FRA/ENGLISH
OMG (Oh. Mon. Dieu). C’est considérable. Je suis toute émue. Ce dimanche, je m’apprête à confesser une inclinaison peu commune. Dans la vraie vie, c’est toujours un truc horrible à faire. Mais, les gens, nous sommes sur Internet, je ne vous entendrai donc pas hurler: « P (biiiiip), elle a perdu la tête! » Allez, soyons audacieuse. Oui, je suis amoureuse. Encore. Mais, cette fois-ci, je me consume pour une mini-série française. Pour mes lecteurs étrangers, par française j’entends provenant de ce petit pays proche de Londres ou de Rome où des choses dingues arrivent un peu chaque jour ces temps-ci. C’est pour cette raison que P’tit Quinquin, du surnom du héros adolescent de la série, est considérable.
Son créateur, le cinéaste Bruno Dumont (récompensé à deux reprises au Festival de Cannes) explore la comédie pour la première fois de sa carrière. Peut-être parce qu’il a longtemps attendu, il ne s’est fixé aucune limites. Le résultat est hilarant bien que jamais vulgaire et délicieusement poétique. En racontant l’histoire de deux flics lancés sur les traces d’un tueur en série qui a décidé de placer les morceaux de ses victimes dans « le cul des vaches » il rend hommage aux rois de la comédie en noir et blanc. Ce qui signifie qu’un descendant de Buster Keaton & Charlie Chaplin a micro ouvert en prime time à la télévision française. Vous, les Américains, ne vous inquiétez pas, la série est diffusée sur Arte, une chaîne culturelle. L’équivalent cathodique de The New Yorker, presque.
La marque de fabrique de Bruno Dumont est qu’il n’aime pas engager des acteurs professionnels et qu’il aime poser sa caméra dans le Nord de la France. Avec P’tit Quinquin, c’est encore le cas. Même si, de temps en temps, la série rappelle étonnamment une autre heureuse surprise True Detective. Comme une version terroir & burlesque du travail de Nic Pizzolatto. Parce que vraiment, dès les premières minutes, on comprend et on se fout du fait que P’tit Quinquin n’est pas une série policière. L’enquête est bien le dernier des soucis de Bruno Dumont. Il utilise le genre pour attirer les foules. Et puis laisse finalement la magie opérer. Réécrivant de manière un peu folle sa série une nouvelle fois en salle de montage avec tous les petits trésors que ces primo acteurs lui ont offerts sur le plateau.
P’tit Quinquin pourrait n’être qu’un exercice de style. Ce n’est pas le cas. Sans être donneuse de leçons, elle dit beaucoup sur la médiocrité quotidienne et les préjugés. Des trucs un peu utiles en France, aujourd’hui.
Série made in France. Hilarante et touchante. Potentiel BFFF : total. À regarder pour aimer, pour sourire, pour pleurer, pour réfléchir.
Titre/title: P’tit Quinquin (2014)
Créateur/Creator: Bruno Dumont
Maths: 1 saison/season – 4 épisodes/episodes
Chaîne/Network: Arte
A partir du 18 septembre à 20h50
OMG. This is huge. I am so emotional. This Sunday I am about to confess an unusual kind of love. IRL it is never an easy thing to do. But, guys, we are on the Internet so I will not hear you yell: « What the F (biiiiip)? » So let’s be straightforward. Yes, I am in love. Again. But this time with a French mini series. By French I mean coming from this little country not far from London or Rome where things are getting crazy every day these days. That’s why P’tit Quinquin, from the nickname of the teen hero of the show, is huge.
Its creator the filmmaker Bruno Dumont (twice awarded at the Cannes Film Festival) is exploring comedy for the first time of his career. Maybe because he has waited so long he has decided not to limit himself. The result is hilarious though never vulgar and exquisitely poetic. Telling the story of two cops chasing a serial killer who places pieces of his victims bodies in « the bottom (literally) of cows » he is paying tribute to black and white and silent comedy kings. Which means that a descendant of Buster Keaton & Charlie Chaplin has an open mike prime time on French TV. You, Americans, do not worry, it’s aired on Arte a cultural channel. The equivalent of The New Yorker, kinda.
Bruno Dumont’s trademark is that he doesn’t like to hire professional actors and that he likes to set his fictions in the North of France. Once again he did so with P’tit Quinquin which from time to time amazingly remembers True Detective. A French terroir and funny version of Nic Pizzolatto’s show. Because really after a few minutes, you both understand and don’t care that P’tit Quinquin is not a cop show. Bruno Dumont doesn’t give a damn about the investigation. He just uses the genre to attract the crowds. And to let the magic happen. Crazily writing his show again in the editing room with all the little treasures his first time actors gave him on the set.
P’tit Quinquin could only have been a stylistic exercise. It is not. Without being preachy it says a lot about prejudices and every day mediocrity. Useful stuff France can use these days.
Made in France TV show. Hilarious and powerful. BFFF potential : total. To watch to love, to laugh, to smile, to think, to cry.
je n’ai vu que le premier épisode mais je suis sous le charme ! l’humour y est dévastateur ;o)
Les trois suivants te plairont également, j’en suis certaine, tu me diras?
bien sûr ;o)