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ILTVSW craque aussi pour/also loves … Gomorra

25 Jan

FRA/ENGLISH

De temps en temps, la télé devrait oublier les concepts surstylisés, trop de sous-texte et même Freud et son travail. Ne vous inquiétez pas, mon deuxième post de 2015 ne sera pas l’apologie d’une écriture fade et/ou dénuée de fond. Disons que je suis d’humeur à regarder Zola. En langage moins crypté, je prends grand plaisir, ces jours-ci, à voir la réalité sur le petit écran. La réalité telle que définie par Le Petit Robert. Soit : « Caractère de ce qui existe en fait (et qui n’est pas seulement une invention, une illusion ou une apparence) ». Une définition qui prouve que les Real Housewives de n’importe quelle ville sont une imposture cathodique et pas seulement car aucun être humain ne peut survivre plus d’une journée dans de telles panoplies. Autrement dit, la téléréalité a tout de faux. Le réalisme est le vrai cadeau. Comme le démontre Gomorra mon crush sériel de la semaine. Une série sur la mafia napolitaine qui donne une troisième vie au livre de l’Italien Roberto Saviano.

Ne vous méprenez pas, je considère toujours que Tony Soprano et sa famille sont, dans leur genre, l’une des sept merveilles du monde télévisé. Mais Gomorra apporte quelque chose qui n’appartient qu’à elle. Ses scénaristes ont pris une décision très rare à la télévision. Peut-être même inédite. Aucun des personnages dans leur série n’est aimable. Le Mal est le sujet. Ses personnages l’exsudent. Contrairement au traitement de The Wire, monumentale oeuvre réaliste unique en son genre, qui offrait, malgré tout, la possibilité de s’identifier ou, au moins, de vibrer pour quelques uns d’entre eux comme Jimmy McNulty, le flic cabossé.

Dans Gomorra, il n’y a de place ni pour les sentiments, ni pour l’empathie. Stefano Bises, qui a dirigé l’écriture, a confié à ILTVSW : « Nous avons voulu faire un voyage dans le Mal. Nous ne voulions pas utiliser le Bien pour raconter le Mal. C’est le contraire de ce qui se fait d’habitude à la télévision italienne qui a peur des messages négatifs et de leur impact sur les audiences. »

Paradoxalement, ce qui est formidable dans l’écriture de Gomorra, c’est que l’écriture n’est pas une fin en soi. Le sujet est la raison d’être de la série. L’unique objectif est de montrer la Camorra comme l’entreprise qu’elle est. De mettre des images sur les rues de Scampia, l’un des quartiers les plus pauvres de Naples, rongées par la criminalité organisée. L’humaine inhumanité que ses habitants expérimentent, chaque jour, du début à la fin de leur existence. Sans aucune porte de sortie. Prisonniers de la fatalité. Regarder Gomorra, ce n’est pas les aimer. Ni même les comprendre. L’infiniment petit – les personnages – est simplement le meilleur moyen de raconter cette terrible réalité.

La semaine prochaine sur ILTVSW … Oups, pas encore tranché, désolée.

 

Marco d’Amore (Ciro)

 

 

Titre/Title: Gomorra (2014)
Créateurs/Creators: Roberto Saviano, Stefano Bises, Giovanni Bianconi, Leonardo Fasoli, Ludovica Rampoldi.
Cast: Marco d’Amore, Fortunato Cerlino, Maria Pia Calzone, Salvatore Esposito, Marco Palvetti, Domenico Balsamo, Enzo Sacchettino, Elena Starace.
Maths: 12 épisodes/episodes
Chaîne: Sky Cinema en France Canal Plus

 

From time to time, TV should forget about highly stylized concepts, too much subtext and even about Freud and his work. Do not worry my second post of 2015 is not going to be an apology for tasteless and/or meaningless writing. Let’s just say that I am in a Zola mood. In less cryptic words, I feel like watching reality on small screen these days. Reality as in the Oxford dictionary. « The world or the state of things as they actually exist, as opposed to an idealistic or notional idea of them ». A definition that makes Real Housewives of whatever town a total fraud not only because no one could survive more than one day dressed like that. Reality TV is totally missing the point. Realism is the real treat. As demonstrates my this week TV crush Gomorra.

A mafia show from Roberto Saviano’s book. Don’t get me wrong I still think of Tony Soprano’s family as one of the Seven Wonders of the TV world in its genre. But Gomorra brings something of its own. Its writers have made a very rare decision on TV if not a premiere. None of the characters in the show are likable. Evil is the subject. So devilish the characters are. Unlike in The Wire, the major and unique realistic show, in which we still could relate on some level to, say, a broken man as Jimmy McNulty. Or at least feel for him. In Gomorra there is just no room for feelings or empathy.

Stefano Bises, who directed the writing, told ILTVSW : « The show is a trip to Evil. We didn’t want to use the Good to tell the evil. We wanted to do the opposite of what is usually shown on Italian TV where the message must be positive in order to preserve the ratings. »

Paradoxically, the great thing in Gomorra‘s writing is that the writing is not the point. The subject is the point. Mafia as a company is the point. The streets of Scampia one of Naples’s poorest neighborhood are the point. The human inhumanity that people experience over there every day from the beginning to the end of their life is the point. With no exit possibility. Prisoners of fate. Watching Gomorra is not about liking them. Not even about understanding them. The small – the characters – is just the best way to draw the terrible big picture.

Next week in ILTVSW … Oops, not decided yet, sorry.

Retrouvez ce billet dans la sélection hebdomadaire Séries Mania

ILTVSW craque aussi pour/also loves…Treme

1 Déc

FRA/ENG

Donc, c’est la fin. Il en fallait une. Il y a une fin à chaque histoire. J’aurais tellement voulu que cela ne soit pas aujourd’hui. Ni demain. Ni cette année. Je sais, cela pourrait être les paroles d’une chanson de jazz médiocre. Mais, c’est le mieux que je puisse faire pour exprimer la mélancolie qui est la mienne. La dernière saison de la magnifique et puissante série Treme débute ce soir aux États-Unis et demain en France. Ce qui signifie que nous n’avons pas d’autres choix que celui de dire adieu à Antoine, Janette, Davis, Toni et tous ses personnages charismatiques, de dire au revoir à La Nouvelle Orléans.

Cela n’est pas chose aisée car David Simon et Eric Overmyer, les créateurs de la série, n’ont jamais caché que Treme était une lettre d’amour à la ville et à ses habitants. Un hommage à sa musique, un hommage aux musiciens. Un hommage à sa cuisine. Un hommage à sa culture. À son âme. À la force et au courage dont il a fallu faire preuve au lendemain de l’ouragan Katrina. Ils y sont tellement bien parvenus qu’ils se sont exonérés des règles de la dramaturgie. Les bons contre les méchants, ce n’est pas le sujet de Treme.

La série parle des gens. Des gens ordinaires et de leur quotidien. De la manière dont, ensemble, ils parviennent à améliorer les choses dans un monde où il n’y a pas d’autre option. Comme une allégorie de nos sociétés rongées par la crise, les doutes et les peurs. Du coup, cette proposition réaliste mais finalement optimiste fait chaud au coeur. Cinq épisodes pour dire au revoir, c’est sûr, cela ne sera pas suffisant.

Série made in US. Magnifique et puissante. Potentiel BFFF : total. À regarder pour aimer, pour sourire, pour pleurer, pour réfléchir.

La semaine prochaine dans ILTVSW… Oups, pas encore tranché, désolée.

 

 

Titre/title: Treme (2010/2013)
Createur/Creator: David Simon/Eric Overmyer
Maths: 4 saisons/seasons
Chaîne/Network: HBO/OCS city (en France)

So this is the end. Had to be one. There is an end to every story. Only wished it would not be today. Not tomorrow. Not this year. This could be the lyrics of a mediocre jazz song. But that’s also the best I can do to express my melancholy. The beautiful and powerful Treme is ending. Meaning we have to say goodbye to Antoine, Janette, Davis, Toni and all its charismatic characters and to the city of New Orleans.

It’s not easy because David Simon and Eric Overmyer, the creators of the show, made it clear from the beginning that Treme was their love letter to the city and its people. A tribute to music, to musicians. A tribute to its cooking. A tribute to its culture. To its soul. A tribute to the tremendous amount of strength and courage it took to start all over again after hurricane Katrina. They did so well that they managed to do without the rules of dramas. The usual bad guys VS good guys is not what you are going to find.

Because Treme is about people. Ordinary people. And the idea that ordinary people can together make things better and that there is no other option. An allegory of our world in times of crisis, doubts and fears. This is probably the reason why this realistic and yet optimistic TV show feels so good. Five episodes to say goodbye will sure not be enough…

Made in the US TV show. Beautiful and powerful. BFFF potential : total. To watch to love, to smile, to cry, to think.

Next week in ILTVSW… Oops, not decided yet, sorry.

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