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ILTVSW guest star (VF) : Hagai Levi co-créateur de The Affair

11 Oct

Hagai Levi, le co-créateur de The Affair, a donné une master class en avril dernier à Paris au Festival Séries Mania.

Fin mai, au début du tournage de la saison 2, ILTVSW a eu la chance de pouvoir réaliser une interview Skype avec lui. Et de parler universalité, savoir-faire et littérature de Tel Aviv à Paris.

Dominic West (Noah) Ruth Wilson (Alison) dans The Affair © Showtime

ILTVSW. Dans votre écriture, vous explorez toujours des enjeux universels à travers le prisme de l’intimité, pourquoi ce choix ?
Hagai Levi. Je suis effectivement toujours intéressé par des thèmes très universels mais, à l’instant où je les aborde, ils ont toujours une résonance très personnelle pour moi. Il ne s’agit pas de donner un point de vue de principe philosophique ou d’une autre nature sur ces enjeux. Chaque fois qu’on choisit d’aborder un thème très universel, il faut être extrêmement spécifique et, d’une certaine manière original, dans la manière dont on le traite. Car ce thème a déjà été traité de nombreuses fois dans chaque autre série, roman ou film… Je mets souvent très longtemps à trouver la bonne manière de le faire. Le plus souvent, la solution n’est pas l’histoire en elle-même mais le concept. Je me demande : « Comment vais-je faire ça ? » « Quelle forme convient le mieux à cet enjeu ? ».

ILTVSW. Pour votre dernière série The Affair, la forme était donc plus importante au début de votre travail que le sujet en lui-même ?
Hagai Levi. L’idée que l’histoire allait examiner toute cette affaire à rebours était effectivement présente dès le début car je voulais dire quelque chose au sujet d’une liaison ou du mariage. Quelque chose qui était assez ironique : on peut fuir son mariage mais pas se fuir soi-même. On peut se remarier avec quelqu’un d’autre et se retrouver exactement dans la même situation. C’était là dès le début comme l’idée des perspectives différentes. C’était l’ADN de ce travail.

Je ne me prends pas au sérieux mais je prends la vie sérieusement 

ILTVSW. Vous dites que vous écrivez des dramas parce que vous prenez la vie sérieusement. Diriez-vous que c’est la définition de drama ? Quel sens lui donnez-vous ? Mad Men s’achève cette semaine et Matthew Weiner prend aussi tout cela très sérieusement…
Hagai Levi. … Même si la fin de la série, en elle-même, est assez cynique, ne trouvez-vous pas ? La publicité et la méditation, hein ? Je suis quelqu’un d’optimiste mais cette conclusion m’a rendu très triste. Je considère que le monde de la publicité est très cynique et corrompu, donc l’idée qu’après un tel parcours c’est la seule chose que puisse faire Don Draper est très dévastatrice. Bien sûr, on peut l’interpréter de différentes façons mais il a un sourire très particulier, ne trouvez-vous pas ? Quoi qu’il en soit, je trouve que c’est une bonne définition. Je vais devoir y penser un peu plus pour pouvoir affirmer que c’est LA définition de drama. Je suis quelqu’un d’extrêmement non cynique vous savez. Je déteste le cynisme. Je pense que c’est horrible. Je pense aussi que certains des auteurs qui font de la comédie sont très cyniques. Il leur arrive de créer des séries formidables mais ils paient un prix. Un peu comme s’ils vivaient à côté de la vie en ne prenant rien au sérieux. D’un autre côté, les auteurs de drama peuvent avoir l’air ridicules tellement ils prennent leur vie au sérieux. Mais à choisir… Je ne me prends pas au sérieux mais oui, je prends la vie sérieusement. C’est différent.

ILTVSW. Comment définiriez-vous le cynisme 
Hagai Levi. Pour moi, le cynisme consiste à nier le bon et l’âme dans la vie d’un individu. Le nier et en rire. Autrement dit, considérer qu’il n’existe rien de plus important que l’intérêt. House of cards est pour moi la série la plus cynique que je n’ai jamais vue et c’est pour cette raison que j’ai arrêté de la regarder après deux épisodes. D’ailleurs, ce genre de séries passe à côté de quelque chose car il leur manque le conflit très basique entre le bien et le mal. C’est simpliste, superficiel et pas très intéressant car en l’absence de ce combat intérieur, on ne peut pas s’identifier. C’est cela le cynisme pour moi. Nier l’existence de cette part presque divine chez tout être humain. Je ne veux pas donner l’impression d’être new age, religieux ou autre mais pour moi, en tant que personne, essayer quelque chose qui est plus grand et meilleur que moi, c’est l’essence de la vie. Se moquer de cela, c’est être cynique. Il arrive que l’on ait besoin de ça de temps en temps dans la vie. J’ai adoré Seinfeld qui a probablement été la série la plus cynique jamais écrite. Louis CK n’est pas cynique. Son écriture est très honnête et sincère contrairement à celle de Seinfeld. Il est donc possible d’être très drôle mais avec beaucoup de coeur. On ne devrait rire que de soi-même ou de très puissantes institutions. Mais si l’on se moque de la vie normale alors l’on rate quelque chose dans sa vie.

Hagai Levi

ILTVSW. Les formations d’écriture apprennent que le conflit oppose l’obstacle et la volonté. Dans votre travail le conflit semble avoir lieu entre le désir et la morale. Une forme plus spirituelle de conflit, moins mécanique…
Hagai Levi. Je n’y avais jamais pensé sous cet angle mais je pense que vous avez raison. C’est l’enjeu de la vie pour moi. C’est toute ma vie. C’est ce à quoi je me confronte et que j’essaye de comprendre. C’est très naturel. Il y a une autre définition qui est souvent utilisée et qui consiste à rechercher le conflit intérieur et inhérent à un personnage. Par exemple, un mafieux victime de crise de panique peut être l’objet d’une série entière alors que ce conflit n’a rien de technique. Si vous voulez nourrir cinq saisons, vous avez besoin de quelque chose de bien plus profond qu’un simple obstacle. Quelque chose de profondément inhérent au personnage afin que ce conflit puisse durer pendant de très nombreux épisodes. Quand vous avez un détective qui est tellement sensible qu’il ne peut pas supporter la mort, vous savez que vous tenez quelque chose. Comme dans True Detective. Comme dans Homicide dans laquelle les détectives s’effondrent encore et encore car ils ne peuvent plus affronter ces tragédies. Encore une fois, c’est ce que je recherche. Il s’agit toujours de la bataille morale. C’est tellement plus intéressant que quelqu’un qui veut quelque chose mais ne peut l’obtenir, n’est-ce pas ? Et quoi, ensuite ? On pourrait dire de The Affair que c’est un gars qui veut cette fille et qu’il y a un obstacle car il est marié et qu’elle est mariée. Mais pour moi, le point le plus intéressant est quand il arrive à l’avoir. Là, ça devient intéressant (rires).

Quand on utilise des archétypes cela nécessite énormément de travail de les casser

ILTVSW. Vous utilisez des archétypes mais vous vous débrouillez pour ne jamais en faire des stéréotypes…
Hagai Levi. Je travaille le plus souvent sur des thèmes très universels et il est arrivé que, oui, au début les personnages soient des archétypes ou stéréotypes dans In Treatment ou The Affair. A partir de ce moment-là, il y a un long chemin à faire pour atteindre mon but principal qui est d’éviter les stéréotypes. C’est vraiment une question de boulot, vous savez. Souvent on attend d’un personnage qu’il fasse ci ou ça et vous vous décidez qu’il fasse le contraire. Quand on utilise des archétypes cela demande beaucoup de travail de les casser. J’en ai totalement conscience et ce n’est qu’une question de travail.

ILTVSW. Cette conscience que vous avez, est-elle due au fait que vous avez étudié la psychologie ? 
Hagai Levi. Cela aide, c’est sûr. Vous avez plus d’outils à votre disposition. Mais même sans cela, cela devrait être important. La plupart du temps, les stéréotypes sont OK dans l’industrie de la télévision américaine. On en voit tellement mais comme c’est une industrie, les gens qui décident trouvent que cela n’a pas d’importance. C’est une bonne chose si cela a du succès. 99 % des séries sur les Networks sont basées sur des stéréotypes. Pour pouvoir les casser, il faut d’abord le vouloir, en fait. Il m’arrive de penser que c’est chez moi une question d’ego. Je déteste faire quelque chose qui a déjà été fait (rires) qu’il s’agisse d’un personnage, d’une forme ou d’un thème.

© HBO

ILTVSW. Pensez-vous qu’au bout du compte, l’écriture n’est que l’auteur lui-même et devrait l’être. Que c’est la seule manière d’atteindre une vérité et une authenticité. Ou, au contraire, le savoir-faire peut-il suffire ?
Hagai Levi. Je pense que l’on surestime le savoir-faire. Il y a tellement de séries que les gens qualifient de formidables alors que tout ce qu’on peut voir c’est qu’elles sont simplement très bien faites. Il n’y a aucun point de vue personnel, ni prises de position personnelles dedans. Donc, pour moi, le savoir-faire n’est pas très important. Vous pouvez faire des choses étonnantes avec, c’est vrai. Mais pourquoi perdrais-je mon temps à regarder quelque chose qui est juste très bien réalisé ? J’ai beaucoup mieux à faire. True Detective (saison 1) est un bon exemple. La série est très bien faite. Mais y-a-t-il quelque chose de nouveau dans son thème ? Je ne le crois pas.

ILTVSW. Pourtant, Nic Pizzolatto met beaucoup de lui-même dans son écriture…
Hagai Levi. C’est intéressant. Je l’ignorais. Ecoutez, j’aime vraiment True Detective donc je ne veux pas dire du mal de la série. Mais lorsque l’on arrive aux derniers épisodes, à la solution, encore une fois, il s’est agit d’un serial killer. Il y a eu de nombreux moments de vérité dans la série mais la conclusion a été un peu décevante. Je pensais que j’allais apprendre quelque chose de nouveau sur le bien et le mal, la nature religieuse du Sud qui a un impact évident sur le paysage politique actuel ou l’âme américaine.

ILTVSW. Quelles séries font plus que cela selon vous ?
Hagai Levi. La barre est toujours The Wire. Avec The Wire, qui n’était pas si bien réalisée que cela quand vous la regardez aujourd’hui  – ce que j’ai fait, je ne l’ai regardée qu’il y a deux ans, elle n’est pas aussi étonnamment faite que d’autres séries – vous voyez le monde différemment après. Et je ne crois pas qu’il y ait assez de cela à la télévision. Mad Men était comme ça. Rectify l’est aussi. La première étape pour réussir est de ne pas utiliser le genre. Il faut écrire autre chose. On dit que c’est l’âge d’or de la télévision. Je pense que c’est l’âge d’or du savoir-faire à la télévision, c’est sûr. Mais pas suffisamment dans son essence. La télé n’a pas rejoint la littérature où il y a tellement de variété. OK, il y a plein de romans policiers mais ils ne constituent qu’une petite part de la littérature. Il y a tellement de livres sur toutes sortes de sujets. Vous pouvez lire un livre et, waouh, vous vous sentez élevé et inspiré. Vous ne trouvez pas assez cela à la télévision.

ILTVSW. Vous travaillez sur un film consacré à Etty Hillesum, pourtant le mal n’est pas un sujet intéressant pour vous. Cette femme a eu un parcours incroyable mais elle est morte assassinée dans un des endroits les plus diaboliques dans l’histoire de l’humanité, comment allez-vous aborder ce sujet ?
Hagai Levi. Tout d’abord, ce n’est pas que je ne suis pas intéressé par le mal. Simplement la fascination pour le mal de certaines séries américaines est très perturbante. Ils n’essayent pas d’explorer le mal, ils s’en amusent. C’est extrêmement regrettable selon moi. Cette femme a eu une manière très spécifique de gérer le mal. Ce film ne sera pas du tout sur l’Holocauste mais sur d’autres choses. C’est un film qui pose la question de comment rester un être humain dans chaque circonstance même les plus horribles. D’une certaine manière, c’est un film sur le renoncement. Elle aurait pu se rebeller mais a choisi un autre chemin. Un chemin qui peut se résumer ainsi : je peux être tellement autonome et autosuffisante que je me fiche des circonstances. Oui, le mal existe mais je ne gaspille pas mon énergie ou mon temps à la haine ou la revanche ou à penser à la revanche. J’essaye de construire quelque chose en moi qui est si fort que je peux tout surmonter. C’est comme cela qu’elle a supporté le mal. Elle a dit et répété : le mal est en nous pas à l’extérieur de nous, donc nous devons d’abord nous occuper de nous-mêmes pour l’effacer et, ensuite, le monde sera meilleur. Ce qui se passe à l’extérieur n’a aucune importance, c’est l’enjeu de ce travail. Et comme vous pouvez le comprendre, il est très difficile d’en faire un film. Donc, je me bats.

Titre : The Affair (2014 –    )
Créateurs : Hagai Levi, Sarah Treem
Cast : Dominic West, Ruth Wilson, Maura Tierney, Joshua Jackson
Chaînes : Showtime, Canal Plus séries (France)

© 2015 ILTVSW – ne pas reproduire sans autorisation préalable d’ILTVSW

La semaine prochaine dans ILTVSW… Oups, pas encore tranché, désolée.

ILTVSW guest star (VO) : Hagai Levi co-creator of The Affair

4 Oct

Hagai Levi, the co-creator of The Affair, gave a master class last April in Paris at the Festival Séries Mania.

At the end of May, ILTVSW was lucky enough to set a skype meeting with him when the second season started shooting and talk universality, craft and literature from Tel Aviv to Paris.

Dominic West (Noah) Ruth Wilson (Alison) in The Affair © Showtime

ILTVSW. In your writing you always explore universal issues but also always do it through the prism of intimacy, why that ?
Hagai Levi. I am always interested in very universal themes but they are always very personal for me. It’s not like if I decided to address some very important philosophical or whatever issues but things that are very important for me at this moment in my life. Whenever you deal with something that is very universal you have to be very very specific and in a way original in the way you handle it because it has been handled so many times in every other TV show or book or film… Usually it takes me a lot of time to find the right way, the right form to deal with it. Usually it is not about the story but about a concept. How will I do it ? What is the right form for this issue ?

ILTVSW. So for your latest show The Affair, the form of the storytelling was more important at the beginning than the subject ?
Hagai Levi. The idea that the story was going to look at the whole thing backwards was really there at the beginning because I wanted to say something about an affair or about marriage, something which was quite ironic, the fact that you can run away from your marriage but you can’t run away from yourself. You can find yourself living married with a new one and get to the exact same point. That was there from the beginning as was the idea of the perspectives. In the very initial core of the work.

I don’t take myself seriously, I take life seriously

ILTVSW. You say that you write drama because you take life very seriously. Would say it is the definition of drama ? How would you define it ? Mad Men is ending this week and Matthew Weiner is also taking this whole thing very seriously…
Hagai Levi. Although, the ending of the show itself is quite cynical wouldn’t you say? The commercial and the meditating, right ? I am an optimistic person myself but it was a very sad ending for me. I see the world of commercials as a very cynical and corrupted world so for me the idea that after all this journey this is only thing Don Draper can do is very devastating. You can interpret it in many ways but it’s a very specific smile wouldn’t you say ? Anyway. It is a good definition I have to think about it much more to say that this is the definition of drama. I am a very non cynical person, you know. And I hate cynicism. I think it’s awful. And I think sometimes people who make comedies are very cynical as people. Sometimes they can make amazing shows but they pay a price. It is like living beside life in a way. And not taking anything seriously. In drama it can be very ridiculous how people take their life seriously but when I have to choose between two options yes, I don’t take myself seriously, I take life seriously. It’s different.

ILTVSW. How would you define cynicism 
Hagai Levi. Cynicism for me is denying the good, the soul in a person’s life. Denying it and laughing about it. Meaning there is no something which is more than interest. House of cards is I think the most cynical show I have ever seen and that’s why I stopped watching it after two episodes. For me, by the way, these kind of shows are missing something because this very basic conflict between the good and the bad is missing. It’s simplistic and superficial and although it is not very interesting because if you don’t have this battle inside of you then I am not interested and I cannot identify. Anyway. This is cynicism for me. It’s denying this almost divine part in yourself. I wouldn’t want to sound new age or religious or something but for me as a person trying something that is bigger and better than myself is the essence of life. Mocking this is for me being cynical. Sometimes you need cynicism in your life. I loved Seinfeld which is again probably the most cynical show ever. Louis CK is not cynical. His writing is very honest and very sincere as opposed to Seinfeld for instance. So you can be very funny but still with a lot of heart. You should always laugh about either yourself or very powerful institutions but if you mock the normal life then you miss something in your life.

Hagai Levi

ILTVSW. In drama writing schools they teach that conflit is between obstacle and will. But in your writing conflict seems to be between morality and desire. A more spiritual form of conflict as opposed to a mechanical one…
Hagai Levi. I didn’t think about it this way but I think you are right. This is life for me. This is all my life. This is what I am dealing with and trying to understand. It is very natural. There is another definition which is usually used which is I really look for internal and inherent conflict in a character. When you say there is this mobster who has panic attacks, you can put a whole series on this conflict but it is not something technical. If you want to feed five seasons you need something that is much more deep than just an obstacle. Something inside the main character so inherent in him that this conflict can carry so many episodes. When you have a detective who is so sensitive that he cannot tolerate death then you know you have something. Like in True Detective. Like in Homicide in which the detectives collapsed again and again because they couldn’t handle these tragedies. Again this is what I am looking for. For me it is always a moral battle. It is so much more interesting than someone who wants something and can’t get it, right ? And then, what ? You could say about The Affair that it’s a guy who has this will about this woman and that there is this obstacle because he is married and she is married. But for me the most interesting point is when he has her. Now it is becoming interesting (laughs).

When you use archetypes it is really a lot of work to break them

ILTVSW. You use archetypes, yet you manage never making them stereotypes ?
Hagai Levi. I usually go for very universal themes and sometimes, yes, in the beginning you have archetypes or you could say stereotypes characters in In Treatment or in The Affair whatever. From this point there is a very long way to reach my main goal which is to avoid stereotypes. So it is really about work, you know. A lot of time a character would be expected to do this or that and you choose to make him or her go another way. When you use archetypes it is really a lot of work to break them. I am very very aware of the archetypical nature of these characters and from this point it is just work.

ILTVSW. This awareness you have it because you studied psychology ? 
Hagai Levi. Well, it helps. Because then you have more tools to play with. But again it should be important. In a lot of places in the American TV industry stereotypes are OK. There are so many stereotypes out there and since it is an industry, they say whatever. It is good if it works. If you look at 99 % of the shows in the networks they are based on stereotypes. So first you need to want to break them and then you can do it, you know. Sometimes I think it has something to do with my ego. I really hate to do something that has been done (laughs). Either it is a character, a form or a theme.

© HBO

ILTVSW. Do you believe that ultimately writing is about the writer himself and has to be. That it is the only way it can be true and feel authentic. Or craft can do the trick ?
Hagai Levi. I think craft is overrated. There are so many shows on television that people refer to as great shows and all you can see is that they are very well done but I don’t see any personal point of view behind them or personal statement or whatever. So for me, craft is not very important. You can do amazing things with craft but why should I waste my time with something which is only well done. I have much better things to do. True Detective (talking about season 1) is a good example. It is really well done. But is there anything new in its theme ? I don’t think so.

ILTVSW. Yet, Nic Pizzolatto puts a lot of himself in his writing…
Hagai Levi. It’s interesting. I didn’t know that. Listen, I really like True Detective so I don’t want to say bad things about it. When it comes down to the last episodes, to the solution of the whole thing, again it was about another crazy serial killer. You had a lot of moments that were really true in the show but in the end it was a bit disappointing. I thought I was going to learn something new about good and bad, the religious nature of the South which is so relevant to current politics, or the American soul.

ILTVSW. Which shows do much more than just being well crafted ?
Hagai Levi. The bar is always The Wire. With The Wire, which wasn’t so well done by the way when you watch it today which I did, I watched it only two years ago and it is not amazingly done as other shows, you look at the world differently after watching it. And I don’t think there is enough of that in television. Mad Men was one of these shows. Like Rectify. I think the first step to do that is not to do a genre show. It is writing something else. They say it is the golden age of television. I think it is the golden age of television in the craft, for sure. It is not enough a golden age in the essence. TV is not yet in the place where literature is where there is so much variety. OK you have all these detective books but it is a very small part of literature. You have so many books about so many things. You can read a book and wow, you have this elevation, this inspiration. You do not have that enough on television.

ILTVSW. You are working on a movie about Etty Hillesum, yet evil is not an interesting matter to you. This woman had an incredible journey but died in the most devilish place you can think of, so what is going to be your take ?
Hagai Levi. First of all it is not like I am not interested in evil. The fascination for evil of some of the American shows that were interested in evil is very disturbing. It is not « let’s explore evil », it is more like « let’s make fun of it ». And this is very very wrong for me. This woman has a very specific way to deal with evil. This film is not going to be about the holocaust at all but about other things. It is about how you can be a human being in every circumstances, even in the most horrible circumstances. In a way it is about giving up, you could rebel but she has chosen an other way. Which was : I can be so autonomic and self-content in a way so I don’t care what are the circumstances. So yes there is evil but I don’t waste my energy or time on hatred or revenge or thinking of revenge. I try to build something inside me which so strong so I can live or die anything. That’s her way of coping with evil. She said again and again : evil is inside us not outside so first you have to take care of yourself, to erase the evilness inside you and then the world will be better. It doesn’t matter what is happening outside, that is the issue of this. And as you can understand it is very very hard to make a film from this idea so I am struggling.

Title : The Affair (2014 –    )
Creators : Hagai Levi, Sarah Treem
Cast : Dominic West, Ruth Wilson, Maura Tierney, Joshua Jackson
Networks : Showtime, Canal Plus séries (France)

© 2015 ILTVSW – not to be reproduced without a prior authorization from ILTVSW

Next week in ILTVSW, the French version.

ILTVSW Pool Party 2015

19 Juil

FRA/ENGLISH

Well, my friends, the time has come. To raise the roof and have some fun. Throw away the work to be done. Let the music play on. Play on, play on. Everbody sing, everybody dance. Lose yourself in wild romance. We’re going to party. Karamu, fiesta, forever. Come on and sing along ! Alllllllllll night long … Eh ben oui, enfin plutôt… eh ben non, pas de bal de promo cet été sur ILTVSW mais une pool party ! La conjugaison du réchauffement climatique et du principe de réalité.

Grâce aux premières étoiles de l’été et à quelques Mojitos, Lubiie de Lubie en série, Astiera de Séries addict so what?, Yann de Séries, le blog !, Jérémy de Time of the season et Stéphane des Plumes asthmatiques ont plongé sans hésiter, un immense merci à eux !

Plonger avec des stars de la blogosphère séries, juste ce qu’il fallait pour ne pas me laisser abattre par le blues de fin d’année. Surtout qu’ils ne sont pas venus seuls mais avec leurs personnages préférés.

Promis, on vous a concocté une pool party dans les règles de l’art. Prom queen, drames & love story … Come on ! Et bel été à tous !

To my readers, exceptionally ILTVSW will only be French speaking this week. The blog is hosting a TV Pool Party with French TV bloggers. But as soon as next week things will be back to normal meaning French & English. English speaking bloggers you are welcome to contact me to guest post. Happy summer to you all !

 

 

ILTVSW. C’est la fin de l’année qui sont les prom queen & king 2014?

Astiera. Sans conteste, il s’agit de Noah et Alison, dont l’histoire d’amour m’a fait vibrer dans la première saison de The Affair. J’ai tout de suite plongé avec eux dans leurs eaux troubles et passionnées. Ils m’ont fait pleurer, ils m’ont attendrie, ils m’ont enflammée !

Lubiie. Annalise Keating de How to get away with murder, une femme belle, talentueuse et qui en impose : une reine dans l’âme. A ces côtés, peut-être pas aussi fier mais certainement l’homme de l’année, Saul Goodman ou Jimmy pour les intimes de Better call Saul.

Jérémy. Cette année, la reine, c’est Maura Pfefferman de la formidable Transparent. Femme née dans un corps d’homme. Bouleversante, hilarante, elle le mérite, c’est son année. On ne peut pas l’oublier avec sa grande taille, sa démarche particulière et ses vêtements un peu trop larges, mais c’est avant tout sa bienveillance et son courage que l’on retient. Je vais inventer un drôle de couple. Le roi de la promo cette année, c’est Alex Pappas de Togetherness. Il est finalement assez complémentaire avec Maura. La même gentillesse et douceur. Ce qui touche avant tout chez Alex c’est sa lose, qui provoque immédiatement la compassion. On a envie de le prendre dans nos bras, d’être son pote, un vrai bon gars. Un loser magnifique. Cette fois Alex, t’es le roi.

Yann. Pour ce duo, je ne retiendrai qu’une personne. Loin de moi l’idée de tricher mais sa dualité, qui n’en est finalement plus une, lui permet de l’emporter aisément dans mon choix ! Morton L. Pfefferman est un homme ou plutôt devais-je dire était un homme. Il, enfin elle, est désormais une femme qui se nomme Maura. Dans Transparent, elle se livre avec un mélange de pudeur, de sincérité et d’intense émotion. On comprend alors comment un Parent peut s’affirmer Trans tout en restant le guide spirituel d’une famille et en particulier pour ses enfants qui se cherchent. Mais pardonnez moi car j’en oublie déjà l’emploi du féminin. Vite chère Maura, j’ai hâte de te retrouver !

Stéphane. L’incontestable prom queen de cette saison c’est Jane Villanueva interprétée par l’excellente Gina Rodriguez dans Jane The Virgin. Elle a ravi mon petit coeur de sériephile dès son premier sourire. Pour le prom king, c’est un peu plus serré mais je crois que je dirai Cary Agos et son interprète Matt Czuchry. Sa prestation dans la première partie de la saison 6 de The Good Wife est juste impressionnante ! Ils forment un beau couple, je trouve.

 

 Lena Dunham, tu m’as un peu déçu cette année …

 

ILTVSW. Forcément, certains n’ont pas été à la hauteur de leur réputation & d’autres ont montré un potentiel que l’on ne soupçonnait pas…

Astiera. En bonne whovienne (même si je suis récemment convertie et que ma conversion a été hérétique), j’ai dû dire adieu à Eleven, mon Doctor et apprendre à laisser la place dans mon coeur à Twelve, son successeur. Mais si cette 8e saison est bien moins ratée que la précédente, je dois l’admettre, Twelve n’a pas encore trouvé sa place dans mon coeur, malgré quelques fulgurances, dont Steven Moffat, malgré tous ses défauts, a le secret. Mais je serai tout de même au rendez-vous de la saison 9, je n’ai pas encore dit mon dernier mot ! Côté grosse déception, j’appelle la saison 2 de Sleepy Hollow : des personnages secondaires sacrifiés ou crées sans aucune cohérence pour disparaître aussi vite, une intrigue inintéressante, alambiquée, bref, le charme n’a guère opéré. Les derniers épisodes laissent présager une reprise en main et une saison 3 dans l’esprit si fun de la première saison, on y croit !  Même son de cloche du côté de la saison 3 d’Elementary : les scénaristes nous ont pondu un trio bancal et avorté assez platement, cantonnant Sherlock et Watson à des gimmicks. Là encore, la fin de saison annonce une direction intéressante. Côté « très agréable surprise alors que sur le papier, j’étais franchement pas séduite », je vote pour Outlander et The 100. La première est tout sauf une romance cul cul la praline et présente des personnages féminins et masculins très intéressants, dont la sexualité est montrée de façon très intéressante. La fin de saison va très loin et est à contre-courant de ce que l’on voit si souvent (n’est-ce pas GOT ?). La deuxième est tout sauf une série pour ados décérébrés et propose là encore des personnages féminins et masculins variés, intelligents et traités à égalité. J’ai dévoré les deux premières saisons et n’en peux plus d’attendre la 3e qui n’en finit pas de se faire attendre !!!

Lubiie. Les Girls n’ont pas été au top cette année tout comme celles d’Orange is The New Black qui se sont un peu laissées aller par rapport à l’année dernière. Une baisse d’intensité qui profite à la pépite australienne de Wentworth. Prison moins glamour mais des nanas qui déchirent derrière les barreaux. Et du côté de Westeros, rien de folichon excepté peut-être la fin de cette saison presque salvatrice ? Matt Leblanc et la Veep ont été encore plus drôles et voir leurs frasques permet d’égayer les lundis moroses. Les espions de The Americans ont mené à bien leurs missions encore une fois, toujours aussi mystérieux que fascinants. En parlant d’espion, un frenchy Malotru a lui aussi assuré dans Le bureau des légendes. Tout comme l’équipe de Laure Berthaud qui est montée d’un cran dans Engrenages. Par ailleurs, le peps de Kimmy Schmidt a été communicatif et la troublante famille Rayburn, de Bloodline, a révélé des secrets aussi inavouables que croustillants.

Jérémy. Lena Dunham, tu m’as un peu déçu cette année avec cette quatrième saison de Girls un peu fade et paresseuse, mais je t’adore quand même va … tu gardes ton regard de Droopy un peu fou et ton phrasé reconnaissable entre mille. Mais j’espère que tu vas un peu sortir de ton petit confort quand même, pour ton bien, celui de ta série et surtout le nôtre, car nous sommes de gros sérievores égoïstes! Pas si éloigné que ça de Lena Dunham, il y a Mindy Kaling dont la troisième saison de The Mindy Project m’a un peu laissé sur ma faim. La magie opérait moins qu’en saison 2, même si le couple formé par Mindy et Danny est le plus mignon de l’univers. La fantaisie semblait un peu forcée, les seconds rôles pas toujours bien utilisés -un défaut récurrent. J’aime toujours Mindy d’amour, mais bon… Par contre surpris par deux vétérans des networks, Grey’s Anatomy et The Big Bang Theory, qui dans leur genre respectif, continuent de faire le boulot, proposer des variations intéressantes, et demeurent passionnantes à suivre, même au bout de 8 et 11 saisons. Puis il y Sense 8, dernière claquasse en date, qui prend le parti de l’humanisme candide et de l’amour.

Yann. Sur le front de la déception, j’attendais mieux en ce qui concerne la tendance à la mode : les adaptations de comics. Des séries comme The Flash, Gotham ou Constantine ne m’ont pas convaincu. En ce qui concerne les bonnes surprises, je ne m’attendais pas à la force d’American Crime, à l’inventivité de Man Seeking Woman, à la loufoquerie du P’tit Quinquin, ni à la générosité de Sense8. Ces quatre là sont pour moi d’authentiques coups de coeur de la saison !

Stéphane. Je dois avouer que j’ai été surpris par Téa Leoni cette année. Je la connaissais pour avoir été Mme Duchovny qui a forcé David à prendre ses distances avec The X-Files (du moins dans mon souvenir) et pour avoir été la Fille à Scandales donc quand j’ai vu qu’elle était le premier rôle d’une série qui avait tout pour me plaire, j’avais peur. Eh bien, elle a prouvé que j’avais tort. Alors oui, il lui a fallu quelques épisodes pour rentrer dans le costume de Madam Secretary mais au final, Téa s’est imposée et elle livre de belles performances tout en émotions. Du côté des ceux qui n’auraient pas été à la hauteur, j’ai beau me creuser la tête mais personne ne me vient à l’esprit. Je pense que c’est une bonne chose, non ?

 

Maura Pfefferman – Transparent © Amazon

 

ILTVSW. Il y a aussi ceux qui ont quitté l’antenne pour toujours et que l’on pleurera au moins pendant les dix prochaines années, c’est atroce !

Astiera. Evidemment, je ne peux pas ne pas parler de Mad Men. Mon histoire d’amour avec Mad Men a été tumultueuse, teintée de passion dévorante et de désillusion. Durant les trois dernières saisons, je pensais bien que plus rien ne raviverait la flamme si vibrante des débuts. Et puis, il y a eu les derniers épisodes. Et puis, il y a eu les larmes sur mes joues et le sourire sur mes lèvres durant le dernier épisode. Et histoire de faire le grand écart, j’ai également dit adieu à mes petits chouchous d’Atlantis. Oui, oui, la série de la BBC qui revisite sans complexe (et sans vergogne) la mythologie grecque. Il est certain que l’émotion ne fut pas la même à Atlantis que sur Madison Avenue, surtout que les scénaristes nous ont pondu une fin ouverte et à cliffhanger, espérant sans toute sauver la série de l’annulation…

Lubiie. Madame Leslie Knope, Parks and Recreation, je vous serai à jamais reconnaissante de m’avoir fait croire que la politique pouvait être au service du peuple. J’aimerais que de fiction vous deveniez réalité mais est-ce possible ? En 2017 ? Du moins, vous avez créé l’illusion et pour ça, un énorme Merci ! Goodbye Don Draper et vos comparses. Mad Men n’est plus ! Un grand vide dans le paysage sériel…

Jérémy. Je dois être le seul, mais assez triste de voir Forever annulée par ABC. C’était un procédural honnête et attachant, qui comblait le vide laissé par The Mentalist dans le même genre. Je suis assez friand de ces séries inoffensives qui respirent la télévision à l’ancienne. Le casting était très bon et le scénario proposait une simple mais émouvante réflexion sur l’amour, la mort et la famille. Puis également bien remonté contre Sundance Channel après l’annulation de The Red Road après 2 saisons. On ne parlait pas beaucoup des amérindiens à la télé, il y avait les formidables Jason Momoa et Julianne Nicholson et cette ambiance de soap sombre et mystérieux.

Yann. AMC m’a tué, de cette petite mort du sériephile ! Alors oui, la fin de Mad Men est à la hauteur d’une série remarquable mais à la question « Est-ce que la série avait encore des choses à dire ? » Je réponds par un tonitruant OUI, Mad Men pouvait et devait continuer ! Son créateur, Matthew Weiner, et ses scénaristes auraient très certainement brillé même en laissant les années 60 derrière eux. Adieux donc à Don, Peggy, Pete, Joan, Roger, Betty… je ne vous oublierai jamais.

Stéphane. Leslie Knope n’est plus. Ron Swanson n’est plus. Raylan Givens n’est plus. Boyd Crowder n’est plus. Cela fait des mois que les séries sont terminées et pourtant je suis encore hanté par leurs series finales. Je vais mettre un sacré bout de temps pour me remettre de la fin de Parks and Recreation et de Justified ! Non, je ne pleure pas… j’ai une poussière dans l’oeil !

 

 C’est tellement nul que c’est génial !!!

 

ILTVSW. L’été, c’est aussi le moment de retrouver ou de se faire des nouveaux copains alors qui on invite au barbecue?

Astiera. Sans aucune hésitation : Henry, Freddie et Dean de Cucumber !! Je n’attendais pas grand-chose en commençant cette série protéiforme signée Russell T Davies explorant la communauté LGBT de Manchester. Eh bien, j’ai été complètement conquise et j’ai adoré passer plusieurs semaines en leur compagnie. Ils m’ont fait rire et pleurer. Ils m’ont interrogée. Ils étaient mes meilleurs potes. J’invite également mes petits Musketeers préférés, histoire d’apporter un peu de panache, même si Athos risque fort de siffler tout l’alcool. Mais on lui pardonne, il est tellement irrésistible lorsque son âme est torturée !

Lubiie. Pour bavarder entre copines, rien de mieux que les Devious Maids Carmen, Rosie, Zola y Marisol. Toujours impliquées dans des histoires invraisemblables, c’est un guilty pleasure de connaître les derniers potins d’un été sur l’autre. Soyons plus sérieuse avec Daniel Holden qui revient dans Rectify avec son regard intense et toujours aussi captivant d’une année sur l’autre. Puis, le docteur Masters et sa collaboratrice Virginia donnent toujours envie d’en apprendre plus scientifiquement parlant dans Masters of Sex. Coté nouveautés, le club de The Astronaut Wives paraît valoir le coup d’être intégré tout comme ces Narcos même s’ils sont dangereux ou bien ce héros Nick Wasicsko de Show Me A Hero…

Jérémy. Je dois dire que je suis super content de retrouver mon nanar estival The Last Ship. On se retrouve entre amis, comme un petit rituel, des chips, des boissons fraiches, et des rires bien gras. C’est tellement nul que c’est génial. Dans le même genre pendant l’automne j’ai Once Upon a Time. Bon, sinon, j’aime les bonnes séries et cet été on va être servi ! BoJack Horseman revient plus dépressif que jamais, Rick et Morty vivront de nouvelles aventures délirantes, tandis que Daniel Holden reviendra me faire pleurer pour une saison 3 de Rectify. Je sens que je vais me régaler !

Yann. Cette période estivale est l’occasion de retrouver True Detective. Le terme de retrouvailles n’est peut être pas le plus adapté. Un nouveau lieu, de nouvelle têtes et une histoire renouvelée, elle aussi. Pourtant, pas de doute possible, me voilà encore happé par récit d’une noirceur extrême. Me voilà encore absorbé dans des mystères chaque semaine… J’entendais quelqu’un dire récemment que l’irruption du débat et des théories étaient le propre des grandes séries ! Du côté des nouveautés, le pilote de Mr Robot est une belle réussite. Pourvu que la suite soit du même tonneau et nous tiendrions enfin une oeuvre juste et prenante sur le hacking !

Stéphane. Si on fait un barbecue cet été, j’invite forcément tous mes copains de Major Crimes. Je les adore ! Provenza, Flynn, Buzz, Captain Raydor, Sykes, Rusty, Tao, Julio, ils sont là chaque été et c’est un plaisir de les retrouver sous le soleil de Los Angeles même si ce sont à chaque fois des histoires macabres qu’ils m’apportent. Il y a une humanité qui se dégage de ce show, c’est juste magnifique. Sinon je veux bien rencontrer le Elliot de Mr Robot ! Le personnage est juste fascinant ! Et on peut inviter aussi tout le cast de UnReal, j’ai plein de choses à dire à Constance Zimmer !

 

Don Draper – Mad Men © AMC

 

 

ILTVSW. Et la rentrée alors, on a hâte de faire connaissance avec qui ?

Astiera. Je triche car je les connais déjà, mais j’ai tellement hâte de retrouver Mulder et Scully !!!!!!!!!!!!!!

Lubiie. Intriguée par Heroes Reborn par nostalgie de la saison 1 et une pointe de curiosité même si je ne me fais pas tellement d’illusion sur le résultat final. Chaque année, ma confiance est donnée aveuglément à la talentueuse Shonda Rhimes, productrice de The Catch avec Mireille Enos en héroïne. Le super-héros de cette année est une fille, c’est Supergirl qui devra faire ses preuves car côté costume, elle n’assure pas pour le moment. De réputation, Blindspot, Wicked City et Blood and Oil suscitent de l’intérêt. Puis, mon coup de cœur CW va pour Crazy ex-Gilfriend dont le visuel sympathoche donne envie au premier abord. Enfin, envie de grandeur avec Versailles pour le côté frenchy !

Jérémy. À la rentrée, je n’attends personne en particulier, je veux juste être bousculé, ému, je veux vibrer, je veux de l’intelligence et de l’audace ! Et comme chaque année, j’ai le fol espoir de voir les networks sortir de leur torpeur. Avec l’annulation d’Hannibal, on a un début de réponse…

Yann. Je ne vous cache pas que les nouveautés annoncées du côté des networks ne me séduisent pas au vu des bandes annonces. Si j’étais vous, je miserai plutôt sur le retour de Fargo (FX) qui se transpose à Sioux Falls !

Stéphane. Je dois dire que je me suis peu renseigné sur les séries de la rentrée. J’essaie une nouvelle technique d’approche. Donc pour le coup, je n’ai hâte de faire connaissance avec personne. En revanche, j’ai hâte retrouver pas mal de monde, tous les copains qui reviennent pour une nouvelle saison.

Il faut que l’Académie m’appelle, j’ai plein de bons conseils à leur donner !

ILTVSW. Lesquels de nos BFFF méritent un Emmy?

Astiera. Joshua Jackson The Affair qui porte les traits Cole avec force et émotion. Mads Mikkelsen Hannibal qui est à la fois terrifiant et diablement attirant. Keri Russell et Matthew Rhys The Americans qui ont magistralement habités une saison 3 absolument parfaite.

Lubiie. Ils sont regrettés et pour leur dernière round, le Emmy goes to… Leslie Knope et Don Draper.

Jérémy. J’ai envie de donner tous les Emmys du monde à Anson Mount de Hell on Wheels. On ne parle que très peu de cette série et encore moins de son interprète principal, mais c’est un cowboy à l’ancienne beau, ténébreux et maudit. Un peu l’équivalent dark de Timothy Olyphant de Justified. Il a l’accent chantant du sud, le regard bleu acier d’une tristesse infinie et il porte sur ses épaules une très belle série. Dans un tout autre registre, on trouve Bob Odenkirk, le formidable Saul Goodman de Breaking Bad qui a maintenant sa propre série. Il y a beaucoup plus dans ce personnage que le simple avocat véreux et Odenkirk le joue à merveille. Bon et comme d’habitude, donnez tout à Jon Hamm, Elisabeth Moss, Louis C.K, Julia Louis-Dreyfus ou Jeffrey Tambor.

Yann. Je donnerai toutes les statuettes possibles à Mad Men et à son cast. C’est un peu « cliché » de récompenser pour l’ensemble de son oeuvre mais c’est précisément ce que je souhaite.

Stéphane. Je crois que je donnerai un Emmy à mes prom queen & king, ils les méritent amplement ! Puis un autre aussi à Rose McIver, la Liv Moore de iZombie. Et un à Jay Baruchel aussi ! Et Timothy Olyphant et Amy Poehler ! Carrie Coon, Amy Brenneman et Justin Theroux de The Leftovers mériterait aussi d’en avoir. Comme Allison Janney pour sa saison brillante dans Mom ! Bref, il faut que l’Académie m’appelle, j’ai plein de bons conseils à leur donner !

 

Saul Goodman – Better call Saul © AMC

 

Pour combattre le blues du lendemain de fête, vous pouvez aussi retrouver mes talentueux invités sur Twitter…

 

@Lubiie auteure de Lubie en série

@astiera auteure de Séries addict so what?

@yann_k auteur de Séries, le blog!

@JeremyCoifman auteur de Time of the season

@serieseater auteur des Plumes asthmatiques

 

La semaine prochaine dans ILTVSW… Oups, pas encore tranché, désolée.

ILTVSW guest star (VF) : Hugo Blick créateur de The Honorable Woman

12 Juil

Hugo Blick est le scénariste, réalisateur et producteur de The Honorable Woman diffusée sur Canal Plus en France.

ILTVSW a eu la chance de discuter avec le créateur britannique de son passage de la comédie au thriller, de la défense de l’intégrité de ses histoires et de Le Caravage.

ILTVSW. The Honorable Woman est un thriller. C’est un genre masculin mais vous avez choisi de raconter des héroïnes, cela a-t-il été un challenge difficile à relever ?
Hugo Blick. Traditionnellement, le thriller est un genre dominé par un héros masculin qui, pour atteindre le but que l’auteur lui a donné, doit combattre toutes sortes d’obstacles et triompher à la fin à la manière d’un héros grec. J’ai trouvé qu’il était très intéressant de l’aborder à travers une perspective féminine car la manière dont les personnages féminins abordent les problèmes qu’elles affrontent est très différente. Cela offrait de la nuance à mon histoire et cela m’a donc aidé à la raconter.

ILTVSW. Vous avez créé des personnages féminins incroyablement puissants … Écrire des femmes, c’était nouveau pour vous ? 
Hugo Blick. Non, dans le passé, j’ai écrit des comédies pour les femmes. D’ailleurs, l’une d’entre elle Sensitive Skin fait l’objet d’un remake aux États-Unis à l’initiative de Kim Cattrall. Donc, j’ai déjà écrit pour les voix féminines. Puis j’ai écrit The Shadow Line qui était, au contraire, très noire et dominée par les personnages masculins. Avec The Honorable Woman j’ai eu envie de marier ces expériences. D’écrire un thriller pour des femmes.

Seules comptent l’idée et l’histoire

ILTVSW. La majorité des auteurs stars sont spécialisés dans un genre, comment avez-vous abordé le passage de la comédie au thriller ?
Hugo Blick. C’est, en effet, un parcours assez rare notamment dans mon pays mais c’est réellement ce qui provoque mon intérêt. J’écris, je réalise et je produis. Je consacre près de trois ans à concrétiser un projet de l’ampleur de The Honorable Woman. Les seules choses qui comptent pour moi sont donc l’idée et l’histoire. Et si l’idée est mieux développée sous forme de comédie, je choisirais la comédie car elle sera l’outil le plus utile. Les enjeux soulevés par la Palestine et Israël auraient probablement pu être abordés sous forme de comédie mais pour mon projet, j’avais besoin d’utiliser le drama. Sa structure était plus pertinente car elle offrait une voix plus efficace à mon idée.

ILTVSW. Vous affirmez que l’écriture est la partie la plus difficile de votre travail, pensez-vous que c’est un savoir-faire qui s’apprend ?
Hugo Blick. Quand j’ai débuté, j’avais l’instinct de la comédie et grâce à cela, j’ai eu l’opportunité d’apprendre l’art du cinéma. Cela m’a permis de gagner en confiance et offert la possibilité avec la maturité d’aborder des sujets plus importants comme ceux que The Honorable Woman explore. Donc, oui je pense que l’on peut apprendre et continuer d’apprendre pendant tout notre parcours artistique.

ILTVSW. The Honorable Woman est extrêmement complexe, comment avez-vous réussi à ne pas perdre le cap durant l’écriture ?
Hugo Blick. Je passe environ quatre à cinq mois à penser à mon histoire. Ensuite, j’accroche un grand tableau blanc sur le mur de mon bureau et j’y écris presque comme une formule scientifique le scandale qui a permis à mon histoire d’exister. Souvent les scandales sont très simples lorsqu’ils éclatent. Ce sont les tentatives de dissimulations qui font leur complexité.  Mon histoire débute par la dissimulation et puis mes scripts remontent le fil jusqu’à l’origine du scandale. Ils empruntent le chemin que les personnages ont besoin d’explorer. C’est comme cela que j’arrive à garder mon cap dans mon histoire. C’est un système assez complexe.

The Shadow Line

ILTVSW. L’isolement semble être un élément très important dans votre écriture …
Hugo Blick. C’est exact. L’isolement m’intrigue. Particulièrement dans The Honorable Woman mais c’était déjà le cas dans The Shadow Line. Nessa Stein est vraiment en état de choc dans la première moitié de son histoire et elle est totalement isolée malgré l’opulence du monde dans lequel elle vit. Elle est en état de choc en raison des choses qui lui sont arrivées dans le passé. Nous y revenons au milieu de la série. Nous sommes donc témoins de son isolement psychologique et physique. C’est un facteur très propice à l’exploration des personnages. Et je suis convaincu que ce facteur m’aide aussi à raconter la grande histoire. Les grands enjeux qui entourent les personnages sont exploités à travers eux.

ILTVSW. La série a huit épisodes, pourquoi avoir fait ce choix ? Comment saviez-vous que c’était le bon nombre ?
Hugo Blick. Je ne le savais pas. La BBC a été très généreuse et m’a offert entre six et dix épisodes. Finalement, cela a été huit épisodes. Je crois que la longueur est la bonne. Je pense que c’est d’ailleurs la structure que j’adopterai pour mon travail à venir. True Detective a huit épisodes aussi. Oui, huit, c’est bien.

Sur le plateau, je souffre d’amnésie 

ILTVSW. Pensez-vous à la réalisation lorsque vous êtes en écriture ? 
Hugo Blick. Non. Je me concentre sur l’histoire. Même si je sais qu’au moment où je poserai mon stylo, j’aurais déjà pensé à des scènes mais cela ne sera pas un plan directeur. J’ai tendance à développer uniquement sur ce que j’ai envie de tourner ensuite. Mais l’écriture n’est pas une exploration de la réalisation. J’explore l’idée avant de l’écrire puis l’écriture à proprement parler sera la partie dont le réalisateur va se saisir.

ILTVSW. Vous êtes le scénariste et le réalisateur de tous les épisodes, vous arrive-t-il d’être en conflit avec vous-même?
Hugo Blick. Absolument. Sur le plateau, je souffre d’amnésie. J’ai oublié les détails du script. Mais mon âme connait le courant électrique qui traverse chaque scène. Ce courant qui traverse toute l’histoire. Une scène n’est que le véhicule de cette électricité. D’ailleurs, si elle ne la comporte pas, elle devrait disparaitre de la série. Peu m’importe comment ce courant électrique traverse que cela soit grâce à  la performance, au design ou l’éclairage, il faut qu’il existe. Il m’arrive d’ailleurs de m’enthousiasmer quand deux acteurs interprètent une scène. Je me dis que ce qu’ils m’offrent est formidable et qu’ils l’ont improvisé. En fait, ils ont juste appris un texte qui était écrit mais comme ils sont géniaux, ils donnent l’impression d’y avoir tout juste pensé.

ILTVSW. Quel réalisateur êtes-vous ? Comment travaillez-vous sur le plateau ?
Hugo Blick. Je ne répète pas du tout. Je rencontre donc les acteurs principaux qui espèrent jouer dans la série et je passe du temps avec eux. J’observe leur fonctionnement et je cherche la résonance avec le personnage. Si j’y vois un mariage possible, j’essaye de les laisser tranquille afin de leur permettre de trouver le rythme de leurs personnages. Cela évite qu’ils enfilent leurs personnages. J’ai la conviction que plus les acteurs sont près d’eux-mêmes sur un plateau, plus ils sont translucides et laissent jaillir leurs personnages à travers eux. C’est un processus fascinant à observer. C’est pour cette raison que j’essaye d’établir un climat de confiance absolue et de sécurité. Je pense que cela traverse l’écran.

Maggie Gyllenhaal & Hugo Blick

ILTVSW. Comment parvenez-vous à établir ce climat de confiance ?
Hugo Blick. En laissant les acteurs être eux-mêmes. En n’interrompant pas constamment leurs tentatives d’exploration. Je pense qu’ils doivent faire ce qui exprime le mieux le besoin du personnage dans la scène. Du moment que ce besoin est identique à celui qui a été écrit, ce qui permet au courant électrique de traverser la scène et, donc, de remplir son rôle. Peu importe, comment cela est exprimé. L’acteur a besoin de sentir cette liberté et moi, je suis là pour protéger ce courant électrique et encourager l’acteur à exprimer la vérité.

ILTVSW. La série est magnifiquement réalisée, comment l’avez-vous conçue ?
Hugo Blick. Je ne prépare pas beaucoup. Je ne fais pas de storyboard. Je ne m’intéresse pas beaucoup au mouvement de la caméra. Je pense que les gens dans l’espace et leurs déplacements sont extrêmement intéressants. Ce qui m’intéresse réellement c’est de choisir l’angle qui permettra d’observer ce mouvement. Pourquoi se mettre sur le chemin de la performance si elle est fluide et que l’angle d’observation est très fort ? Je n’aime donc pas intervenir beaucoup. Cela permet une certaine esthétique et une certaine stabilité qui me plaît.

ILTVSW. Pouvez-vous nous parler de votre méthode ?
Hugo Blick. Dans la vie d’un réalisateur, avec la maturité, il arrive un moment à partir duquel vous n’êtes plus influencé consciemment par le travail d’un autre mais uniquement par l’histoire que vous voulez raconter. Je pense avoir atteint ce point avec The Honorable Woman. En ce qui concerne ma méthode de travail, je commence souvent avec le compositeur. Je suis un fervent adepte du « less is much much more ». Quand il y a douze notes, je dis : « Gardons en six ! » Une aria de Bach est, pour moi, le morceau de musique parfait car il évoque tellement en utilisant si peu. Ma ligne directrice est donc de me concentrer sur l’essentiel en évitant l’excès d’informations. J’espère que ce parti pris donne une certaine beauté à mon travail car j’essaye vraiment de me débarrasser de l’inutile.

Je me considère réalisateur comme d’autres se voient peintres

ILTVSW. La photo est très sophistiquée et singulière, comment l’avez-vous mise au point ?
Hugo Blick. Je pense qu’un cadre qui laisse de la place à la noirceur montre aux humains où se focaliser, où penser. Cela permet, aussi, à la scène de dégager de la peur même si rien dans le jeu ou le script ne suggère cela directement. Pour vous donner une influence, je peux citer Le Caravage, par exemple.

ILTVSW. Votre triple casquette, auteur, réalisateur, producteur, est-elle le seul moyen de préserver votre vision d’artiste? 
Hugo Blick. Oui. Je me considère réalisateur comme un autre artiste se considérerait peintre. Je ne produis qu’une toile de temps en temps. J’ai donc une relation très personnelle et profonde avec la réalisation et pas simplement le désir de faire des films. Le désir de raconter une histoire bien particulière me hante pendant tout le processus de construction c’est-à-dire trois ans au moins … Quand j’ai terminé un projet, il me faut trouver une autre histoire et la rendre intimement personnelle.

I

Maggie Gyllenhaal, Hugo Blick, Janet McTeer

ILTVSW. Comment obtenez-vous le feedback si précieux dans le processus créatif ? 
Hugo Blick. D’abord, vous racontez à vos collaborateurs ce qu’est la série et ce qu’elle n’est pas. Ensuite, pendant toute la phase de montage, on reçoit de nombreux avis très utiles d’investisseurs, de producteurs et de producteurs exécutifs et j’aime les écouter. Je les intègre car chacun essaye de créer la même histoire. Les problèmes surviennent lorsque chacun prétend essayer de créer la même histoire mais essaye en fait de raconter quelque chose d’autre. C’est la raison pour laquelle en pré-production nous travaillons beaucoup sur cet aspect. Cela permet de formidables collaborations.

ILTVSW. Trouver une nouvelle histoire au terme d’un chemin si intense et si long doit être compliqué ? 
Hugo Blick. Ce qui a été différent avec The Honorable Woman c’est sa dimension internationale. La longue aventure vécue par la série m’a déconcentré. Mais cela a été formidable, je ne me plains vraiment pas. Une nouvelle histoire, c’est comme une démangeaison que l’on arrive pas à calmer. Une histoire qui doit être racontée. J’ai donc besoin de le faire. Je pars pour le Rwanda pour en savoir plus et faire des recherches. J’ai le sentiment de connaître déjà cette histoire et j’ai vraiment hâte d’être sur la ligne de départ.

Titre : The Honorable Woman (2014)
Créator : Hugo Blick
Cast : Maggie Gyllenhaal, Stephen Rea, Andrew Buchan, Lubna Azabal, Janet McTeer.
Chaînes : BBC 2 & Sundance TV, Canal Plus (France)

© 2015 ILTVSW – la reproduction partielle ou intégrale de cet entretien n’est pas légale sans l’accord préalable de ILTVSW.

La semaine prochaine sur ILTVSW … la summer pool party 2015 avec mes amis et confrères blogueurs. Maillot de bains obligatoire.

ILTVSW guest star (VO) : Hugo Blick creator of The Honorable Woman

5 Juil

Hugo Blick is the writer, director and producer of The Honorable Woman now airing in France.

ILTVSW was lucky enough to talk with the British artist about jumping from comedy to thriller, keeping the integrity of the story with a pulse of electricity and Caravaggio.

ILTVSW. The Honorable Woman is a thriller. It is a masculine genre but you went for women heroes, was it a difficult challenge ?
Hugo Blick. Traditionally thriller genre is dominated by a masculine hero and in order to succeed in which ever goal he is been given in the story he must battle all the opposition and triumph at the end like a traditional greek hero. So it was really interesting to bring a female perspective to the thriller genre because the way the female characters solve the obstacles that they have to face was very different. That provided nuance to the story and I think it helped the argument to be made.

ILTVSW. You have created incredibly powerful female characters … Writing women was it something new for you ?
Hugo Blick. At some point in the past I have written a number of comedies for women. One is just being remade now in the US by Kim Cattrall Sensitive Skin. So I have written for the female voice in the past. And then I made a piece called The Shadow Line that has a very noirish style to it and was very dominated by masculine voices. With The Honorable  Woman I was keen to marry the two experiences that I had had. One with writing for women and the other writing thriller genre. It provided an opportunity to do that.

It is all about the story and the idea

ILTVSW. Most of the time A-list writers are specialized in a genre, how do you deal with jumping from comedy to thriller?
Hugo Blick. That journey has been unusual and it’s been remarquable in my country but it really is the thing by which I am becoming interesting in. I write, direct and produce so it takes me up to three years to achieve a big project like The Honorable Woman. So it is all about the story and the idea. And if the idea is best expressed through comedy, it must be comedy because I found it the most useful tool. The issues surrounding Palestine and Israel probably could be dealt with by a comedy in some way I am sure but for me it definitely needed a drama for its structure and that’s why I went for it because it was the most efficient voice for the argument.

ILTVSW. You said that the writing part of your job was the hardest one, do you believe in learning it as a craft ?
Hugo Blick. When I started out, I had the instinct of comedy and because I had it, it gave me the opportunity to learn the craft of filmmaking. So as I grew in confidence my ability to tackle the bigger subjects that The Honorable Woman perhaps explores came with that maturity. So yes, I think you do have an opportunity to learn your craft as you go through your journey.

ILTVSW. The Honorable Woman is a very complex piece of storytelling, how do you manage not to get lost during the writing ?
Hugo Blick. I spend about four or five months thinking about the story and then I have a large white board which I nail to the wall of my office and I write down almost like it is a scientific formula the scandal that has caused the story to exist. Often scandals when they start are very simple. It is the attempt to cover up the scandal which makes the complexity. By the time I get to the cover up of the scandal is where my story begins and that is where the scripts go through and then my scripts go back through time and get to the head of the scandal and they do it by the exploration that the characters need to pursue. That’s how I find my way through the script. It is quite a complex system.

The Shadow Line

ILTVSW. Isolation seems to be a very important element in your writing …
Hugo Blick. Yes I am intrigued by that. Particularly in The Honorable Woman but it was present in The Shadow Line as well. Nessa Stein is really in shock in the first half of her story and she is completely isolated despite the world that surrounds her and its opulence. But she is in shock because of the things that happened to her in her past and then eventually half way through the show we return to her past and see what it is. So we see both mental isolation and physical isolation. That’s where I think the most intriguing exploration of characters can exist. And I think it assists me in the personification of the big story, the big issues that surround our characters are drilled into only through them. And that’s why I do it.

ILTVSW. The show has eight episodes, why did you go for this specific length ? How did you know it was the right number?
Hugo Blick. I didn’t actually. BBC was very generous and they said it could be more than six episodes and less than ten. It just came in at eight. I think it was a good length and I might look to pursue an eight parts structure in the futur. True Detective was eight parts as well. I think eight is a nice one.

On the floor, I have amnesia

ILTVSW. During the writing process do you think about the directing ?
Hugo Blick. No, I don’t. It is just about the story. However I know that by the time I put pens and paper I have already thought about the scenes and it won’t be a blueprint to myself. I kind of only work out what it is I will be wanting to shoot. So the writing is not an exploration of the shooting, I explore the idea before I write it down and than the writing down is the bit that the director will pick up.

ILTVSW. Being the writer and the director of all the episodes do you sometimes are in conflict with yourself ?
Hugo Blick. Definitely. On the floor, I have amnesia. I have forgotten the details of the script. What I know in my soul on every scene is what I said before, the pulse of electricity. One pulse of electricity travels through the all story no matter where it is and if it isn’t there a scene shouldn’t be there. The scene is only a system to travel this pulse of electricity from one side of it to the other. I don’t mind how it has traveled through performance, design, lighting … If all of that is helping then I am happy. Sometimes when I ear two actors expressing something I go : « That sounds great ! » and think it is improvised. It turns out that in fact it has been previously written and that they learned their lines and being brillant actors they appear to make it seem just as if they just thought of it.

ILTVSW. What kind of director are you ? How do you work on your set ?
Hugo Blick. I don’t rehearse at all. So I meet with the significant performers that hope to play any role and usually what I would do is just spend time with them. I see the way which they kind of function and I am thinking will that relate to the character ? If I see there will be a mariage there usually what happens is that on the set I leave the actors alone as much as possible so that they can find the rhythm of their characters for themselves. I feel that unlike wearing a character if the actors can come as close to themselves that they possibly could be on set, in fact what happens is they sort of become translucid and the character springs through them. That is a very interesting thing to witness. So what I do on set is to hopefully create an environment of complete confidence and security for the actors and their performances so that they have that confidence to pursue it. I think that shows on the screen.

Maggie Gyllenhaal & Hugo Blick

ILTVSW. How do you manage to create confidence ?
Hugo Blick. By letting them be. By not always interrupting what they are trying to explore. I think they should do what best express is the character need within a scene. As long as that need is the same that has been written so there is like a pulse of electricity that passes through a scene, and that is the sort of argument of the scene, as long as that remains the same as the script, how it is expressed can change. And the actor needs to feel that liberation and I am there to protect that pulse of electricity and to encourage the actor to tell the truth.

ILTVSW. The show is beautifully shot, how did you work it out ?
Hugo Blick. I don’t do a lot of preparation. I don’t plot out or storyboard or anything. I don’t much care to move the camera too much. I think that people in space are extremely interesting as they move through space so choosing the angle so we can witness that movement is the paramount interest to me. Why get in the way of it if the performance is really fluid and the angle to witness is really strong ? So I don’t like to intervene too much. And it gives it a certain look and a certain stability I think which I certainly enjoy.

ILTVSW. Can you tell us about your methodology ?
Hugo Blick. In a certain time in a filmaker’s life you reach a maturity of filmmaking where you kind of aren’t influenced consciously by anybody other than the story you wan’t to tell. I think I have reached that point with The Honorable Woman. However as a method of work I might start working with the composer who makes the soundtrack. I think less is much much more. Sometimes it has twelve notes and I say I will have six. For me a Bach piano aria is probably the most perfect piece of music you can ever ear because it evokes so much actually using so little. So as much as possible I like to be essential not guided with extra information. So I hope that what gives it a certain kind of beauty because I am trying to strip out what isn’t necessary.

I consider myself a filmmaker in a way that someone else might consider himself a painter

ILTVSW. The photography is very sophisticated and singular how did you come up with it ?
Hugo Blick. I believe that a frame that have darkness shows the humans where to focus, where to think. It also gives a sense of fear into a scene even if is the acting and the script aren’t directly suggesting it. To give you an influence definitely Caravaggio is one of them.

ILTVSW. You write, direct and produce, is it the only way to preserve your vision as an artist ?
Hugo Blick. Yes. I consider myself a filmmaker in a way that someone else might consider himself a painter. I just do one painting every few years. So it is more a very deeply personal relationship with the craft and medium of filmmaking that I do as opposed to the desire just to make films. I have the desire to tell a specific story which haunts me for the three years of its construction and then I have to go find another story I need to make deeply individual to me.

I

Maggie Gyllenhaal, Hugo Blick, Janet McTeer

ILTVSW. How do you get the feedback that is so precious in the creative process?
Hugo Blick. You tell your collaborators what the show is and what it is not. During the editing of the show I have a lot of feedback from all the investors, producers and executive producers that are really valuable and I love to ear them. They are incorporated because everybody is trying to make the same story. Problems emerge when everybody pretends they are making the same story but in fact they are trying to make something else. There is a lot of preparation in preproduction so that everybody who is invested in this piece of filmmaking is invested in the same story. And then it is going to be great as a collaboration.

ILTVSW. Finding a new story after such an intense and long ride must be difficult ?
Hugo Blick. I have find a new story that I am really keen to get on with. The thing that I have find unusual with The Honorable Woman is it has been an international story that on the other hand I find myself distracted by the long tale of the show. But it is a good place to be, I am not really complaining. The new story you build it up. It is a itch that just can’t be easily scratched. It is a story that has to be told. So I have to tell the next story. I am in pursuit of what that is and next week I go off to Rwanda and start to do the research on it. I kind of know what it is and look forward to starting line.

Titre : The Honorable Woman (2014)
Creator : Hugo Blick
Cast : Maggie Gyllenhaal, Stephen Rea, Andrew Buchan, Lubna Azabal, Janet McTeer.
Networks : BBC 2 & Sundance TV, Canal Plus (France)

© 2015 ILTVSW – not to be reproduced without a prior authorization from ILTVSW

Next week in ILTVSW … The French version of the interview.

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