou à plonger dans cet univers à la fois banal, médiocre, violent, tendre et touchant (si, si, je vous assure, tout ceci à la fois) et à partager les peines, joies, colères, forces et faiblesses de cette femme si enthousiasmante !

Lubiie. Le bal de promo, c’est à chaque fois des petits nouveaux pour remplacer la génération précédente : cette année, Cillian Murphy a marqué les esprits en leader du clan Shelby dans Peaky Blinders et à ses côtés la captivante, Virginia Johnson qui ensorcèle l’assemblée dans Masters of Sex. Cependant, si les anciens comptent toujours, en supplément du King, le mystique Don Draper (Mad Men) et Julia Louis-Dreyfus (Veep) en Queen de l’humour.

Yann. J’ai choisis une reine de promo très récente ! C’est une actrice dont on ignorait tout avant ce rôle. Il s’agit d’Allison Tolman. Non seulement, elle fait des débuts éblouissants mais elle parvient à faire oublier une comparaison qui devait pourtant planer comme une épée de Damoclès au dessus de son rôle de Molly dans Fargo. Si la série s’est adroitement positionnée par rapport au film originel, son personnage était l’alter ego de celui qui avait été si brillamment interprété par Frances McDormand. Tolman dépasse l’illustre actrice pourtant oscarisée pour ce rôle et Fargo (la série) lui doit beaucoup. Pour le roi, ce sera Matthew McConaughey sans hésiter. Un acteur qui transforme en or tout ce qu’il touche actuellement et qui livre une performance impressionnante via l’abîmé Rust Cohle dans True Detective. J’ai été bouleversé par la série et McConaughey en est responsable en grande partie.

Jérémy. Marrant que tu poses cette question, car ce que j’ai en tête, ce n’est pas une série, mais un homme et une femme qui dansent au son du My Way de Frank Sinatra. Don Draper et Peggy Olson ont toujours eu des scènes formidables, avec ce mélange d’attraction et de répulsion. Mais celle-ci, lors du sixième épisode de la saison 7, de par son apaisement teinté de mélancolie fait mouche et restera comme un des plus beaux moments de la saison. Ces deux-là sont le cœur de Mad Men. Le nôtre de cœur est en miette. Plus que sept épisodes avant la fin … Bon et un big up a Mindy Kaling, The Mindy Project, que j’adore.

Guillaume. J’ai bien envie de synchroniser nos calendriers et célébrer Sue Heck et Darrin (The Middle). Un couple qui brille par leur innocence, une naïveté si élémentaire qu’ils semblent atteints d’angélisme. Bien sûr, cette attitude comme acte de résistance, j’aurai pu l’appliquer au couple Ben & Leslie (Parks & Recreation), lui son regard un peu ahuri et sa folie geek contraste avec sa rigueur comptable mais elle, Leslie, c’est peut-être la version adulte de Sue Heck. Elles possèdent cette même hargne qui confond parfois enthousiasme et entêtement mais on se dit que le monde serait meilleur peuplé de Sue et de Leslie. Sue et Darrin, c’est un couple improbable, fait l’un pour l’autre. Quelques grammes de candeur dans notre quotidien cynique.

 

 Ben alors Franck Underwood, c’est pas la forme ?

 

ILTVSW. Forcément, certains n’ont pas été à la hauteur de leur réputation & d’autres ont montré un potentiel que l’on ne soupçonnait pas …

Cécile. On commence par les bonnes nouvelles. J’ai été particulièrement bluffée par Arrow cette année qui a complètement et parfaitement embrassé son côté comics alors même que la saison 1 n’était pas géniale. Mais là, évolution des personnages et des interprétations, structures narratives intelligentes et choix gonflés sont au rendez-vous. Dans la catégorie déception, le final de Dexter est tout en haut de la liste ! Non mais franchement, cette dernière scène, c’est n’importe quoi !

Astiera. Je risque de me fâcher avec la maîtresse de maison, mais tant pis, je me lance : la rupture ne cesse de se préciser chaque saison un peu plus entre moi et Don Draper. Je sais, je sais, je frôle le crime de lèse-majesté, mais telle est la vérité : depuis la saison 4, rien ne va plus entre nous. Le Don que j’avais tant aimé me déplaît, me déçoit, m’indiffère. Je n’ai même pas terminé de regarder la première partie de la saison 7, c’est dire … La bonne surprise est venue de Lester Nygaard. Je l’avoue, je n’ai pas vu le film Fargo (bouh, c’est mal, je sais) et je n’avais donc absolument aucune idée de ce que la série Fargo pouvait donner, si ce n’est que j’allais y retrouver mon Martin Freeman adoré. Mais je craignais que ce Lester reste cantonné à être un loser, un type médiocre et banal. Eh bien il l’est assurément, mais je ne soupçonnais pas une seule seconde qu’il deviendrait tout autre et que Martin Freeman allait être aussi flippant. Et j’adore ça !

Lubiie. Ted et sa bande de copains de How I Met Your Mother ont fait une sortie désastreuse après neuf ans. Matt Leblanc était hilarant cette année et cette troisième saison d’Episodes est réussie après deux saisons précédentes irrégulières. Après des saisons 1 convaincantes, ils continuent dans l’excellence pour The Americans, Devious Maids et Veep !

Yann. J’ai été déçu par le retour de Frank Underwood. House of Cards ne parvient pas à se renouveler efficacement et c’est un premier faux pas pour Netflix en quelque sorte. Par contre, Amazon a frappé fort avec 5 nouveaux pilotes dont 4 commandés (Mozart in the Jungle, Transparent, Bosch, The After) qui s’annoncent très prometteurs. Le saut de qualité par rapport à leurs deux premiers efforts (Alpha House et Betas) est tout simplement spectaculaire. Il faudra compter avec Amazon dès cette année !

Jérémy. Évidemment la saison 2013-2014 a réservé son lot de déceptions. Mais également de grosses satisfactions. Et, c’est ça que je retiens avant tout, je suis quelqu’un de positif ! Hannibal et The Good Wife repoussent les limites de ce qu’on a l’habitude de voir sur des grands networks tandis que True Detective, Banshee, Looking ou Louie déploient leur science du récit et un charme fou. Bon, j’ai quand même goûté à mon lot de séries de network un peu caca, des prods JJ Abrams douteuses (Revolution, Almost Human), des dramas ronronnants (Chicago PD, Intelligence) et des comédies datées (Friends With Better Lives). Ouais, bon, en fait plein de trucs pourris. Mais, c’est ce qui rend les bonnes séries si agréables à regarder pour un sériephage, on mate tellement de mauvaises séries …

Guillaume. Syndrome de la page blanche pour Richard Castle, cette année. Est-ce l’organisation de son mariage avec Kate qui a rendu l’écrivain si … responsable ? Le mot lâché fait mal. Sa dimension juvénile cadenassée par l’aspect contractuel de l’amour et c’est tout un univers qui fait le grand plongeon. Castle a passé une saison en apnée, en espérant qu’il remonte rapidement à la surface pour retrouver son souffle insolent et sa posture ludico-post-moderne. L’apathie qui avait gagné la bande du Big Bang s’est envolée, alors que je pensais le mal incurable. Le groupe devenu équation sans inconnue a retrouvé sa dynamique et l’osmose renouvelée a permis des échanges chimiques propres à exciter les zygomatiques. Les miracles existent et on peut le prouver scientifiquement. Autre miracle : Sherlock émouvant ! Dans sa relation avec Watson et un discours de garçon d’honneur aussi diablement aliéné que sincèrement touchant. Il y a un cœur qui bat derrière cet amas de processeurs et barrettes de mémoire vive. Comme un fantôme dans la machine.

 

Martin Freeman – Fargo

 

 

ILTVSW. Il y a aussi ceux qui ont quitté l’antenne pour toujours et que l’on pleurera au moins pendant les dix prochaines années, c’est atroce.

Cécile. Je sens qu’on veut me faire parler de Breaking Bad avec cette question insidieuse !!! Mais non, ça ne va pas marcher étant donné que je n’ai vu que le pilote de la série (lequel d’entre vous vient de me jeter une merguez, là ?!). J’ai très mal vécu l’annulation de The Borgias qui remonte déjà un peu. Arrêter une série à la saison 3 alors que la fin était prévue dans la 4, c’est d’une bêtise incroyable. Et puis c’était d’une qualité fabuleuse.

Astiera. Le seul personnage dont j’ai suivi la trajectoire et à qui j’ai dû dire adieu durant cette saison 2013-2014 a été Dexter, et comment dire, je ne vais pas le pleurer les dix prochaines années … En revanche, Debra, c’est une autre histoire (faible je suis) !

Lubiie. La famille Chances de Raising Hope sera regrettée et pour longtemps. Cette série « so cute » était un bouffé d’air dans la semaine. Being Human US fait partie aussi des séries que je pleure. C’est tout simplement sentimental, véritable passion pour la saison 1, j’ai eu la chance d’interviewer les trois acteurs principaux : ma première interview et en anglais ! Alors, je dis au revoir avec un pincement au cœur à ces trois colocataires hors normes…

Yann. Je ne sais pas si l’on peut citer Birgitte Nyborg comme faisant partie de cette promo. Elle me manque, Birgitte ! Borgen me manque. Le Danemark me manque.

Jérémy. Comme des millions de personnes, je pleure encore l’annulation de Community, même si un espoir de reprise par Hulu persiste. Finalement, c’est du côté des comédies qu’on perd le sourire. Terminées The Neighbors, Raising Hope et How I Met Your Mother, quand bien même elle sentait un peu le rance. Pourquoi les séries qu’on aime doivent-elles forcément passer à la trappe ? Pourquoiiiiii ! ?

Guillaume. Les mains tremblantes et l’oeil humide, je dois coucher ces quelques mots. La prochaine rentrée, il faudra faire sans les Chance (Raising Hope). Et c’est un poids qui vous tombe sur les épaules. Bien sûr, il y a d’autres familles (les Heck sont encore là) mais les Chance … c’était les Chance. Une famille fonctionnelle … à sa manière. Une composition white trash si attachante. L’Amérique profonde, quasi redneck mais bourrée d’amour. Ils pouvaient nous donner toutes les raisons du monde de détester leur ignorance, moquer leur « réussite », craindre leur environnement. Mais, à la fin, j’aurai souhaité vivre chez eux. Aucune chance (sic) de s’y ennuyer et celle de bénéficier du plus beau et sincère des soutiens. Maladroit peut-être mais si l’amour est juste, ses voies ne sont jamais aussi écorchées (et hilarantes) qu’à Natesville.

 

 Plonger à nouveau dans  le regard de Daniel Holden

 

ILTVSW. L’été, c’est aussi le moment de retrouver ou de se faire des nouveaux copains alors qui on invite au barbecue?

Cécile. Tous les clones de Orphan Black ! Par contre, il faudra garder un œil sur Helena, elle aime bien jouer avec le feu ! Pour que la fête soit plus folle et que notre équipe de beach-volley soit complète, je propose d’inviter Sharon et Provenza de Major Crimes, Joss de Mistresses, les garçons de Falling Skies et les petits nouveaux de The Last Ship. The Strain est sur la liste mais ça peut mal tourner. Pour cette journée particulière, on demandera à Barbe Noire (Crossbones) de nous prêter son île, c’est plus simple !

Astiera. Autour du barbecue, je vote pour inviter le sheriff Walt Longmire. Un cow-boy taiseux pure souche, ténébreux, torturé par son passé et sexy, que demander de plus ? Bon, ok, ok, il risque fort de passer la soirée dans son coin avec sa bière et son steak, mais peu importe, il doit être là ! Pour lui tenir compagnie, rien de mieux que les minets « what thé fuck » de Teen Wolf. Derek sera tout aussi taiseux et tout aussi sexy (et très certainement top less à un moment donné de la soirée. Oui, je suis une incorrigible midinette, j’assume). Et mon Stiles d’amour saura nous charmer avec ses sarcasmes et son irrésistible humour. Une bonne soirée en perspective en somme !

Lubiie. Toujours confiante dans les choix de HBO, The Leftovers paraît être une valeur sûre et une série prometteuse. Halt and Catch Fire a démarré fort avec un premier épisode plein de promesses. Hâte de voir la suite de la série australienne Devil’s Playground. Diffusée en août en Australie, j’attends depuis le festival Séries Mania les épisodes avec impatience ! Tyrant de FX donne envie et par curiosité, Extant est à voir même si le thème de la série est moins à mon goût.

Yann. L’été s’annonce très consistant. Il y a surtout Daniel Holden de Rectify. Les attentes sont fortes et j’espère que la série sera à la hauteur de ce qui constitue à mes yeux le tout meilleur en 2013. Je suis très curieux de découvrir Barry Al Fayeed, ce fils de dictateur exilé de retour dans son pays pour Tyrant (FX). Et enfin, je ne manquerai pas les débuts du Docteur John W. Thackery interpreté par un certain Clive Owen sous la direction d’un certain Steven Soderbergh dans The Knick (Cinemax).

Jérémy. Bon, il n’est pas forcément nouveau, mais on n’avait pas eu le temps de bien le connaitre l’année dernière. Mais ce qu’on en avait vu nous avait laissés sans voix. Daniel Holden et Rectify reviennent. Forcément c’est un évènement et forcément je serai au rendez-vous. À vrai dire, beaucoup ne pensent qu’au prochain épisode de Game Of Thrones ou The Walking Dead, moi, je n’attendais qu’une chose me plonger à nouveau dans le regard de Daniel Holden.

Guillaume. Il y a l’idée de réunir Walt Longmire (Longmire) et Daniel Holden (Rectify) et penser que ces deux-là pourraient se guérir mutuellement. Bien sûr, il faudra savoir apprécier les silences. Le vieux taciturne shérif et le réservé ex-condamné. Deux êtres à fleur de peau qui vont devoir s’apprivoiser comme deux animaux sauvages. C’est peut-être par leur spiritualité que les portes s’ouvriront et laisseront s’écouler le flot des mots/maux. Et pour soulager l’intensité un peu grave, on peut faire confiance à Provenza et Flinn (Major Crimes). Les partenaires sont comme un vieux couple et leurs petites chamailleries comme leur capacité à provoquer quelques catastrophes seront gage de rires francs. Toutefois, si la situation devenait sinistre, ils retrouveraient leur sérieux, aussi imperturbables que leur capitaine Raydor.

Viola Davis/How to get away with murder

Viola Davis – How to get away with murder

 

ILTVSW. Et la rentrée alors, on a hâte de faire connaissance avec qui?

Cécile. Avec Barry Allen alias The Flash, l’épisode backdoor était très réussi dans Arrow. J’ai hâte de jeter un œil à la très prometteuse A to Z avec Cristin Miloti. Les retours de Tea Leoni et Katherine Heigl piquent ma curiosité mais je m’attends un peu au pire. Par contre la bande annonce de How to get away with Murder avec Viola Davis est très prometteuse. Evidemment ma passion pour BSG me conduit du côté de Outlander de Ron Moore.

Astiera. À la rentrée, j’ai hâte de découvrir un seul personnage, j’ai nommé Twelve ! Et oui, en indécrottable Whovian et fangirl de Moffat que je suis, j’ai très très envie de voir où ce nouveau Doctor va nous emmener ! Si j’étais une peste, j’écrirais que cela pourra difficilement être plus brouillon que la 7e saison de Doctor Who (oui, je suis une mauvaise fangirl). Mais je fais confiance à l’amour de Moffat pour la série et le personnage et au talent de Peter Capaldi pour faire battre mon petit coeur.

Lubiie. Fidèle à Shonda Rhimes, How to get away with murder est la série tant attendue ! Et comme elle a travaillé avec le génie, Bad Judge, la série de Kate Walsh en héroïne semble bien rigolote. Fan de super héros, je tenterai l’aventure Flash ainsi que celle de Batman avec Gotham. De toute façon, sériephile trop curieuse, je prends des forces cet été pour attaquer la saison des pilotes en plein forme !

Yann. Je ne retiens qu’un seul titre : Transparent (Amazon) de Jill Soloway. Le pilote est un petit bijou et il me tarde de voir la suite qui est actuellement en tournage.

Jérémy. Ce ne sera pas totalement à la rentrée, mais à la mi-saison, pourtant l’un des rares nouveaux projets de 2015 qui me fait rêver reste Galavant du génial Dan Fogelman. On pense très fort aux Monty Pythons, mais on reconnait également le style du créateur de The Neighbors. Une comédie musicale dans un univers médiéval totalement décalé, c’est complètement fou ! Et j’attends qu’enfin Matthew Perry renoue avec un succès à la hauteur de son talent. Tu peux y arriver Matthew, même Matt LeBlanc l’a fait avec Episodes ! Ah, oui, et on invite Rainn Wilson, car même si Backstrom s’annonce classique, ce mec peut vraiment donner une ambiance incroyable à notre petite fête sérielle !

Guillaume. … Avec des gens sortis de leur case. Le jeune Jim Gordon et l’enfant Bruce Wayne de Gotham, Flash, John Constantine. Place aux êtres extraordinaires, même si l’appréhension pointe. La chair va-t-elle se hisser au niveau du papier ? Je sais qu’il faudra leur laisser du temps pour exister comme ceux de Arrow ou Marvel Agent’s of S.H.I.E.L.D. Qu’il n’y a que dans Last Action Hero que le passage d’une dimension à l’autre se fait de façon aussi aisée. Mais ils portent en eux les promesses d’une existence passée bien remplie et la perspective de tracer leur propre futur.

Une torture cette question …

ILTVSW. Lesquels de nos BFFF méritent un Emmy?

Cécile. Lizzy Caplan comme Tatiana Maslany méritent un Emmy, voire deux. Allez, on va dire quatre chacune. Il faut bien avoir un truc à mettre sur la cheminée !

Astiera. Je ne peux décemment pas participer au bal de promo 2014 de nos BFFF préférés et ne pas citer Sherlock ! Malgré toutes les imperfections de cette saison 3 (je suis décidément une très mauvaise fangirl), je suis toujours autant attachée à ce personnage (et aussi à son interprète, of course). Qu’y puis-je s’il est mon high-functioning sociopath d’amour ? Mais en cette saison 2013-2014, j’ai aussi été emportée par le Tommy Shelby de Peaky Blinders. Un homme torturé, blessé, dangereux, magnétique, amoureux, romantique. Bref, Tommy mérite l’Emmy ! Et j’aime toujours autant Philipp Jennings, l’espion si touchant et complexe de The Americans. Dans cette saison 2, il s’est encore plus révélé, laissant voir encore un peu plus sa vulnérabilité, ses points de rupture, tout en continuant à remplir sa mission avec une grande efficacité.

Lubiie. Même si la série n’a pas été un coup de cœur, True Detective reste un « must see » et je reconnais que le travail bluffant de Matthew McConaughey dans le rôle de Rust Cohle. Côté actrice, Tatiana Maslany réalise une véritable prouesse avec ses clones dans Orphan Black, l’un d’eux mérite bien un Emmy.

Yann. J’ai beaucoup aimé Lizzy Caplan pour son rôle de Virginia Johnson dans Masters of Sex ! Son personnage est magnifique et elle lui donne beaucoup de charme, d’humour et de convictions.

Jérémy. Question difficile, tellement de talents ! Je dirais que Julianna Margulies est au-dessus dans la catégorie féminine, Peter Dinklage, Jon Hamm, Bryan Cranston, Matthew McConaughey sont là. Mais n’oublions pas la présence et le regard incroyable de Jason Momoa (The Red Road), et la performance de l’immense Adam Driver (Girls). Non, mais c’est une torture cette question ! Trop d’affection pour tous ces personnages et acteurs. Mon Dieu ! J’allais oublier Julia Louis-Dreyfus et Louis C.K qui sont deux génies, rien de moins !

Guillaume. Cette année, pour mériter l’éloge suprême, il fallait être incomplet. Derrière sa façon presque cérémonieuse d’agir, pointe la douleur sourde de Rust Cohle (True Detective). C’est un père perdu dans des concepts philosophiques aliénés et une vision du monde misanthropique. L’illustration d’un parent qui ne devait pas survivre à sa fille et qui a plongé dans une apathie autodestructrice. Quelle composition déchirante!

 

Matthew McConaughey – True Detective

 

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La semaine prochaine dans ILTVSW… Oups, pas encore tranché, désolée.

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