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ILTVSW Summer Prom 2014

22 Juin

FRA/ENGLISH

Well, my friends, the time has come. To raise the roof and have some fun. Throw away the work to be done. Let the music play on. Play on, play on. Everbody sing, everybody dance. Lose yourself in wild romance. We’re going to party. Karamu, fiesta, forever. Come on and sing along! Alllllllllll night long … Oups, dis donc, vous tombez en plein bal de promo ce soir sur I love TV so What?

Grâce aux premières étoiles de l’été et à quelques Mojitos, Cécile de Femmes de séries, Lubiie de Lubie en série, Astiera de Séries addict so what?, Yann de Séries, le blog !, Jérémy de Time of the season et Guillaume de Lucarne ont déjà quitté leurs Stilettos ou abandonné leurs vestes de smoking …

Passer une soirée avec des stars de la blogosphère séries, juste ce qu’il fallait pour ne pas me laisser abattre par le blues de fin d’année. Surtout qu’ils ne sont pas venus seuls mais avec leurs personnages préférés.

C’est promis, on vous a concocté un bal de promo dans les règles de l’art. Prom queen, drames & love story … Come on ! Et bel été à tous !

To my readers, exceptionally ILTVSW will only be French speaking this week. The blog is hosting a TV Prom with French TV bloggers. But as soon as next week things will be back to normal meaning French & English. English speaking bloggers you are welcome to contact me to guest post. Happy summer to you all !

 

 

ILTVSW. C’est la fin de l’année qui sont les Prom queen & king 2014?

Cécile. Si on respecte la logique des couples et des séries, je vote pour Virginia Johnson et Bill Masters. Par contre le bal de promo risque d’être un peu salé avec ces deux-là !! Et si on fait les foufous et que l’on croise les séries, je tente un truc audacieux : Alicia Florrick et Oliver Queen ! Ouais, je suis trop une rebelle, moi !

Astiera. Mon roi de la promo est sans conteste Hannibal Lecter. Oui, oui, un psychopathe de la pire espèce, cannibale de son état. Mais comment résister à l’Hannibal magnétique, terrifiant et tellement sensuel décrit par Bryan Fuller et si formidablement interprété par Mads Mikkelsen ? Et, dans cette saison 2, cela a été un véritable festival. J’en suis encore toute transportée ! Pour l’accompagner, je ne vois qu’une seule reine possible : Catherine Cawood, héroïne de la géniale minisérie anglaise Happy Valley. L’écriture de Sally Wainwright et l’interprétation de Sarah Lancashire sont tout simplement magnifiques et donnent vie à un personnage qui l’est tout autant. Durant six épisodes, j’ai pris un plaisir fou à plonger dans cet univers à la fois banal, médiocre, violent, tendre et touchant (si, si, je vous assure, tout ceci à la fois) et à partager les peines, joies, colères, forces et faiblesses de cette femme si enthousiasmante !

Lubiie. Le bal de promo, c’est à chaque fois des petits nouveaux pour remplacer la génération précédente : cette année, Cillian Murphy a marqué les esprits en leader du clan Shelby dans Peaky Blinders et à ses côtés la captivante, Virginia Johnson qui ensorcèle l’assemblée dans Masters of Sex. Cependant, si les anciens comptent toujours, en supplément du King, le mystique Don Draper (Mad Men) et Julia Louis-Dreyfus (Veep) en Queen de l’humour.

Yann. J’ai choisis une reine de promo très récente ! C’est une actrice dont on ignorait tout avant ce rôle. Il s’agit d’Allison Tolman. Non seulement, elle fait des débuts éblouissants mais elle parvient à faire oublier une comparaison qui devait pourtant planer comme une épée de Damoclès au dessus de son rôle de Molly dans Fargo. Si la série s’est adroitement positionnée par rapport au film originel, son personnage était l’alter ego de celui qui avait été si brillamment interprété par Frances McDormand. Tolman dépasse l’illustre actrice pourtant oscarisée pour ce rôle et Fargo (la série) lui doit beaucoup. Pour le roi, ce sera Matthew McConaughey sans hésiter. Un acteur qui transforme en or tout ce qu’il touche actuellement et qui livre une performance impressionnante via l’abîmé Rust Cohle dans True Detective. J’ai été bouleversé par la série et McConaughey en est responsable en grande partie.

Jérémy. Marrant que tu poses cette question, car ce que j’ai en tête, ce n’est pas une série, mais un homme et une femme qui dansent au son du My Way de Frank Sinatra. Don Draper et Peggy Olson ont toujours eu des scènes formidables, avec ce mélange d’attraction et de répulsion. Mais celle-ci, lors du sixième épisode de la saison 7, de par son apaisement teinté de mélancolie fait mouche et restera comme un des plus beaux moments de la saison. Ces deux-là sont le cœur de Mad Men. Le nôtre de cœur est en miette. Plus que sept épisodes avant la fin … Bon et un big up a Mindy Kaling, The Mindy Project, que j’adore.

Guillaume. J’ai bien envie de synchroniser nos calendriers et célébrer Sue Heck et Darrin (The Middle). Un couple qui brille par leur innocence, une naïveté si élémentaire qu’ils semblent atteints d’angélisme. Bien sûr, cette attitude comme acte de résistance, j’aurai pu l’appliquer au couple Ben & Leslie (Parks & Recreation), lui son regard un peu ahuri et sa folie geek contraste avec sa rigueur comptable mais elle, Leslie, c’est peut-être la version adulte de Sue Heck. Elles possèdent cette même hargne qui confond parfois enthousiasme et entêtement mais on se dit que le monde serait meilleur peuplé de Sue et de Leslie. Sue et Darrin, c’est un couple improbable, fait l’un pour l’autre. Quelques grammes de candeur dans notre quotidien cynique.

 

 Ben alors Franck Underwood, c’est pas la forme ?

 

ILTVSW. Forcément, certains n’ont pas été à la hauteur de leur réputation & d’autres ont montré un potentiel que l’on ne soupçonnait pas …

Cécile. On commence par les bonnes nouvelles. J’ai été particulièrement bluffée par Arrow cette année qui a complètement et parfaitement embrassé son côté comics alors même que la saison 1 n’était pas géniale. Mais là, évolution des personnages et des interprétations, structures narratives intelligentes et choix gonflés sont au rendez-vous. Dans la catégorie déception, le final de Dexter est tout en haut de la liste ! Non mais franchement, cette dernière scène, c’est n’importe quoi !

Astiera. Je risque de me fâcher avec la maîtresse de maison, mais tant pis, je me lance : la rupture ne cesse de se préciser chaque saison un peu plus entre moi et Don Draper. Je sais, je sais, je frôle le crime de lèse-majesté, mais telle est la vérité : depuis la saison 4, rien ne va plus entre nous. Le Don que j’avais tant aimé me déplaît, me déçoit, m’indiffère. Je n’ai même pas terminé de regarder la première partie de la saison 7, c’est dire … La bonne surprise est venue de Lester Nygaard. Je l’avoue, je n’ai pas vu le film Fargo (bouh, c’est mal, je sais) et je n’avais donc absolument aucune idée de ce que la série Fargo pouvait donner, si ce n’est que j’allais y retrouver mon Martin Freeman adoré. Mais je craignais que ce Lester reste cantonné à être un loser, un type médiocre et banal. Eh bien il l’est assurément, mais je ne soupçonnais pas une seule seconde qu’il deviendrait tout autre et que Martin Freeman allait être aussi flippant. Et j’adore ça !

Lubiie. Ted et sa bande de copains de How I Met Your Mother ont fait une sortie désastreuse après neuf ans. Matt Leblanc était hilarant cette année et cette troisième saison d’Episodes est réussie après deux saisons précédentes irrégulières. Après des saisons 1 convaincantes, ils continuent dans l’excellence pour The Americans, Devious Maids et Veep !

Yann. J’ai été déçu par le retour de Frank Underwood. House of Cards ne parvient pas à se renouveler efficacement et c’est un premier faux pas pour Netflix en quelque sorte. Par contre, Amazon a frappé fort avec 5 nouveaux pilotes dont 4 commandés (Mozart in the Jungle, Transparent, Bosch, The After) qui s’annoncent très prometteurs. Le saut de qualité par rapport à leurs deux premiers efforts (Alpha House et Betas) est tout simplement spectaculaire. Il faudra compter avec Amazon dès cette année !

Jérémy. Évidemment la saison 2013-2014 a réservé son lot de déceptions. Mais également de grosses satisfactions. Et, c’est ça que je retiens avant tout, je suis quelqu’un de positif ! Hannibal et The Good Wife repoussent les limites de ce qu’on a l’habitude de voir sur des grands networks tandis que True Detective, Banshee, Looking ou Louie déploient leur science du récit et un charme fou. Bon, j’ai quand même goûté à mon lot de séries de network un peu caca, des prods JJ Abrams douteuses (Revolution, Almost Human), des dramas ronronnants (Chicago PD, Intelligence) et des comédies datées (Friends With Better Lives). Ouais, bon, en fait plein de trucs pourris. Mais, c’est ce qui rend les bonnes séries si agréables à regarder pour un sériephage, on mate tellement de mauvaises séries …

Guillaume. Syndrome de la page blanche pour Richard Castle, cette année. Est-ce l’organisation de son mariage avec Kate qui a rendu l’écrivain si … responsable ? Le mot lâché fait mal. Sa dimension juvénile cadenassée par l’aspect contractuel de l’amour et c’est tout un univers qui fait le grand plongeon. Castle a passé une saison en apnée, en espérant qu’il remonte rapidement à la surface pour retrouver son souffle insolent et sa posture ludico-post-moderne. L’apathie qui avait gagné la bande du Big Bang s’est envolée, alors que je pensais le mal incurable. Le groupe devenu équation sans inconnue a retrouvé sa dynamique et l’osmose renouvelée a permis des échanges chimiques propres à exciter les zygomatiques. Les miracles existent et on peut le prouver scientifiquement. Autre miracle : Sherlock émouvant ! Dans sa relation avec Watson et un discours de garçon d’honneur aussi diablement aliéné que sincèrement touchant. Il y a un cœur qui bat derrière cet amas de processeurs et barrettes de mémoire vive. Comme un fantôme dans la machine.

 

Martin Freeman – Fargo

 

 

ILTVSW. Il y a aussi ceux qui ont quitté l’antenne pour toujours et que l’on pleurera au moins pendant les dix prochaines années, c’est atroce.

Cécile. Je sens qu’on veut me faire parler de Breaking Bad avec cette question insidieuse !!! Mais non, ça ne va pas marcher étant donné que je n’ai vu que le pilote de la série (lequel d’entre vous vient de me jeter une merguez, là ?!). J’ai très mal vécu l’annulation de The Borgias qui remonte déjà un peu. Arrêter une série à la saison 3 alors que la fin était prévue dans la 4, c’est d’une bêtise incroyable. Et puis c’était d’une qualité fabuleuse.

Astiera. Le seul personnage dont j’ai suivi la trajectoire et à qui j’ai dû dire adieu durant cette saison 2013-2014 a été Dexter, et comment dire, je ne vais pas le pleurer les dix prochaines années … En revanche, Debra, c’est une autre histoire (faible je suis) !

Lubiie. La famille Chances de Raising Hope sera regrettée et pour longtemps. Cette série « so cute » était un bouffé d’air dans la semaine. Being Human US fait partie aussi des séries que je pleure. C’est tout simplement sentimental, véritable passion pour la saison 1, j’ai eu la chance d’interviewer les trois acteurs principaux : ma première interview et en anglais ! Alors, je dis au revoir avec un pincement au cœur à ces trois colocataires hors normes…

Yann. Je ne sais pas si l’on peut citer Birgitte Nyborg comme faisant partie de cette promo. Elle me manque, Birgitte ! Borgen me manque. Le Danemark me manque.

Jérémy. Comme des millions de personnes, je pleure encore l’annulation de Community, même si un espoir de reprise par Hulu persiste. Finalement, c’est du côté des comédies qu’on perd le sourire. Terminées The Neighbors, Raising Hope et How I Met Your Mother, quand bien même elle sentait un peu le rance. Pourquoi les séries qu’on aime doivent-elles forcément passer à la trappe ? Pourquoiiiiii ! ?

Guillaume. Les mains tremblantes et l’oeil humide, je dois coucher ces quelques mots. La prochaine rentrée, il faudra faire sans les Chance (Raising Hope). Et c’est un poids qui vous tombe sur les épaules. Bien sûr, il y a d’autres familles (les Heck sont encore là) mais les Chance … c’était les Chance. Une famille fonctionnelle … à sa manière. Une composition white trash si attachante. L’Amérique profonde, quasi redneck mais bourrée d’amour. Ils pouvaient nous donner toutes les raisons du monde de détester leur ignorance, moquer leur « réussite », craindre leur environnement. Mais, à la fin, j’aurai souhaité vivre chez eux. Aucune chance (sic) de s’y ennuyer et celle de bénéficier du plus beau et sincère des soutiens. Maladroit peut-être mais si l’amour est juste, ses voies ne sont jamais aussi écorchées (et hilarantes) qu’à Natesville.

 

 Plonger à nouveau dans  le regard de Daniel Holden

 

ILTVSW. L’été, c’est aussi le moment de retrouver ou de se faire des nouveaux copains alors qui on invite au barbecue?

Cécile. Tous les clones de Orphan Black ! Par contre, il faudra garder un œil sur Helena, elle aime bien jouer avec le feu ! Pour que la fête soit plus folle et que notre équipe de beach-volley soit complète, je propose d’inviter Sharon et Provenza de Major Crimes, Joss de Mistresses, les garçons de Falling Skies et les petits nouveaux de The Last Ship. The Strain est sur la liste mais ça peut mal tourner. Pour cette journée particulière, on demandera à Barbe Noire (Crossbones) de nous prêter son île, c’est plus simple !

Astiera. Autour du barbecue, je vote pour inviter le sheriff Walt Longmire. Un cow-boy taiseux pure souche, ténébreux, torturé par son passé et sexy, que demander de plus ? Bon, ok, ok, il risque fort de passer la soirée dans son coin avec sa bière et son steak, mais peu importe, il doit être là ! Pour lui tenir compagnie, rien de mieux que les minets « what thé fuck » de Teen Wolf. Derek sera tout aussi taiseux et tout aussi sexy (et très certainement top less à un moment donné de la soirée. Oui, je suis une incorrigible midinette, j’assume). Et mon Stiles d’amour saura nous charmer avec ses sarcasmes et son irrésistible humour. Une bonne soirée en perspective en somme !

Lubiie. Toujours confiante dans les choix de HBO, The Leftovers paraît être une valeur sûre et une série prometteuse. Halt and Catch Fire a démarré fort avec un premier épisode plein de promesses. Hâte de voir la suite de la série australienne Devil’s Playground. Diffusée en août en Australie, j’attends depuis le festival Séries Mania les épisodes avec impatience ! Tyrant de FX donne envie et par curiosité, Extant est à voir même si le thème de la série est moins à mon goût.

Yann. L’été s’annonce très consistant. Il y a surtout Daniel Holden de Rectify. Les attentes sont fortes et j’espère que la série sera à la hauteur de ce qui constitue à mes yeux le tout meilleur en 2013. Je suis très curieux de découvrir Barry Al Fayeed, ce fils de dictateur exilé de retour dans son pays pour Tyrant (FX). Et enfin, je ne manquerai pas les débuts du Docteur John W. Thackery interpreté par un certain Clive Owen sous la direction d’un certain Steven Soderbergh dans The Knick (Cinemax).

Jérémy. Bon, il n’est pas forcément nouveau, mais on n’avait pas eu le temps de bien le connaitre l’année dernière. Mais ce qu’on en avait vu nous avait laissés sans voix. Daniel Holden et Rectify reviennent. Forcément c’est un évènement et forcément je serai au rendez-vous. À vrai dire, beaucoup ne pensent qu’au prochain épisode de Game Of Thrones ou The Walking Dead, moi, je n’attendais qu’une chose me plonger à nouveau dans le regard de Daniel Holden.

Guillaume. Il y a l’idée de réunir Walt Longmire (Longmire) et Daniel Holden (Rectify) et penser que ces deux-là pourraient se guérir mutuellement. Bien sûr, il faudra savoir apprécier les silences. Le vieux taciturne shérif et le réservé ex-condamné. Deux êtres à fleur de peau qui vont devoir s’apprivoiser comme deux animaux sauvages. C’est peut-être par leur spiritualité que les portes s’ouvriront et laisseront s’écouler le flot des mots/maux. Et pour soulager l’intensité un peu grave, on peut faire confiance à Provenza et Flinn (Major Crimes). Les partenaires sont comme un vieux couple et leurs petites chamailleries comme leur capacité à provoquer quelques catastrophes seront gage de rires francs. Toutefois, si la situation devenait sinistre, ils retrouveraient leur sérieux, aussi imperturbables que leur capitaine Raydor.

Viola Davis/How to get away with murder

Viola Davis – How to get away with murder

 

ILTVSW. Et la rentrée alors, on a hâte de faire connaissance avec qui?

Cécile. Avec Barry Allen alias The Flash, l’épisode backdoor était très réussi dans Arrow. J’ai hâte de jeter un œil à la très prometteuse A to Z avec Cristin Miloti. Les retours de Tea Leoni et Katherine Heigl piquent ma curiosité mais je m’attends un peu au pire. Par contre la bande annonce de How to get away with Murder avec Viola Davis est très prometteuse. Evidemment ma passion pour BSG me conduit du côté de Outlander de Ron Moore.

Astiera. À la rentrée, j’ai hâte de découvrir un seul personnage, j’ai nommé Twelve ! Et oui, en indécrottable Whovian et fangirl de Moffat que je suis, j’ai très très envie de voir où ce nouveau Doctor va nous emmener ! Si j’étais une peste, j’écrirais que cela pourra difficilement être plus brouillon que la 7e saison de Doctor Who (oui, je suis une mauvaise fangirl). Mais je fais confiance à l’amour de Moffat pour la série et le personnage et au talent de Peter Capaldi pour faire battre mon petit coeur.

Lubiie. Fidèle à Shonda Rhimes, How to get away with murder est la série tant attendue ! Et comme elle a travaillé avec le génie, Bad Judge, la série de Kate Walsh en héroïne semble bien rigolote. Fan de super héros, je tenterai l’aventure Flash ainsi que celle de Batman avec Gotham. De toute façon, sériephile trop curieuse, je prends des forces cet été pour attaquer la saison des pilotes en plein forme !

Yann. Je ne retiens qu’un seul titre : Transparent (Amazon) de Jill Soloway. Le pilote est un petit bijou et il me tarde de voir la suite qui est actuellement en tournage.

Jérémy. Ce ne sera pas totalement à la rentrée, mais à la mi-saison, pourtant l’un des rares nouveaux projets de 2015 qui me fait rêver reste Galavant du génial Dan Fogelman. On pense très fort aux Monty Pythons, mais on reconnait également le style du créateur de The Neighbors. Une comédie musicale dans un univers médiéval totalement décalé, c’est complètement fou ! Et j’attends qu’enfin Matthew Perry renoue avec un succès à la hauteur de son talent. Tu peux y arriver Matthew, même Matt LeBlanc l’a fait avec Episodes ! Ah, oui, et on invite Rainn Wilson, car même si Backstrom s’annonce classique, ce mec peut vraiment donner une ambiance incroyable à notre petite fête sérielle !

Guillaume. … Avec des gens sortis de leur case. Le jeune Jim Gordon et l’enfant Bruce Wayne de Gotham, Flash, John Constantine. Place aux êtres extraordinaires, même si l’appréhension pointe. La chair va-t-elle se hisser au niveau du papier ? Je sais qu’il faudra leur laisser du temps pour exister comme ceux de Arrow ou Marvel Agent’s of S.H.I.E.L.D. Qu’il n’y a que dans Last Action Hero que le passage d’une dimension à l’autre se fait de façon aussi aisée. Mais ils portent en eux les promesses d’une existence passée bien remplie et la perspective de tracer leur propre futur.

Une torture cette question …

ILTVSW. Lesquels de nos BFFF méritent un Emmy?

Cécile. Lizzy Caplan comme Tatiana Maslany méritent un Emmy, voire deux. Allez, on va dire quatre chacune. Il faut bien avoir un truc à mettre sur la cheminée !

Astiera. Je ne peux décemment pas participer au bal de promo 2014 de nos BFFF préférés et ne pas citer Sherlock ! Malgré toutes les imperfections de cette saison 3 (je suis décidément une très mauvaise fangirl), je suis toujours autant attachée à ce personnage (et aussi à son interprète, of course). Qu’y puis-je s’il est mon high-functioning sociopath d’amour ? Mais en cette saison 2013-2014, j’ai aussi été emportée par le Tommy Shelby de Peaky Blinders. Un homme torturé, blessé, dangereux, magnétique, amoureux, romantique. Bref, Tommy mérite l’Emmy ! Et j’aime toujours autant Philipp Jennings, l’espion si touchant et complexe de The Americans. Dans cette saison 2, il s’est encore plus révélé, laissant voir encore un peu plus sa vulnérabilité, ses points de rupture, tout en continuant à remplir sa mission avec une grande efficacité.

Lubiie. Même si la série n’a pas été un coup de cœur, True Detective reste un « must see » et je reconnais que le travail bluffant de Matthew McConaughey dans le rôle de Rust Cohle. Côté actrice, Tatiana Maslany réalise une véritable prouesse avec ses clones dans Orphan Black, l’un d’eux mérite bien un Emmy.

Yann. J’ai beaucoup aimé Lizzy Caplan pour son rôle de Virginia Johnson dans Masters of Sex ! Son personnage est magnifique et elle lui donne beaucoup de charme, d’humour et de convictions.

Jérémy. Question difficile, tellement de talents ! Je dirais que Julianna Margulies est au-dessus dans la catégorie féminine, Peter Dinklage, Jon Hamm, Bryan Cranston, Matthew McConaughey sont là. Mais n’oublions pas la présence et le regard incroyable de Jason Momoa (The Red Road), et la performance de l’immense Adam Driver (Girls). Non, mais c’est une torture cette question ! Trop d’affection pour tous ces personnages et acteurs. Mon Dieu ! J’allais oublier Julia Louis-Dreyfus et Louis C.K qui sont deux génies, rien de moins !

Guillaume. Cette année, pour mériter l’éloge suprême, il fallait être incomplet. Derrière sa façon presque cérémonieuse d’agir, pointe la douleur sourde de Rust Cohle (True Detective). C’est un père perdu dans des concepts philosophiques aliénés et une vision du monde misanthropique. L’illustration d’un parent qui ne devait pas survivre à sa fille et qui a plongé dans une apathie autodestructrice. Quelle composition déchirante!

 

Matthew McConaughey – True Detective

 

Pour combattre le blues du lendemain de fête, vous pouvez aussi retrouver mes talentueux invités sur Twitter…

 

@Ccilep auteure de Femmes de séries

@Lubiie auteure de Lubie en série

@astiera auteure de Séries addict so what?

@yann_k auteur de Séries, le blog!

@JeremyCoifman auteur de Time of the season

@gehenne auteur de Lucarne

 

La semaine prochaine dans ILTVSW… Oups, pas encore tranché, désolée.

Un gars, une fille & une série TV: True Detective

2 Mar

Chers lecteurs

C’est l’histoire d’une catastrophe évitée. Si vous n’avez jamais fréquenté Twitter, il vous sera utile de conserver cet épisode en tête avant de, peut-être un jour, rédiger vos premiers tweets. Et, si vous êtes déjà addict, désolée de vous rappeler le douloureux souvenir du tweet de trop. Celui qui vous a fait boire pour oublier. Ou, qui vous a fâché sur la place publique, et pour toute la vie, avec un BFF.

Sujet de la discorde : l’épisode 6 de la série True Detective diffusée sur HBO et, en France, sur OCS City. Un polar créé par le romancier américain Nic Pizzolatto qui signe ici sa première série. Huit épisodes qui sous prétexte de résoudre une sordide affaire de serial killer en Louisiane, explorent la misère de la condition humaine – et oui, on fait des trucs fous comme ça à la TV – à travers le destin des deux détectives chargés de l’enquête Rust Cohle et Martin Hart incarnés avec intensité et précision par Matthew McConaughey et Woody Harrelson.

Comment peut-on frôler l’incident diplomatique devant un petit bijou pareil? C’est ce qui guette tous les passionnés. Avec Yann, l’auteur du très riche et rigoureux Séries, le blog!, c’est ce qui a failli nous arriver. De tweet en tweet, le ton est monté … Et puis, miracle de la sériephilie, notre divergence a finalement donné lieu à une discussion à bâtons rompus. Qui nous a inspiré la conversation suivante. True Detective un premier bilan en cinq questions.

To my readers, exceptionally ILTVSW will only be French speaking this week. The blog is hosting a TV critic battle about True Detective and women. But as soon as next week things will be back to normal meaning French & English.

ILTVSW. True Detective, c’est bientôt la fin, on commence par ce qui a fâché, après un consensus sur la qualité de la série, certains reprochent à Nic Pizzolatto d’avoir négligé ou sacrifié les personnages féminins …

Un gars. C’est le sujet de la semaine ! Le point de départ de la position défendue par Emily Nussbaum (la critique du New Yorker dans son article : The shallow deep talk of True Detective) peut se résumer ainsi. Aucun personnage féminin consistant ne parvient à exister dans l’ombre des inspecteurs Cohle et Hart. Entre les prostituées, les conquêtes de Marty, sa femme et même l’une de ses filles, le tableau est désastreux ! Ce constat est indéniable mais il faut, je pense, considérer la démarche de l’auteur. Nic Pizzolatto s’inscrit ici dans le registre du polar noir – un genre où la femme n’est souvent qu’un simple faire-valoir – et transpose une double narration très littéraire à la série. Ce sont ces deux flics qui nous comptent l’histoire via leurs interrogatoires et forcément le récit tient compte de leurs personnalités, de leurs déformations. De ce point de vue, la distanciation entre le duo et le reste des protagonistes (et non uniquement les femmes) se justifie. Mais de manière générale, personne n’échappe au marasme. Rust est nihiliste et suffisant, Marty est l’archétype du beauf limité. Bref, on aurait tort de tirer de trop rapides conclusions d’autant plus qu’il nous reste encore l’acte final à découvrir…

Une fille. C’est le sujet de la semaine et, peut-être, un peu plus. C’est le problème des séries lorsqu’elles sont des petits bijoux, on s’habitue à être ébloui et au moment où l’on prend du recul, on chipote un peu. Lundi dernier, c’est ce qui s’est passé. Emily Nussbaum dans son article reproche au scénariste d’abuser un peu facilement de scènes de sexe dans lesquelles il focalise beaucoup sur les postérieurs féminins. Ce n’est pas une posture moralisante, elle dit simplement que ces scènes n’enrichissent pas le récit. Qu’elles sont un peu faciles. Je comprends son point de vue. Et je le partage pour l’épisode 6. D’autant que depuis le début de sa saison True Detective semble mettre un point d’honneur à fouler artistiquement de nouveaux territoires. Le polar peut faire différemment. Récemment Jane Campion en a fait la démonstration. L’esthétique spectaculaire et somptueuse de Top of the Lake a marqué les imaginaires sériephiles. Mais, pas seulement. C’est une perspective nouvelle aussi qui demeure. La détective Robin Griffin en enquêtant pose la question de la féminité, de la construction et de la reconstruction d’une femme profondément meurtrie. Une question qui est soulevée comme à travers un kaléidoscope par les destins des autres femmes de la série, la jeune Tui, la propre mère de Robin, et les femmes des terres du Paradise. Pour revenir à notre discorde, ce qui est intéressant c’est que sur un format similaire Top of the Lake n’a pas fait l’économie de subtils personnages masculins.

Michelle Monaghan/Maggie Hart

ILTVSW. True Detective, c’est une série d’acteurs, tout le monde salue la performance de Matthew McConaughey dans la peau de Rust Cohle et vous?

Un gars. Oui, McConaughey est le détonateur de toute évidence ! Sa seule présence attirait l’attention avant la diffusion et sa prestation est à la hauteur d’un acteur au sommet de son art. Longtemps cantonné à des rôles de belle gueule, il a fendu l’armure depuis Magic Mike et fascine à chaque apparition notamment grâce à une élocution sudiste ensorcelante. Mais il ne faut pas oublier Woody Harrelson, très bon lui aussi dans un rôle peut-être encore un peu plus compliqué que son compère.

Une fille. Évidemment. C’est un régal de voir Matthew McConaughey se fondre ainsi dans la peau torturée de Rust Cohle. La précision de son jeu est saisissante. Mais je la trouve aussi complètement liée à celle de Woody Harrelson en Martin Hart. Les fulgurances de Rust Cohle n’existent que confrontées à la médiocrité de Martin Hart. Ces deux personnages sont indissociables. Le jeu des deux acteurs aussi. Je l’apprécie comme un tout. Nic Pizzolatto résume bien cela quand il dit que le jeu de McConaughey et Harrelson a ajouté un niveau et une profondeur à l’histoire.

Avec le recul, je crois qu’on étalera encore un peu plus de superlatifs sur l’écriture de Pizzolatto. Yann

ILTVSW. True Detective, c’est un feu d’artifice visuel et finalement … c’est tout ?

Un gars. On a beaucoup parlé de la fameuse scène finale du quatrième épisode, ce plan séquence haletant qui va immanquablement rester comme un de ces instants majeurs de l’histoire de la télévision. Toutefois, je serais presque tenté de dire que c’est l’arbre qui cache la forêt ! Alors oui, la photographie d’Adam Arkapaw (Top of the Lake) est très belle. Il capture parfaitement ces ambiances de Louisiane industrielle si chère à l’auteur. Mais la mise en scène de Cary Fukunaga est très sobre. Hormis le coup d’éclat mentionné ci-dessus, il y a une réelle volonté de s’effacer, dans une tradition très brute et minimale du cinéma indépendant d’ailleurs. Je crois qu’on ne peut donc pas parler d’une mise en scène qui en met plein la vue, non. La magie de True Detective est ailleurs ! Le montage aura été, par contre, l’étape cruciale. Pizzolatto a conçu un récit qui navigue sans arrêt entre les époques. Cet assemblage était le véritable défi de la série. Les monologues de Cohle pendant lesquels on bascule entre les personnages et les époques sont fascinants. La manière avec laquelle ils sont sublimés par une progression des inflexions de McConaughey, elle-mêmes subtilement accompagnées par une musique anxiogène : ça c’est grand Art ! Avec le recul, je crois qu’on étalera encore un peu plus de superlatifs sur l’écriture de Pizzolatto. Voilà un scénariste qui ose des tirades invraisemblables, entre théories philosophiques tirés par les cheveux et leçons de vie improbables. Sur le coup, on est sous le charme des Matthew et Woody mais il faudra bien qu’on s’aperçoive que le texte est brillant avant d’être déclamé par des acteurs fussent-ils talentueux !

Une fille. La réponse de Yann est exactement la raison pour laquelle il était inconcevable que je laisse un tweet nous brouiller! Son regard sur les séries est d’une passionnante précision. C’est toujours un régal de discuter avec lui. Et, je suis parfaitement d’accord pour dire avec lui que le maître de True Detective est incontestablement Nic Pizzolatto. C’est vrai que le plan séquence de six minutes est tellement tendu et inouï qu’il figurera probablement dans les manuels de cinéma. Mais True Detective ne se résume certainement pas à lui. L’écriture de Pizzolatto est si sophistiquée que cela en est presque insensé. Surtout que mis à part un job dans la writing room de The Killing version US, True Detective est son deuxième boulot à la TV, c’est écrit sur son CV!

Woody Harrelson et Matthew McConaughey

ILTVSW. True Detective, c’est une série écrite par un seul auteur, cela remet-il en cause le mythe de la désormais fameuse writing room?

Un gars. Je ne crois pas. Pizzolatto est arrivé en position de force auprès des chaînes car il avait réussi à convaincre McConaughey au préalable. Le soutien de l’acteur lui a permis de s’offrir beaucoup de liberté mais c’est une exception qui confirme la règle. Il est justement très tentant d’imaginer que les responsables d’HBO doivent actuellement lui mettre la pression pour qu’il délègue un peu afin d’allonger la saison 2 de quelques épisodes…

Une fille. True Detective fait la preuve qu’une série de huit épisodes ne doit pas obligatoirement être le fruit d’une réflexion et d’une écriture collective pour être intéressante, en tout cas. Dans quelle mesure le passé créatif de Pizzollato ne constitue-t-il pas une explication? Son roman Galveston plongeait déjà dans les eaux sombres de La Nouvelle Orléans, il a grandi en Lousiane, le pilote de True Detective n’est que son cinquième script, finalement c’est une œuvre éminemment personnelle cette série. Comme le prolongement du travail entamé avec son roman, peut-être donc que dans ces conditions c’est non seulement possible, mais aussi la meilleure solution d’écrire à une main…

ILTVSW. True Detective, c’est une série qui a affolé les réseaux sociaux parce qu’il n’y avait rien de bouleversant depuis la rentrée 2013?

Un gars. En effet ! Sous l’influence du câble, les networks réservent de plus en plus pour la mi-saison leurs projets les plus ambitieux, qui se trouvent souvent être sur des formats proches d’ailleurs (autour de 10-13 épisodes). Et puis surtout, hormis peut-être Masters of Sex, le câble ne nous a rien offert de consistant en fin d’année 2013. Après, les réseaux sociaux s’alimentent de l’événement et chaque épisode soulève de nouveaux sujets, preuve supplémentaire que la série va durablement marquer les esprits. Cette semaine, la polémique sur la faiblesse des personnages féminins succède aux théories sur le roi jaune inspiré d’un recueil de nouvelles (The King in Yellow) qu’un certain Robert W. Chambers publiait en 1895, du pain béni pour alimenter la ferveur online…

Une fille. Je partage ton point de vue, la rentrée 2013 américaine n’a rien produit de passionnant ou de différent à l’exception de Masters of Sex. Donc lorsque qu’une perle arrive à l’antenne, elle fait logiquement l’objet d’une activité frénétique sur les réseaux sociaux. Le genre du polar est particulièrement propice aux commentaires à l’infini car même si dans True Detective le voyage artistique compte évidemment beaucoup que la destination, on brûle tous de savoir ce qui s’est vraiment produit entre Rust Cohle et Martin Hart et qui est le malade qui court dans la nature. Le jeu de piste lorsqu’il est parfaitement maîtrisé donne forcément lieu à des prolongations sur Internet. Comme il ne reste plus que deux épisodes, je croise très fort les doigts pour que la promesse du genre soit tenue. Ce qui installerait Pizzolatto parmi les maîtres de la TV.

ILTVSW. True Detective, c’est une série qui a voulu réinventer le genre du polar, y est-elle parvenue?

Un gars. Sur le fond je ne pense pas et ce n’était sûrement pas l’ambition de Pizzolatto. Par contre sur la forme, il y a deux aspects à surveiller. Le principe de la double narration rétrospective est sûrement novateur, du moins sur cette ampleur. Et deuxièmement, le format de l’anthologie saisonnière ouvre fatalement de nouvelles perspectives, surtout au sein du genre policier si pratiqué. Établir un début, un milieu et une fin à l’échelle d’une saison est une aubaine que le format sériel n’a pas encore vraiment appréhendé. Il y a bien sûr le précédent American Horror Story mais je pense qu’ils seront nombreux à s’engouffrer dans la brèche à la suite d’une True Detective qui n’aura laissé personne indifférent.

Une fille. J’ai le sentiment que du point de vue de la sensibilité et de la primauté du parti pris, True Detective est en tout cas sûrement à ranger dans la catégorie des polars d’auteurs. Dans la lignée des séries récentes dont l’approche sophistiquée de la forme n’est pas là pour dissimuler la pauvreté de l’écriture. Mais lui confère tout au contraire une puissance exponentielle. Je pense que Pizzolatto se sert d’un genre extrêmement codifié pour dire des choses, le polar ne lui sert que de véhicule. Par exemple, il dynamite habilement le cadre spatio temporel mais moins pour brouiller les cartes que pour perpétuellement nous promener dans une sorte d’analyse in vivo de Rust Cohle et Martin Hart. Pizzollato dit que le polar est le nouveau roman social. Il fait un parallèle  entre le dysfonctionnement du monde actuel et l’univers du polar… C’est un bon indice, je crois, pour apprécier son travail.

Ici la traduction par Yann d’une interview de Nic Pizzolatto dans EW (Spoilers) 

La semaine prochaine dans ILTVSW… Oups, pas encore tranché, désolée.