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ILTVSW Pool Party 2015

19 Juil

FRA/ENGLISH

Well, my friends, the time has come. To raise the roof and have some fun. Throw away the work to be done. Let the music play on. Play on, play on. Everbody sing, everybody dance. Lose yourself in wild romance. We’re going to party. Karamu, fiesta, forever. Come on and sing along ! Alllllllllll night long … Eh ben oui, enfin plutôt… eh ben non, pas de bal de promo cet été sur ILTVSW mais une pool party ! La conjugaison du réchauffement climatique et du principe de réalité.

Grâce aux premières étoiles de l’été et à quelques Mojitos, Lubiie de Lubie en série, Astiera de Séries addict so what?, Yann de Séries, le blog !, Jérémy de Time of the season et Stéphane des Plumes asthmatiques ont plongé sans hésiter, un immense merci à eux !

Plonger avec des stars de la blogosphère séries, juste ce qu’il fallait pour ne pas me laisser abattre par le blues de fin d’année. Surtout qu’ils ne sont pas venus seuls mais avec leurs personnages préférés.

Promis, on vous a concocté une pool party dans les règles de l’art. Prom queen, drames & love story … Come on ! Et bel été à tous !

To my readers, exceptionally ILTVSW will only be French speaking this week. The blog is hosting a TV Pool Party with French TV bloggers. But as soon as next week things will be back to normal meaning French & English. English speaking bloggers you are welcome to contact me to guest post. Happy summer to you all !

 

 

ILTVSW. C’est la fin de l’année qui sont les prom queen & king 2014?

Astiera. Sans conteste, il s’agit de Noah et Alison, dont l’histoire d’amour m’a fait vibrer dans la première saison de The Affair. J’ai tout de suite plongé avec eux dans leurs eaux troubles et passionnées. Ils m’ont fait pleurer, ils m’ont attendrie, ils m’ont enflammée !

Lubiie. Annalise Keating de How to get away with murder, une femme belle, talentueuse et qui en impose : une reine dans l’âme. A ces côtés, peut-être pas aussi fier mais certainement l’homme de l’année, Saul Goodman ou Jimmy pour les intimes de Better call Saul.

Jérémy. Cette année, la reine, c’est Maura Pfefferman de la formidable Transparent. Femme née dans un corps d’homme. Bouleversante, hilarante, elle le mérite, c’est son année. On ne peut pas l’oublier avec sa grande taille, sa démarche particulière et ses vêtements un peu trop larges, mais c’est avant tout sa bienveillance et son courage que l’on retient. Je vais inventer un drôle de couple. Le roi de la promo cette année, c’est Alex Pappas de Togetherness. Il est finalement assez complémentaire avec Maura. La même gentillesse et douceur. Ce qui touche avant tout chez Alex c’est sa lose, qui provoque immédiatement la compassion. On a envie de le prendre dans nos bras, d’être son pote, un vrai bon gars. Un loser magnifique. Cette fois Alex, t’es le roi.

Yann. Pour ce duo, je ne retiendrai qu’une personne. Loin de moi l’idée de tricher mais sa dualité, qui n’en est finalement plus une, lui permet de l’emporter aisément dans mon choix ! Morton L. Pfefferman est un homme ou plutôt devais-je dire était un homme. Il, enfin elle, est désormais une femme qui se nomme Maura. Dans Transparent, elle se livre avec un mélange de pudeur, de sincérité et d’intense émotion. On comprend alors comment un Parent peut s’affirmer Trans tout en restant le guide spirituel d’une famille et en particulier pour ses enfants qui se cherchent. Mais pardonnez moi car j’en oublie déjà l’emploi du féminin. Vite chère Maura, j’ai hâte de te retrouver !

Stéphane. L’incontestable prom queen de cette saison c’est Jane Villanueva interprétée par l’excellente Gina Rodriguez dans Jane The Virgin. Elle a ravi mon petit coeur de sériephile dès son premier sourire. Pour le prom king, c’est un peu plus serré mais je crois que je dirai Cary Agos et son interprète Matt Czuchry. Sa prestation dans la première partie de la saison 6 de The Good Wife est juste impressionnante ! Ils forment un beau couple, je trouve.

 

 Lena Dunham, tu m’as un peu déçu cette année …

 

ILTVSW. Forcément, certains n’ont pas été à la hauteur de leur réputation & d’autres ont montré un potentiel que l’on ne soupçonnait pas…

Astiera. En bonne whovienne (même si je suis récemment convertie et que ma conversion a été hérétique), j’ai dû dire adieu à Eleven, mon Doctor et apprendre à laisser la place dans mon coeur à Twelve, son successeur. Mais si cette 8e saison est bien moins ratée que la précédente, je dois l’admettre, Twelve n’a pas encore trouvé sa place dans mon coeur, malgré quelques fulgurances, dont Steven Moffat, malgré tous ses défauts, a le secret. Mais je serai tout de même au rendez-vous de la saison 9, je n’ai pas encore dit mon dernier mot ! Côté grosse déception, j’appelle la saison 2 de Sleepy Hollow : des personnages secondaires sacrifiés ou crées sans aucune cohérence pour disparaître aussi vite, une intrigue inintéressante, alambiquée, bref, le charme n’a guère opéré. Les derniers épisodes laissent présager une reprise en main et une saison 3 dans l’esprit si fun de la première saison, on y croit !  Même son de cloche du côté de la saison 3 d’Elementary : les scénaristes nous ont pondu un trio bancal et avorté assez platement, cantonnant Sherlock et Watson à des gimmicks. Là encore, la fin de saison annonce une direction intéressante. Côté « très agréable surprise alors que sur le papier, j’étais franchement pas séduite », je vote pour Outlander et The 100. La première est tout sauf une romance cul cul la praline et présente des personnages féminins et masculins très intéressants, dont la sexualité est montrée de façon très intéressante. La fin de saison va très loin et est à contre-courant de ce que l’on voit si souvent (n’est-ce pas GOT ?). La deuxième est tout sauf une série pour ados décérébrés et propose là encore des personnages féminins et masculins variés, intelligents et traités à égalité. J’ai dévoré les deux premières saisons et n’en peux plus d’attendre la 3e qui n’en finit pas de se faire attendre !!!

Lubiie. Les Girls n’ont pas été au top cette année tout comme celles d’Orange is The New Black qui se sont un peu laissées aller par rapport à l’année dernière. Une baisse d’intensité qui profite à la pépite australienne de Wentworth. Prison moins glamour mais des nanas qui déchirent derrière les barreaux. Et du côté de Westeros, rien de folichon excepté peut-être la fin de cette saison presque salvatrice ? Matt Leblanc et la Veep ont été encore plus drôles et voir leurs frasques permet d’égayer les lundis moroses. Les espions de The Americans ont mené à bien leurs missions encore une fois, toujours aussi mystérieux que fascinants. En parlant d’espion, un frenchy Malotru a lui aussi assuré dans Le bureau des légendes. Tout comme l’équipe de Laure Berthaud qui est montée d’un cran dans Engrenages. Par ailleurs, le peps de Kimmy Schmidt a été communicatif et la troublante famille Rayburn, de Bloodline, a révélé des secrets aussi inavouables que croustillants.

Jérémy. Lena Dunham, tu m’as un peu déçu cette année avec cette quatrième saison de Girls un peu fade et paresseuse, mais je t’adore quand même va … tu gardes ton regard de Droopy un peu fou et ton phrasé reconnaissable entre mille. Mais j’espère que tu vas un peu sortir de ton petit confort quand même, pour ton bien, celui de ta série et surtout le nôtre, car nous sommes de gros sérievores égoïstes! Pas si éloigné que ça de Lena Dunham, il y a Mindy Kaling dont la troisième saison de The Mindy Project m’a un peu laissé sur ma faim. La magie opérait moins qu’en saison 2, même si le couple formé par Mindy et Danny est le plus mignon de l’univers. La fantaisie semblait un peu forcée, les seconds rôles pas toujours bien utilisés -un défaut récurrent. J’aime toujours Mindy d’amour, mais bon… Par contre surpris par deux vétérans des networks, Grey’s Anatomy et The Big Bang Theory, qui dans leur genre respectif, continuent de faire le boulot, proposer des variations intéressantes, et demeurent passionnantes à suivre, même au bout de 8 et 11 saisons. Puis il y Sense 8, dernière claquasse en date, qui prend le parti de l’humanisme candide et de l’amour.

Yann. Sur le front de la déception, j’attendais mieux en ce qui concerne la tendance à la mode : les adaptations de comics. Des séries comme The Flash, Gotham ou Constantine ne m’ont pas convaincu. En ce qui concerne les bonnes surprises, je ne m’attendais pas à la force d’American Crime, à l’inventivité de Man Seeking Woman, à la loufoquerie du P’tit Quinquin, ni à la générosité de Sense8. Ces quatre là sont pour moi d’authentiques coups de coeur de la saison !

Stéphane. Je dois avouer que j’ai été surpris par Téa Leoni cette année. Je la connaissais pour avoir été Mme Duchovny qui a forcé David à prendre ses distances avec The X-Files (du moins dans mon souvenir) et pour avoir été la Fille à Scandales donc quand j’ai vu qu’elle était le premier rôle d’une série qui avait tout pour me plaire, j’avais peur. Eh bien, elle a prouvé que j’avais tort. Alors oui, il lui a fallu quelques épisodes pour rentrer dans le costume de Madam Secretary mais au final, Téa s’est imposée et elle livre de belles performances tout en émotions. Du côté des ceux qui n’auraient pas été à la hauteur, j’ai beau me creuser la tête mais personne ne me vient à l’esprit. Je pense que c’est une bonne chose, non ?

 

Maura Pfefferman – Transparent © Amazon

 

ILTVSW. Il y a aussi ceux qui ont quitté l’antenne pour toujours et que l’on pleurera au moins pendant les dix prochaines années, c’est atroce !

Astiera. Evidemment, je ne peux pas ne pas parler de Mad Men. Mon histoire d’amour avec Mad Men a été tumultueuse, teintée de passion dévorante et de désillusion. Durant les trois dernières saisons, je pensais bien que plus rien ne raviverait la flamme si vibrante des débuts. Et puis, il y a eu les derniers épisodes. Et puis, il y a eu les larmes sur mes joues et le sourire sur mes lèvres durant le dernier épisode. Et histoire de faire le grand écart, j’ai également dit adieu à mes petits chouchous d’Atlantis. Oui, oui, la série de la BBC qui revisite sans complexe (et sans vergogne) la mythologie grecque. Il est certain que l’émotion ne fut pas la même à Atlantis que sur Madison Avenue, surtout que les scénaristes nous ont pondu une fin ouverte et à cliffhanger, espérant sans toute sauver la série de l’annulation…

Lubiie. Madame Leslie Knope, Parks and Recreation, je vous serai à jamais reconnaissante de m’avoir fait croire que la politique pouvait être au service du peuple. J’aimerais que de fiction vous deveniez réalité mais est-ce possible ? En 2017 ? Du moins, vous avez créé l’illusion et pour ça, un énorme Merci ! Goodbye Don Draper et vos comparses. Mad Men n’est plus ! Un grand vide dans le paysage sériel…

Jérémy. Je dois être le seul, mais assez triste de voir Forever annulée par ABC. C’était un procédural honnête et attachant, qui comblait le vide laissé par The Mentalist dans le même genre. Je suis assez friand de ces séries inoffensives qui respirent la télévision à l’ancienne. Le casting était très bon et le scénario proposait une simple mais émouvante réflexion sur l’amour, la mort et la famille. Puis également bien remonté contre Sundance Channel après l’annulation de The Red Road après 2 saisons. On ne parlait pas beaucoup des amérindiens à la télé, il y avait les formidables Jason Momoa et Julianne Nicholson et cette ambiance de soap sombre et mystérieux.

Yann. AMC m’a tué, de cette petite mort du sériephile ! Alors oui, la fin de Mad Men est à la hauteur d’une série remarquable mais à la question « Est-ce que la série avait encore des choses à dire ? » Je réponds par un tonitruant OUI, Mad Men pouvait et devait continuer ! Son créateur, Matthew Weiner, et ses scénaristes auraient très certainement brillé même en laissant les années 60 derrière eux. Adieux donc à Don, Peggy, Pete, Joan, Roger, Betty… je ne vous oublierai jamais.

Stéphane. Leslie Knope n’est plus. Ron Swanson n’est plus. Raylan Givens n’est plus. Boyd Crowder n’est plus. Cela fait des mois que les séries sont terminées et pourtant je suis encore hanté par leurs series finales. Je vais mettre un sacré bout de temps pour me remettre de la fin de Parks and Recreation et de Justified ! Non, je ne pleure pas… j’ai une poussière dans l’oeil !

 

 C’est tellement nul que c’est génial !!!

 

ILTVSW. L’été, c’est aussi le moment de retrouver ou de se faire des nouveaux copains alors qui on invite au barbecue?

Astiera. Sans aucune hésitation : Henry, Freddie et Dean de Cucumber !! Je n’attendais pas grand-chose en commençant cette série protéiforme signée Russell T Davies explorant la communauté LGBT de Manchester. Eh bien, j’ai été complètement conquise et j’ai adoré passer plusieurs semaines en leur compagnie. Ils m’ont fait rire et pleurer. Ils m’ont interrogée. Ils étaient mes meilleurs potes. J’invite également mes petits Musketeers préférés, histoire d’apporter un peu de panache, même si Athos risque fort de siffler tout l’alcool. Mais on lui pardonne, il est tellement irrésistible lorsque son âme est torturée !

Lubiie. Pour bavarder entre copines, rien de mieux que les Devious Maids Carmen, Rosie, Zola y Marisol. Toujours impliquées dans des histoires invraisemblables, c’est un guilty pleasure de connaître les derniers potins d’un été sur l’autre. Soyons plus sérieuse avec Daniel Holden qui revient dans Rectify avec son regard intense et toujours aussi captivant d’une année sur l’autre. Puis, le docteur Masters et sa collaboratrice Virginia donnent toujours envie d’en apprendre plus scientifiquement parlant dans Masters of Sex. Coté nouveautés, le club de The Astronaut Wives paraît valoir le coup d’être intégré tout comme ces Narcos même s’ils sont dangereux ou bien ce héros Nick Wasicsko de Show Me A Hero…

Jérémy. Je dois dire que je suis super content de retrouver mon nanar estival The Last Ship. On se retrouve entre amis, comme un petit rituel, des chips, des boissons fraiches, et des rires bien gras. C’est tellement nul que c’est génial. Dans le même genre pendant l’automne j’ai Once Upon a Time. Bon, sinon, j’aime les bonnes séries et cet été on va être servi ! BoJack Horseman revient plus dépressif que jamais, Rick et Morty vivront de nouvelles aventures délirantes, tandis que Daniel Holden reviendra me faire pleurer pour une saison 3 de Rectify. Je sens que je vais me régaler !

Yann. Cette période estivale est l’occasion de retrouver True Detective. Le terme de retrouvailles n’est peut être pas le plus adapté. Un nouveau lieu, de nouvelle têtes et une histoire renouvelée, elle aussi. Pourtant, pas de doute possible, me voilà encore happé par récit d’une noirceur extrême. Me voilà encore absorbé dans des mystères chaque semaine… J’entendais quelqu’un dire récemment que l’irruption du débat et des théories étaient le propre des grandes séries ! Du côté des nouveautés, le pilote de Mr Robot est une belle réussite. Pourvu que la suite soit du même tonneau et nous tiendrions enfin une oeuvre juste et prenante sur le hacking !

Stéphane. Si on fait un barbecue cet été, j’invite forcément tous mes copains de Major Crimes. Je les adore ! Provenza, Flynn, Buzz, Captain Raydor, Sykes, Rusty, Tao, Julio, ils sont là chaque été et c’est un plaisir de les retrouver sous le soleil de Los Angeles même si ce sont à chaque fois des histoires macabres qu’ils m’apportent. Il y a une humanité qui se dégage de ce show, c’est juste magnifique. Sinon je veux bien rencontrer le Elliot de Mr Robot ! Le personnage est juste fascinant ! Et on peut inviter aussi tout le cast de UnReal, j’ai plein de choses à dire à Constance Zimmer !

 

Don Draper – Mad Men © AMC

 

 

ILTVSW. Et la rentrée alors, on a hâte de faire connaissance avec qui ?

Astiera. Je triche car je les connais déjà, mais j’ai tellement hâte de retrouver Mulder et Scully !!!!!!!!!!!!!!

Lubiie. Intriguée par Heroes Reborn par nostalgie de la saison 1 et une pointe de curiosité même si je ne me fais pas tellement d’illusion sur le résultat final. Chaque année, ma confiance est donnée aveuglément à la talentueuse Shonda Rhimes, productrice de The Catch avec Mireille Enos en héroïne. Le super-héros de cette année est une fille, c’est Supergirl qui devra faire ses preuves car côté costume, elle n’assure pas pour le moment. De réputation, Blindspot, Wicked City et Blood and Oil suscitent de l’intérêt. Puis, mon coup de cœur CW va pour Crazy ex-Gilfriend dont le visuel sympathoche donne envie au premier abord. Enfin, envie de grandeur avec Versailles pour le côté frenchy !

Jérémy. À la rentrée, je n’attends personne en particulier, je veux juste être bousculé, ému, je veux vibrer, je veux de l’intelligence et de l’audace ! Et comme chaque année, j’ai le fol espoir de voir les networks sortir de leur torpeur. Avec l’annulation d’Hannibal, on a un début de réponse…

Yann. Je ne vous cache pas que les nouveautés annoncées du côté des networks ne me séduisent pas au vu des bandes annonces. Si j’étais vous, je miserai plutôt sur le retour de Fargo (FX) qui se transpose à Sioux Falls !

Stéphane. Je dois dire que je me suis peu renseigné sur les séries de la rentrée. J’essaie une nouvelle technique d’approche. Donc pour le coup, je n’ai hâte de faire connaissance avec personne. En revanche, j’ai hâte retrouver pas mal de monde, tous les copains qui reviennent pour une nouvelle saison.

Il faut que l’Académie m’appelle, j’ai plein de bons conseils à leur donner !

ILTVSW. Lesquels de nos BFFF méritent un Emmy?

Astiera. Joshua Jackson The Affair qui porte les traits Cole avec force et émotion. Mads Mikkelsen Hannibal qui est à la fois terrifiant et diablement attirant. Keri Russell et Matthew Rhys The Americans qui ont magistralement habités une saison 3 absolument parfaite.

Lubiie. Ils sont regrettés et pour leur dernière round, le Emmy goes to… Leslie Knope et Don Draper.

Jérémy. J’ai envie de donner tous les Emmys du monde à Anson Mount de Hell on Wheels. On ne parle que très peu de cette série et encore moins de son interprète principal, mais c’est un cowboy à l’ancienne beau, ténébreux et maudit. Un peu l’équivalent dark de Timothy Olyphant de Justified. Il a l’accent chantant du sud, le regard bleu acier d’une tristesse infinie et il porte sur ses épaules une très belle série. Dans un tout autre registre, on trouve Bob Odenkirk, le formidable Saul Goodman de Breaking Bad qui a maintenant sa propre série. Il y a beaucoup plus dans ce personnage que le simple avocat véreux et Odenkirk le joue à merveille. Bon et comme d’habitude, donnez tout à Jon Hamm, Elisabeth Moss, Louis C.K, Julia Louis-Dreyfus ou Jeffrey Tambor.

Yann. Je donnerai toutes les statuettes possibles à Mad Men et à son cast. C’est un peu « cliché » de récompenser pour l’ensemble de son oeuvre mais c’est précisément ce que je souhaite.

Stéphane. Je crois que je donnerai un Emmy à mes prom queen & king, ils les méritent amplement ! Puis un autre aussi à Rose McIver, la Liv Moore de iZombie. Et un à Jay Baruchel aussi ! Et Timothy Olyphant et Amy Poehler ! Carrie Coon, Amy Brenneman et Justin Theroux de The Leftovers mériterait aussi d’en avoir. Comme Allison Janney pour sa saison brillante dans Mom ! Bref, il faut que l’Académie m’appelle, j’ai plein de bons conseils à leur donner !

 

Saul Goodman – Better call Saul © AMC

 

Pour combattre le blues du lendemain de fête, vous pouvez aussi retrouver mes talentueux invités sur Twitter…

 

@Lubiie auteure de Lubie en série

@astiera auteure de Séries addict so what?

@yann_k auteur de Séries, le blog!

@JeremyCoifman auteur de Time of the season

@serieseater auteur des Plumes asthmatiques

 

La semaine prochaine dans ILTVSW… Oups, pas encore tranché, désolée.

ILTVSW guest star (VF) : Steve Levitan, co-créateur de Modern Family

10 Mai

Steve Levitan, le co-créateur et showrunner de Modern Family, a donné une conférence en avril dernier au MIPTV à Cannes.

ILTVSW a eu la chance de pouvoir le rencontrer et discuter avec lui de comédie, d’écriture et de l’air du temps.

© ABC

ILTVSW. Vous avez dit avoir créé Modern Family à un moment de votre vie un peu difficile. La frustration est-elle selon vous un ingrédient indispensable à la création d’une bonne série ?
Steve Levitan. Je pense qu’être dans cet état d’esprit permet de remettre en cause les schémas classiques, de creuser plus profondément et d’être plus enclin à prendre des risques. C’est un bon cadre, cela permet de se débarrasser de tous les trucs que l’on fait d’habitude, que les gens attendent de nous ou même des méthodes traditionnelles et de se concentrer sur la vérité d’un projet. L’examiner sans prendre garde aux facteur extérieurs et se focaliser sur l’histoire, les personnages et réussir à exprimer ce que l’on veut dire.

ILTVSW. Cela signifie-t-il qu’un auteur doit sortir de sa zone de confort pour trouver une vérité ?
Steve Levitan. En dehors de sa zone de confort, on développe, je ne devrais pas le dire, mais vous savez, un évaluateur de conneries. Les idées qu’on ne remettrait pas en cause normalement paraissent inexactes ou approximatives. Etre sur ce terrain permet d’atteindre la vérité plus facilement et, certainement, d’avoir moins peur de creuser toujours plus loin pour la trouver.

Ecrire de la comédie, c’est mieux à plusieurs

ILTVSW. Vous avez affirmé que c’était compliqué d’écrire seul, la comédie rend-elle cela encore plus difficile ?
Steve Levitan. Absolument. Je pense qu’écrire de la comédie, c’est mieux à plusieurs. Modern Family ne serait pas ce qu’elle est, sans notre formidable groupe d’auteurs. Nous passons notre temps à tester des idées les uns sur les autres. L’un d’entre nous tente un truc et cela fait jaillir une idée chez un autre et un troisième construit dessus et finalement on obtient un résultat qu’une seule personne n’aurait pas imaginé. Rassembler tous ces cerveaux permet d’obtenir une écriture étonnante et différente. C’est la raison pour laquelle je pense que la comédie est mieux écrite en groupe. Cela dit, cela ne signifie pas que certains de mes films préférés n’ont pas été écrits par Woody Allen. Le partenariat entre deux auteurs fonctionne très bien aussi et puis il y a Tootsie. Certains d’entre ceux-là sont même parmi mes films préférés. Mais la plupart de mes séries préférées, dans la catégorie comédie, sont toutes le fruit du travail d’un groupe d’auteurs.

ILTVSW. True Detective a fait la preuve que d’excellentes dramas pouvaient être écrites par un seul auteur, c’est donc inconcevable avec la comédie ?
Steve Levitan. Carl Reiner s’en est sorti au début en écrivant 13 épisodes de The Dick Van Dyke Show à l’époque mais il a finalement eu recours à d’autres auteurs. Aujourd’hui, c’est très différent, vous savez … David Kelley l’a fait avec Ally McBeal mais c’est un cas particulier. L’écriture en équipe semble être la meilleure manière de travailler. Personne ne peut être assez drôle toute une saison et tout seul. Si vous recrutez les bonnes personnes, vous trouvez des auteurs qui ont des points forts que vous ne possédez pas et construisez à partir de cela. Cela vous permet de varier les compétences et les points de vue.

ILTVSW. Est-ce la raison pour laquelle Louis CK n’écrit que des saisons courtes pour sa série ?
Steve Levitan. C’est un bon exemple. Même s’il écrit avec Pam Adlon, sa série est le fruit de sa vision singulière et il est indiscutablement un homme très très drôle mais la série est devenue plus sombre. J’ai entendu dire que la dernière saison serait plus légère.

Je préfère échouer à cause de mes convictions que de celles d’un autre

ILTVSW. Devient-on meilleur dans l’écriture de blagues avec l’expérience ?
Steve Levitan. Vous développez certainement une sorte de radar même s’il n’a pas toujours raison. Il n’y a d’ailleurs pas de « bon » et de « mauvais ». En revanche, je peux dire que je préfère une blague à une autre contrairement aux autres auteurs dans la pièce. S’ils sont vraiment convaincus qu’ils ont raison, je les suis en général. Mais avec le temps, on développe un certain sens des choses. D’ailleurs l’essentiel du ton d’une série naît de cela. Il arrive que je ne comprenne pas une blague, qu’elle n’ait pas de réalité pour moi, c’est une question d’expérience et de confiance en soi, il est important de savoir se fier à son intuition. Il m’est arrivé de me tromper. Mais je préfère échouer à cause de mes convictions que de celles d’un autre.

ILTVSW. Quand l’intime est-il devenu possible à la télé ? Et que cela vous a-t-il permis ?
Steve Levitan. Je ne suis pas certain de savoir quand cela a commencé. je pense que The Office a joué un rôle considérable dans cette évolution. Je pense que cela a ouvert le chemin à notre série de nombreuses manières. Notamment en habituant les téléspectateurs au point de vue plus sensible et plus intime rendu possible par l’usage d’une seule caméra. Le câble a certainement joué un rôle important, aussi. L’usage d’une seule caméra a souligné le caractère plus faux des séries à multiples caméras. Certaines d’entre elles peuvent être très bonnes mais il est plus difficile de produire un effet de réalité et d’être organique dans ce dispositif qu’avec une caméra unique. Il y a un vieil adage qui prétend qu’une série à caméra unique n’a pas besoin d’être aussi drôle que les autres. C’est tout à fait faux et on l’a vu souvent à la télé il y a quinze ans. En réalité, c’est l’inverse. Il faut être plus subtil donc les blagues sont indispensables et la série doit être très rythmée mais l’auteur ne peut pas se reposer dessus et les acteurs ne doivent pas les surjouer. D’ailleurs, je dis toujours aux acteurs qui viennent en invités sur la série, car je n’ai plus à l’expliquer à nos acteurs, d’imaginer qu’ils sont à bord d’une voiture, pourchassés par la police, et qu’ils ouvrent la porte, laissent tomber quelque chose à l’extérieur et reprennent la route. Sans en faire toute une histoire.

Steven Levitan working his actors © ABC

ILTVSW. La fameuse opposition blagues vs émotions est toujours un grand dilemme pour les auteurs de comédies. Quand vous devez choisir que privilégiez-vous dans votre écriture ?
Steve Levitan. Je pense qu’il faut mériter les moments émotionnels en équilibrant avec des moments de pure comédie. C’est le secret. Si l’on compte trop sur l’une ou l’autre, il plus difficile de toucher le public. Des séries brillantes comme Seinfeld ou 30 Rock qui reposaient sur la comédie devaient être plus drôles que toutes les autres pour conserver leurs téléspectateurs. Une série qui est sentimentale et pas très drôle ne parviendra pas à les séduire. Mais il est possible de combiner les deux. Quand on y parvient, le public est plus réellement attaché à la série. Cela permet de l’emmener en promenade et de lui offrir toute une variété d’émotions. De : « Je ris, comme je ris, c’est génial ! » à tout à coup : « Waouh, les larmes me montent aux yeux » puis boum : « Quelle blague, je ris à nouveau ». Le public se sent comblé et cela permet de vraiment se connecter avec lui. Il est possible d’atteindre les deux objectifs en même temps mais s’il faut choisir, il faut d’abord être drôle et ensuite jouer la carte de l’émotion.

ILTVSW. Vous arrive-t-il de vous lever le matin et de ressentir la peur de ne plus être drôle, de perdre votre humour, votre talent pour la comédie ? Ou même de vous demander : serai-je capable d’être drôle aujourd’hui ?
Steve Levitan. Ce matin (rires). Il faut bien avouer que la comédie a tendance à être un truc de jeunes. Sans doute parce que la comédie ressemble beaucoup à la mode. Pour permettre aux téléspectateurs d’être vraiment scotchés, il faut avoir le Zeidgeist, savoir saisir l’air du temps et donc grandir dans son époque, y vivre et l’expérimenter pleinement et comme les autres. Lorsque l’on vieillit, on se sent plus isolé. Evidemment que cela me préoccupe et que j’ai conscience qu’à un moment donné ma comédie semblera un peu datée. Je pense que j’aurais toujours le sens de l’humour mais peut-être appartiendra-t-il à une autre ère ? J’y pense, oui. Et je fais au mieux pour demeurer pertinent et comprendre le monde dans lequel nous vivons. Je travaille avec des jeunes auteurs et j’ai le sentiment que cela nous permet de représenter des voix multiples et de n’exclure personne. Mais il arrivera un jour où personne ne voudra plus me parler (rires) … Il y a des gens formidables qui m’inspirent comme Norman Lear, que j’admire tellement, et qui arrivent à trouver différentes manière de rester dans l’air du temps.

Titre: Modern Family (2009 –    )
Créateurs: Steve Levitan, Christopher Lloyd II
Cast: Ed O’Neill, Sofia Vergara, Julie Bowen, Ty Burrell, Jesse Tyler Ferguson, Eric Stonestreet, Sarah Hyland, Ariel Winter, Nolan Gould, Rico Rodriguez
Chaîne: ABC

© 2015 ILTVSW – Le reproduction partielle ou entière de cet entretien n’est pas légale sans l’accord préalable de ILTVSW

La semaine prochaine sur ILTVSW … Oups, pas encore tranché, désolée.

ILTVSW guest star (VO) : Steve Levitan co-creator of Modern Family

8 Mai

Steve Levitan, the co-creator and showrunner of Modern Family, gave a keynote at the MIPTV last April in Cannes.

ILTVSW was lucky enough to seat with him and talk comedy writing, team writing and Zeidgeist.

© ABC

ILTVSW. You said that you created the show at a moment of your life when you were not having a great time. Does it take that feeling to create a great show ?
Steve Levitan. I think being in that mindset maybe opens you up to break patterns and to dig a little bit deeper and being more open to taking chances. And that is a good frame of mind to be and to say at the end of the day, let’s strip down all that external stuff, what we usually do or what we think people are expecting of us or the normal way of going about things and let’s just get back down to the truth. What’s the truth of the situation and let’s just stop caring about those external factors and focus on the story, the characters and trying to say something that you perhaps want to say.

ILTVSW. Does that mean that a writer must go out of his comfort zone to find truth ?
Steve Levitan. You develop a stronger, I shouldn’t say this word but … you know, bullshit meter. Things that normally would fly, things that normally would be OK you feel that : « no that’s not exactly right, that’s not exactly what happened » and maybe by being a little bit more strip bare you can get to the truth easier and you are less afraid of digging and finding it.

Writing comedy is better with other people

ILTVSW. You talked about how hard it is to do the job on your own, does writing comedy make it even harder ?
Steve Levitan. Yeah. I believe writing comedy is better with other people. Because Modern Family would not be what it is without our amazing group of writers. We bounce idea out of each other all the time. Somebody says one thing and that sparks an idea over there and than somebody builds on it over there and suddenly you have something that no one person could have thought of but by putting those minds together you got something really amazing and different. That’s why I think comedy is best done in a group. A good group. And a cohesive group but a group. Now that’s not to say that some of my favorite things haven’t been written by Woody Allen. Sometimes it is a partnership of two people and that’s very good and there is Tootsie. Some are my favorite movies of all times. But most of my favorite TV shows, comedies, they are all mostly done by groups of writers.

ILTVSW. True Detective proved recently that excellent TV drama could be written by a single writer, is this impossible with comedy ? 
Steve Levitan. Carl Reiner went away and wrote thirteen episodes of The Dick Van Dyke show back in the day now he ended up having writers at some point. But in this day and age, you know … David Kelley did it with Ally McBeal but it’s kind of a different thing. It just seems to be the best way to do it. Nobody can be that funny on their own. If you are hiring well, you find people who have strengths that you don’t have and build on it so you make sure you have people with different abilities and points of views.

ILTVSW. Could that be the reason why Louis CK only writes short seasons of his show ?
Steve Levitan. That is a good example. Even though he does write with Pam Adlon, it’s a singular vision and again he is certainly a very very funny man but he ended up getting darker, the show got darker. I have heard that this season was going to be lighter.

I’d rather fail on my on terms than on somebody else’s

ILTVSW. Do you think you get better at picking the jokes with experience ?
Steve Levitan. You just develop this radar and it is not always right. Actually there is no right and wrong. I could say : « I like it better that way, let’s go that way » and there could be three other writers in the room saying : « no, it’s that way ». If I don’t think strongly about it and they do, I’ll go with them. But over time you just develop a sense of things. So much of the tone of a show is determined that way. I’ll say : « I just don’t get it, it doesn’t feel real to me » and that comes with time and also having the confidence to listen to your own gut is important. And that comes with time as well. I have been wrong but I’d rather fail on my own terms than on somebody else’s.

ILTVSW. When did small and personal become OK on TV ? And what made it possible for you ?
Steve Levitan. I am not sure when that started happening. I mean The Office was a big part of it. I think it opened the door for our show in a lot of ways. Got people use to the smaller single camera sensibility. Cable opened that door a lot. I think that single camera makes multi camera feel more false. There can be very good multi camera but it is even harder to make it feel very real and organic in that setting than in single camera where it is sometimes harder to be really funny. The old adage, and where a lot of single cameras went wrong fifteen years ago, was that they thought that in single camera it didn’t have to be as funny and it is actually very false. The reality is in single camera you probably have to be funnier because you have to be more subtile and so the jokes have to be really there and they have to be rapid pace but you can’t land on them, you can’t hit them so hard. So I always say to actors, not that I have to say it to our actors now, but the guest actors or whatever, don’t hit that joke so hard. Pretend you are driving alone and the cops are chasing you and you just open the door and drop something out and keep going. Don’t make a big deal about it.

Steven Levitan working his actors © ABC

ILTVSW. Jokes versus emotion is a great dilemma for comedy writers … At the end of the day which one is the most important for you ?
Steve Levitan. I think you have to earn your emotional moments by balancing it with really strong comedy and that is the key. If you rely too much on one it is harder to engage an audience. So brilliant shows like Seinfeld and 30 Rock that really relied on comedy, they had to be even funnier than everybody else to make an audience stay with them. A show that is sappy and not very funny people say :  « it’s fine but I am not compelled to watch it ». But you can give people both. They have a much stronger connection to the show. You are taking them on a ride and you are giving them a chance to experience a range of emotions from « I am laughing, I am laughing isn’t this great ! and then all of a sudden, wow I am tearing up and then boom you just hit me with a great joke and I am laughing again ». People feel satisfied and that is when you really make a connection with the viewer. I think it is possible to go for both at the same time but I think that you have to number one be funny and close number two to allow the viewer to feel something.

ILTVSW. Are there some mornings when you wake up and feel the fear of losing that fun of yours, your comedy talent and ask yourself will I be able to be funny today ?
Steve Levitan. This morning (laughs). I think that if you really look at comedy, it tends to be a young person’s game. Because I think comedy is a lot like fashion. The Zeidgeist you have to be growing up in that time and really out there and living and going through all these experiences that everybody else is. As you get older you get a little bit more insulated. So that concerns me that sometimes when I will reach a certain age where my comedy feels a little bit dated. I think I will always have a sense of humor but will it be of a different era ? I think about that and I do my best to stay relevant and to understand what’s going on in the world and to work with young writers so I feel that we are representing many voices and being inclusive. But there will come a day when nobody wants to talk to me (laughs) … There are amazing people like Norman Lear for inspirations, who I look at with such admiration. They found different ways to stay relevant with the years.

Titre: Modern Family (2009 –    )
Creators: Steve Levitan, Christopher Lloyd II
Cast: Ed O’Neill, Sofia Vergara, Julie Bowen, Ty Burrell, Jesse Tyler Ferguson, Eric Stonestreet, Sarah Hyland, Ariel Winter, Nolan Gould, Rico Rodriguez
Networks: ABC

© 2015 ILTVSW – not to be reproduced without a prior authorization from ILTVSW

Next week in ILTVSW … Oops, not decided yet, sorry.

ILTVSW pilot crush : American Crime

8 Mar

FRA/ENGLISH

Un pilote formidable, au fait, c’est quoi ? Il y a deux réponses à cette question. Si la série est ce que l’on appelle en France une série d’auteur, référence directe au cinéma du même nom, il s’agira d’un épisode, diffusé sur une chaîne du câble, explorant une nouvelle manière d’écrire ou de mettre en scène au service d’une prémisse pointue souvent perturbante et toujours singulière. Une proposition artistique radicale miroir du passé de son créateur. Combien d’années Matthew Weiner est-il resté en tête à tête avec Don Draper avant de se voir offrir la possibilité de lui donner vie et combien de saisons a-t-il passées depuis en sa compagnie ? Mais un pilote formidable peut aussi être un épisode dans lequel l’ego de l’auteur n’est pas central. Un objet moins intime pour lui dans lequel seul le sujet est la star, sans feux d’artifices, sans glamour, ni coquetteries d’écriture.

American Crime, qui débute mardi en France sur Canal Plus Séries, appartient à la seconde catégorie. Cela ne signifie pas qu’elle n’a pas d’objectif créatif. John Ridley, son auteur, Oscar de la meilleure adaptation pour le scénario de 12 years a slave, a au contraire beaucoup à exprimer. Il a décidé de nous transporter au cœur d’un crime américain. Un crime dont la victime est blanche et dont les suspects ne le sont pas. Autrement dit, de l’examiner au travers du prisme racial. Ce n’est pas au crime que s’intéresse Ridley. Son anthologie ne zoomera donc pas sur le point de vue des flics ou des avocats. Ce qui passionne Ridley, c’est l’onde de choc qui va frapper ceux dont la vie va changer à jamais. Les proches de la victime. Les proches des suspects. La communauté à laquelle ils appartiennent.

Une bombe à retardement psychologique et sociétale 

Dès la première minute, American Crime opère comme une bombe à retardement psychologique et sociétale. Un parti pris finement souligné par des acteurs qui font un travail tout en retenue sur l’émotion forcément hystérique qui submerge les personnages qu’ils incarnent. Comment résister à une pareille pression ? Peut-on échapper au poids des préjugés ? Et la race ? Et la religion ? Et les classes ? Trois mots très chargés aux États-Unis.

Pour essayer d’explorer ces enjeux, la série se concentre sur l’infiniment petit. On a alors l’intuition qu’American Crime a l’ambition de parler des États-Unis d’aujourd’hui en posant une question à la fois fondamentale et culottée : est-il possible de vivre ensemble ? « Cela a été passionnant pour moi d’essayer de créer une série sur la foi, dit John Ridley dans une interview accordée à Variety. La foi dans les systèmes, la foi dans la religion, la foi dans l’autre ».

Vue d’ici, American Crime nous rappelle tristement que ce n’est pas demain, ni après-demain, que nous pourrons regarder une série française comme celle-là sur une chaîne généraliste. Les diffuseurs, qui savent mieux que personne ce qui est bon pour nous, ont décidé que nous n’apprécierions pas de nous plonger dans une série qui questionne notre société et les challenges qu’elle affronte. C’est vrai, comme si nous en avions besoin …

La semaine prochaine sur ILTVSW … Oups, pas encore tranché, désolée.

 

© ABC

 

Titre/Title : American Crime
Créateur/Creator : John Ridley
Cast : Felicity Huffman, Timothy Hutton, Penelope Ann Miller, W. Earl Brown, Benito Martinez, Caitlin Gerard, Regina King.
Chaîne/Network : ABC, Canal Plus Séries (France)

What is a great pilot ? Basically there are two answers to that question. If the show is what we would call in France an author show linking TV to the author movie tradition, it’s going to be an episode exploring new ways of writing and/or directing with an edgy or disturbing but always unique premise. Often radical TV, it says a lot about the creator personal backgrounds. Those are mainly cable shows. Think of how long Matthew Weiner lived with Don Draper before actually be given the possibility of bringing him to life and how many years he has spent with him since … 

But a great pilot can also be an episode where the writer ego is not central. A far less intimate matter. An episode where the subject is the star without the fireworks, the glam or the show off of its writing. American Crime belongs to the second category. It doesn’t mean that the show, debuting this tuesday in France on Canal Plus Séries, has no creative purpose. John Ridley, his writer, best adapted screenplay Oscar for 12 years a slave, has on the contrary a lot to say. He has decided to walk us through an american crime where the victim is white and the suspects are not. In others words through the prism of race. Ridley really doesn’t care about the crime itself. So he is not telling his anthology story from the cops or the lawyers point of view but from the one of those whose lives are directly impacted. The victim’s people. The suspect’s people. And the community they live in. 

A psychological and societal ticking time bomb

From minute one, American Crime is a sort of a psychological and societal ticking time bomb. Its cast is doing a great job working on its inner emotions. How do you resist under that kind of pressure ? Can you free yourself from the weight of prejudices ? What about race ? What about religion ? What about class ? Three words highly charged in America. The show is focusing on the small scale. And we have the intuition it will try to portray America nowadays asking an essential and daring question : can people still live together ? “That was very exciting to me, to try to do a series that was about faith: faith in systems, faith in religion, faith in each other », said Ridley about his ambition in Variety

Viewed from France, American Crime also sadly reminds us that it’s not tomorrow or even the day after, that we are going to see a show like that on French TV because broadcasters, who know better than ourselves what is good for us, have decided that we wouldn’t like to watch a series that is questioning our society and the challenges it faces. We really don’t need that, do we?

Next week in ILTVSW … Oops, not decided yet, sorry.

Retrouvez ce billet dans la sélection hebdomadaire Séries Mania

ILTVSW pilot crush: Black-ish

28 Sep

FRA/ENGLISH

Tadaam! Aujourd’hui, au programme, des maths et de la chimie. Oui, c’est possible d’avoir été la pire des élèves en science (0,5/20 au bac à l’épreuve de maths) et d’avoir surmonté le choc post traumatique qui a suivi pour essayer un jour de faire quelque chose avec des chiffres et des formules. Évidemment, il faut qu’un contexte favorise un tel acte de bravoure. C’est le cas aujourd’hui. La rentrée séries TV bat son plein. Une période de vie ou de mort pour les nouveaux venus. Logiquement totalement obsédés par les audiences et les cibles significatives (vous avez entre 18 & 49 ans, eh bien, oui, c’est vous). Bref, les maths, quoi. C’est donc un chemin très dangereux que j’emprunte aujourd’hui. Je vais sagement me concentrer sur une seule équation.

Depuis que j’ai commencé à bloguer, le sujet de ILTVSW a toujours été l’exploration des sentiments durables. Qu’il s’agisse de l’amitié ou, oui disons le mot, l’aaaaamour. Mais, dès cette semaine, j’ai décidé de m’aventurer, de temps en temps, sur le territoire connu en calcul littéral comme X = N – 1. Ce qui traduit en français donne: que se passe-t-il juste avant le sentiment durable? Le crush, quoi. Un truc se passe, on ne sait pas trop quoi. On veut juste qu’il se passe encore. Et encore. Tout le sujet de mon nouveau type de posts ILTVSW pilot crush.

Grâce à la chaîne ABC, je peux me lancer avec un énorme crush. Son titre: Black-ish. Une sitcom qui nous raconte le quotidien d’une famille noire aisée en proie à « un questionnement d’ordre identitaire » résumerait un professeur au Collège de France ou sa « Blackitude » comme dirait le ministre de l’écologie. N’objectez pas qu’il y a trente ans déjà un talentueux artiste appelé Bill Cosby avait montré à la télévision qu’on pouvait être un médecin et une avocate mariés et élever une joyeuse et harmonieuse famille noire. A cette époque, c’était révolutionnaire. Et cela a, sans aucun doute, influencé l’imaginaire collectif américain.

 

Nous ne sommes pas un groupe monolithique 

 

The Cosby Show (*) ou la première étape d’une nouvelle normalité. Black-ish n’aura évidemment pas le même impact. Cependant, il repousse une nouvelle frontière. Il permet à un homme noir, Andre Johnson, de dire haut et fort en prime time à la TV: « Je veux trop que mes enfants soient noirs! » Culturellement noirs. Non, le poulet frit n’est pas du poulet rôti (**) Il ne faut pas rigoler avec les traditions. En s’autorisant cela, la série pose une question: qu’est-ce qu’être noir dans l’Amérique aujourd’hui? Cela suffit-il à définir un individu?

Le titre Black-ish est en anglais un adjectif et, dans le cas qui nous occupe, un début de réponse. Dans la série, les enfants n’ont pas à voir le monde en noir et blanc. C’est parfait aussi, s’ils veulent simplement voir des enfants. Prise de position sacrement audacieuse de Kenya Barris, son créateur. « Je ne souhaite pas que l’on soit fan de tout ce qui est noir parce que je ne le suis pas, dit-il dans une interview à un des blogs d’Indiewire croisant les doigts pour que son travail rencontre le public. Mais, j’ai la conviction qu’il est impératif de voir que nous ne sommes pas un groupe monolithique ».

Pour réussir, le scénariste a choisi d’utiliser tous les clichés. Les préjugés des Blancs comme ceux des Noirs. C’était ultra risqué. La beauté de Black-ish c’est que cela fonctionne sans être blessant mais, surtout, sans auto censure. Les auteurs se saisissent de tous les défis que doivent affronter les États-Unis pour essayer d’entrer, une fois pour toute, dans l’ère post raciale. Tout ça en 21 minutes de TV. Depuis près de 10 ans, j’écris sur la TV et je suis à peu près certaine, qu’une série comme celle-là ne naîtra pas demain en France. Ni le jour suivant, d’ailleurs. Oui Black-ish peut s’améliorer. En attendant profitons du crush. Qui sait, l’amour pourrait bien arriver …

(*) The Cosby Show a été diffusé entre 1984 et 1992 sur NBC soit un total de huit saisons et 201 épisodes.
(**) le poulet frit ou friend chicken est une spécialité culinaire du sud des Etats-Unis souvent vue comme un plat afro-américain

La semaine prochaine dans ILTVSW … Oups, pas encore tranché, désolée.

 

 

Black-ish (2014-   )
Créateur/Creator: Kenya Barris
Cast: Anthony Anderson (Andre Johnson), Tracee Ellis Ross (Rainbow Johnson), Laurence Fishburne (Pops)
Maths: 13 épisodes
Chaîne/Network: ABC

 

Tadaam! Today it’s all gonna be about mathematics and chemistry. Yes, it is possible to be the worst science student ever (0,5/20 end of high school maths exam grade) and yet not being traumatized enough to give up numbers and formulas when times require an act of bravery. These times have come. It’s Fall TV season. Aka life or death period for the newcomers. The kind of people totally obsessed by ratings, key demo and well, maths. This is not a path I can safely take. Obviously. So today I am going to be focusing to make things right with only one equation. 

Ever since I started blogging, ILTVSW has been about deep feelings weither they were long lasting friendship or, yes let’s say the word, looooove. But this week, from now on and time to time, I have decided to allow myself to explore the N – 1 territory. In others words : what occurs just before deep feelings. The Crush. Something happens and you just know you want that moment to happen again. And again. That’s the all point of my I Love TV so what pilot crush new type of posts.

Thanks to ABC, I can start with a huge crush. Its title: Black-ish. The sitcom tale of an upper middle class black familly struggling with what we would call in France its « blackitude » because of our environment secretary who has a thing with « itude ». Do not object that 30 years ago a brilliant man called Bill Cosby already showed on TV that you could be a doctor and a lawyer happily married and raising a beautiful & joyful black familly. Back then, it’s was revolutionary. And it has obviously impacted the American collective imagination. 

We are not a monolithic people 

 

The Cosby Show was the first step of a new normal. Black-ish will not be as equally important but is doing something crucial. It’s allows a black man, Andre Johnson, on prime time network television to say loud and clear: « God, I so want my kids to be black! » As in culturally black. As in fried chicken is not oven baked chicken. You do not want to mess with traditions. In doing so, it asks a question : what is it to be black in 2014 America? Does it still define an individual? 

The title of the show Black-ish is an adjective and also the beginning of the answer. In the show, kids do not have to see the world in black and white. It’s OK if they just want to see kids. This is a daring statement Kenya Barris, the show creator, is making. « I’m not for having to support everything that’s black, because I definitely don’t, he said in his Indiewire blog interview crossing fingers for the audience to turn up. But I do feel like it is imperative for us to see that we are not a monolithic people ». 

He chose to do so breaking down all the clichés. White people clichés about black people. And the other way around. It was not a safe move. The beauty of Black-ish is that it works without being offensive but also without self censorship. Writers seem to have decided to raise all the issues that America faces to step, for good, in the post racial era. In 21 minutes of television. I have been writing about TV for nearly the ten past years and I am pretty sure, this is not going to happen tomorrow in France. Or not even the day after. Yes, Black-ish can get better. But, let’s enjoy the crush. And hope that love will come around!

Next week in ILTVSW … Oups, not decided yet, sorry.