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Ta #série, toi et nous : Game of Thrones

27 Mar

Parce que c’est l’un des derniers endroits qui nous rassemble. Parce que nous avons plus que jamais besoin d’être ensemble. Et parce que… nous allons passer beaucoup de temps sur le canapé, voici « Ta série, toi et nous ».

Je reçois ici un (e) invité (e) dont j’aime l’écriture, la voix et/ou le regard à partager sa relation avec l’héroïne ou le héros de sa vie. Merci infiniment à Nicolas Houguet d’avoir accepté mon invitation

Nicolas Houguet, auteur
– Dernier roman paru « L’Albatros » aux éditions Stock –

Qui est le seul personnage qui peut quelque chose pour toi ?
J’ai une tendresse particulière pour Tyrion Lannister. Pour Game of Thrones en général, malgré les derniers épisodes un brin sabordés. J’aime les débauchés, les désabusés, les romantiques, ceux dont on se dit que jamais ils ne réussiront. J’aime les vies presque ratées, et qui le savent, et ne se cherchent pas trop d’excuses pour cela. J’aurais pu dire la même chose de Hank Moody dans Californication. J’aime les désespérés pour lesquels on espère.

D’accord il a changé ta vie mais comment ?
C’est simple en fait. Je suis en fauteuil roulant. Depuis toujours, c’est une caractérisation. Les gens parleront du mec handicapé comme si ça disait tout de sa personnalité. En fiction aussi. Et Tyrion est tout autre chose qu’un nain ou un lutin dont on se méfie, il est ironique, débauché, intelligent, rusé, alcoolique… Tout sauf ce cliché auquel on aurait pu le réduire.

 

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Et il pourrait quoi pour la nôtre ?
Regarder vraiment les gens, tout ce qu’ils ne sont pas de prime abord. L’écriture sérielle permet ça, d’approfondir notre relation avec eux d’une manière presque intime. Et dans Le Trône de Fer, personne n’est ce qu’il semble, dans la vraie vie également (et sur instagram). Ça c’est intéressant. Et oui cette attention à l’autre sans le ranger trop vite dans une case, je crois que ça peut faire beaucoup.

Ta #série, toi et nous : Succession

26 Mar

Parce que c’est l’un des derniers endroits qui nous rassemble. Parce que nous avons plus que jamais besoin d’être ensemble. Et parce que… nous allons passer beaucoup de temps sur le canapé, voici « Ta série, toi et nous ».

Je reçois ici un (e) invité (e) dont j’aime l’écriture, la voix et/ou le regard à partager sa relation avec l’héroïne ou le héros de sa vie. Merci infiniment à Pascal Grégoire d’avoir accepté mon invitation

Pascal Grégoire, auteur
– Dernier roman paru « Monsieur le maire » éditions du Cherche Midi –

Qui est le seul personnage qui peut quelque chose pour toi ?
Logan Roy, le patriarche de la série Succession, est un personnage tellement horrible, tellement à l’opposé de moi, qu’il m’a finalement rendu service, me redonnant encore plus confiance dans ma manière de gérer ma vie et ma famille. Quel homme misérable de richesses, incapable de privilégier ses enfants par rapport à son empire. Il refuse de passer la main, capable de tout pour garder le pouvoir, prêt à sacrifier un des ses fils pour échapper à une enquête, j’ai adoré le détester. Il m’a renforcé dans mes convictions. La vie avant l’argent. Le sens des autres, savoir donner. Mes deux sujets de romans. Ils mettent en scène des personnages qui sont des anti-Logan Roy. L’un veut tuer le diable : Goldman Sachs et l’autre se sacrifie pour les gens de son village.

D’accord il a changé ta vie mais comment ?
Il n’a pas changé ma vie comme parfois un personnage peut le faire mais il l’a rendu plus belle. Quand j’aurai des doutes sur comment gérer un conflit familial, je prendrai son contre-exemple ! J’ai décidé que ma succession ne serait pas une place à prendre, mais je laisserai à mes enfants une façon de voir le monde, de savoir partager un plat, de lire des livres, de ne pas accorder trop d’importance à l’argent, de toujours penser aux autres avant de penser à soi. Bien sûr, je ne suis pas aussi irréprochable que j’aimerais l’être mais Logan est tellement affreux que je me pardonne beaucoup de choses !

 

Succession 

Et il pourrait quoi pour la nôtre ?
Logan est un personnage de salut public. Il nous aide à mieux comprendre la férocité d’un monde libéral qui place l’argent au dessus de tout. Plus Logan deviendra un anti héros plus les idées d’une transition vers un monde meilleur progresseront !

Ta #série, toi et nous : Six Feet Under

24 Mar

Parce que c’est l’un des derniers endroits qui nous rassemble. Parce que nous avons plus que jamais besoin d’être ensemble. Et parce que… nous allons passer beaucoup de temps sur le canapé, voici « Ta série, toi et nous ».

À partir d’aujourd’hui, je recevrai ici un (e) invité (e) dont j’aime l’écriture, la voix et/ou le regard à partager sa relation avec l’héroïne ou le héros de sa vie. Merci infiniment à Hyam Zaytoun d’avoir accepté d’être ma première invitée. 

Hyam Zaytoun, comédienne et auteure
– Dernier roman paru « Vigile » éditions Le Tripode –

Qui est le seul personnage qui peut quelque chose pour toi ?
Claire Fisher, dans Six Feet Under. Ce n’est sûrement pas la seule, mais je pense souvent à elle… Son côté écorché, son audace, et sa quête permanente, je trouve que c’est un des personnage d’ados les plus réussis qui soit. Elle paraît ultra mature parfois, et d’autre fois juste bête. Son apparent manque d’empathie, cette espèce de froideur…. au bout de 68 épisode je l’aimais comme une sœur. A travers elle, je reprenais une bouffée d’adolescence, celle que j’ai à peine osée faire, j’étais très sage, tout a explosé bien après…

D’accord elle a changé ta vie mais comment ?
J’étais enceinte de ma fille et je regardais cette série de façon addictive. C’était étrange d’être à ce point portée sur la mort, alors que je portais la vie, c’était bizarre et nécessaire, un genre d’épreuve de réalité par la fiction. Au dernier épisode, je pleurais toutes les larmes de mon corps, comme si j’avais fait partie de cette famille. Et j’écoute toujours en boucle la chanson de Sia,  Breath me

© HBO

 

Et elle pourrait quoi pour la nôtre ?
Déjà voir cette série. Une des rares pour moi, qui fait sens jusqu’au bout. Il y a du brio dans cette construction, qui est répétitive sans jamais l’être, avec des variations superbes. C’est comme si on approfondissait continuellement les thèmes, les personnages. Je crois que celui de Claire nous rappelle qu’on ne peut pas plaire à tout le monde, que c’est ça être libre et vivant. Et puis elle nous parle de la place de l’artiste, instable, dérangeante, nécessaire. Affirmer sa propre vision, c’est parfois au détriment des autres, mais aussi pour les autres, c’est un drôle de mélange de générosité et d’égoïsme…

After #Togetherness comes loneliness

17 Avr

FRA/ENGLISH

Etre adulte devant la télé en 2016, c’est être revenu de tout. Ou presque. Depuis un bail, le petit écran est le paradis des auteurs et même Woody Allen n’a pas résisté. Mais il y a un truc auquel même les plus endurcis ne sont jamais prêts, c’est le moment des adieux. Bien sûr, on le sait, on va devoir dire au revoir… un jour. On dit oui au psy qui nous demande si on est d’accord pour accepter que ces gens, ceux que l’on appelle nos gens, n’existent pas pour de vrai. Mais dans notre moi profond, on rigole en pensant qu’il déconne à bloc, le psy.

Moi, je n’étais pas prête pour votre départ les gars. Après Togetherness donc la solitude. Je ne fais pas allusion ici aux après-midis télé & Nutella, combo classique du déprimé basique. Je parle d’un truc sérieux. Il m’arrive de l’être. J’ai adoré les deux saisons passées avec vous. Pas seulement parce que le casting était parfait et les comédiens géniaux. Mais parce que la mélancolie tricotée dans la vie quotidienne est rare à la TV. Cela a été formidable de vous regarder vous les anti super héros vous débattre pour ne pas sombrer.

Grâce à vous, j’ai appris que l’échec est OK. La tristesse est OK aussi. Pas grave non plus de dire non à l’adulte que nous sommes devenus pour trouver refuge dans une part d’enfance que l’on croit avoir adorée car la mémoire a le pouvoir magique de la télé réalité. La vie en pire ou en mieux. Selon les versions. Dans Togetherness même une ex reine de beauté doit se livrer à la chasse aux spermatozoïdes pour oublier le bruit assourdissant de son horloge biologique et laisser la magie de Tinder prendre soin de son avenir. Au bout du compte, la seule façon de vivre avec tout ça, est d’être ensemble et de partager.

C’est exactement ce que nous faisions avec vous de l’autre côté de l’écran. Et c’était très intense car vos émotions étaient les miennes. Après Togetherness, la solitude, c’est encore plus dur. Bref, ça craint.

 

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Amanda Peet & Steve Zissis © HBO

 

Titre/Title : Togetherness (2015-2016)
Créateurs/creators: Jay Duplass & Mark Duplass & Steve Zissis
Cast : Amanda Peet, Melanie Lynskey, Mark Duplass, Steve Zissis
Maths : 16 épisodes/episodes
Chaîne/Network : HBO, OCS en France

 

When you are a grown-up watching TV in 2016, you are pretty much ready for anything. And if it is not delivered you have a back to the eighties feeling. Small screen has been paradise land for writers for a while now and even Woody Allen couldn’t resist its appeal. But what you never get use to is THE farewell moment. You know you have to say good bye at some point. You say yes to the shrink who asks you if you are ready to accept that this guys, the ones you call your guys, are not for real. But deep in your heart your inner self whispers Bull***t.

For you guys departure, I wasn’t ready. After Togetherness comes loneliness. Not talking here about Nutella and day time TV shots loneliness. I am being serious. Sometimes I can be. I just loved my two seasons being with you. Not just because the whole cast at the top of its game. But because melancholia and every day real life together are rare on TV. I loved the fact that you were adressing those issues in an anti super heroes way.

Thanks to you, I have understood failure is OK. Sadness is OK. It is OK sometimes just to say no to adulthood and act like the child we think we have loved to be because memory erases the shitty parts. In Togetherness even an ex beauty queen has to go on a spermatozoids hunt and through the Tinder magic. But at the end of day, the only way to make things right is to get together and share.

That’s what we were doing behind the screen. Sharing your emotions and it was so intense because your emotions were mine… Not happy to say bye. After Togetherness comes loneliness. It sucks.

In the mood for mood 2 #Vinyl

14 Fév

FRA/ENGLISH

Let’s play the music and dance. Quoi que tu sois Vinyl, et après avoir regardé ton pilot de près de deux heures je ne suis pas vraiment fixée, tu m’as fait un truc. Des trucs, plutôt. Façon roller coaster. C’est la raison pour laquelle je ne te consacre pas un I Love TV so what pilot crush mais mon In the mood for mood #2.

1. L’excitation « avant »

L’association Scorsese-Jagger-Winter-HBO a fait du métier de critique une profession socialement acceptable. Pouvant donner lieu à des conversations comme ça :

— On te paye toujours pour regarder la télé ?
— Ouais, je crois qu’on peut le dire comme ça…
— Je ne te suis pas, là ?
— Mick Jagger, ça te dit quelque chose ?
— C’est un jeu ou quoi ?
— Scorsese ?
— Ecoute, moi j’ai un vrai boulot alors foutre en l’air mon temps libre, c’est un luxe que je n’ai pas. Et de l’argent que je n’ai pas non plus…
— Tout doux, tout doux. Disons que cette semaine, j’ai gagné ma vie en regardant le résultat de la rencontre de leurs deux cerveaux.

Là, le gars s’étrangle avec son Coca light. Et moi, je pense à Einstein & à la relativité parce que l’attente, ça fait mal.

2. Le feu d’artifice « pendant »

Les feux d’artifice rendent les gens heureux. Ce sont simplement des lumières qui explosent dans le ciel. Mais elles rendent les gens heureux. Mélange d’espoirs, de momentum & de nostalgie. L’adulte que nous sommes y  retrouve le gamin que nous avons été. Et l’idée que tout était mieux avant fait du bien et s’impose. Vinyl tu es comme un feu d’artifice. Martin Scorsese filme une époque dont il est encore fou amoureux et cite des films qu’il a vécu pour réaliser. Et que nous avons vécu pour regarder. Cela réveille en nous un sentiment de liberté depuis longtemps disparu dans une société où la rebellion consiste à ne pas mettre des photos de son plat sur son compte Instagram (Pas de jugement ici, d’ailleurs, je plaide coupable).

3. La réflexion « après »

Et puis, après le danse floor, vient le temps de la réflexion. Elle débute évidemment par la puissante performance de Bobby Cannavale dans le costard de Richie Finestra en roi de la musique à New York dans les seventies. Son ascension et son déclin sont supposés faire battre notre coeur dans le premier épisode. Et cela fonctionne brillamment la plupart du temps. Si on avait l’esprit mathématique, on dirait à 98, 7 %. Grâce à la conjugaison d’une BO mortelle et d’un humour ravageur. Mais le tout occupe 100 % de l’écran et ne laisse pas beaucoup de places aux personnages. L’ADN d’une série. Pour un gars normal, cela ne serait pas un problème. Mais Richie Finestra est en compet’ avec Draper, White ou McNulty. Et des gars comme eux sont tout sauf  normaux. J’espère que les prochains épisodes lui ouvriront les portes du club. Si cela n’est pas le cas, je continuerai à danser en regardant. Forcément séduite par tant de savoir-faire. Mais je ne pourrais pas m’empêcher de regretter la folie qui aurait pu/dû envahir l’écran…

La semaine sur ILTVSW… Oups, pas encore tranché, désolée.

 

Bobby Cannavale (Richie Finestra)

 

Let’s play the music and dance. Whatever you are Vinyl, and after watching your two hours long pilot I can’t decide what this is, you did something to me. You did some things to me would be more accurate, actually. Roller coaster style. That’s why this is not an I love TV so what pilot crush but my In the mood for mood #2.

1. The « before » excitation

Really the Scorsese-Jagger-Winter-HBO teaming is the kind of stuff that makes being a TV critic socially totally OK. It goes like that :

— Still watching TV to make your living ?
— Well I guess one could say that..
— What do you mean ?
— You know Mick Jagger, right ?
— Is it a game or something ?
— Scorsese ?
— Look I have a real job and messing with my fun time is a luxury I can’t afford. Fun time is money.
— Well this week I am making my living watching the result of their two brains matching…

The guy chokes with his diet Coke. And I think of Einstein & relativity because, Man, the waiting hurts

2. The « during » fireworks feeling

Fireworks make people happy. They are just lights exploding in the sky. But they make people happy. A mix of high expectations & momentum & nostalgia. The adult we are catches up with the kid we were. And the idea that everything was better before feels good and wins. Vinyl you are fireworks like. Martin Scorsese is filming an era he is still in love with and quoting movies he has lived to make. And that we have lived too watch. Watching you awakens a freedom feeling long gone in a society were craziness is not sharing food pic on Instagram (No judging, I plead guilty).

3. The « after » questioning

And than, after the dance floor, the thinking starts. Obviously with Bobby Cannavale’s amazing performance as Richie Finestra maybe soon not anymore New York music king. His rise & his fall are what is supposed to make our hearts beat in the first episode. And most of the time it does brilliantly. That would be 98, 7 % if we had to think mathematically. A lot thanks not only to the music but to the humor. But it takes 100 % of the screen and leaves not much space to characters. A TV show DNA. That would not be a problem say for a regular guy. But Richie Finestra is competing with guys like Draper, White or McNulty. And guys like that are everything but regular. I hope that the next episodes will give him full access to that club. If they don’t I will still be watching & dancing. Because of the craft handling. But I will long for the unseen craziness that could/should have been…

Next week on ILTVSW… Oops, not decided yet, sorry.