FRA/ENG
Ceeeeeelebrate good times come on ! Hum hum hum hum HUM HUM Hum hum Hi Han. There’s a party goin’ on right here. A celebration to last throughout the years… Oups. Sorry, c’est un peu un truc privé ce soir sur I Love TV So What ? En plus, vous êtes carrément en avance et être prise en flagrant délit de Kool and the gang avec une cuillère en bois comme micro, c’est pire que de se faire piquer en train de pleurer devant Gossip Girl. Mais, si c’est mon Karma de Noël, je dois l’accepter. A quoi bon lutter? Surtout que j’ai une bonne raison d’être euphorique. Et, oui…
Mon Noël 2013 ne sera pas banal. Frimer, c’est mal. Normalement, je ne frime jamais. No selfies avec Lady Grantham, pas non plus de posture modeste à côté de Vince Gilligan. Pourtant, ce soir, je le sens que je vais craquer. Je ne peux pas résister. Vous savez qui vient dîner ??? Un truc de fou. Une bande de talentueux sériephiles de la blogosphère. Quatre filles & un gars qui m’ont régalée avec leurs analyses toute l’année. Des blogueurs qui ont accepté de mettre leurs tenues de soirée pour ILTVSW et de venir accompagnés de leurs personnages préférés. Cécile Pinaud de Femmes de séries, Lubiie de Lubie en série, Marion porte-parole dynamique de Séries Chéries, Ladyteruki de Ladyteruki et Yann de Séries, le blog!
Je suis tellement flattée que j’ai ruiné la dinde. En même temps, un volatile qui déshonore la moitié du genre humain, c’est forcément un oiseau de mauvais augure. Et nous, on va passer une super soirée. Parmi les invités, il y a ceux que l’on aime, ceux que l’on ne supporte pas, ceux qui nous manquent. Un concentré d’émotions fortes. Un réveillon, quoi. Tchin et joyeux Noël à tous!
To my readers, exceptionally ILTVSW will only be French speaking this week. The blog is hosting a Christmas party with French TV bloggers. But as soon as next week things will be back to normal meaning French & English. English speaking bloggers you are welcome to contact me to guest post. Happy holidays to you all !
ILTVSW. Bon alors, on invite qui à notre dîner de Noël ? Quels personnages ont pour vous été incontournables cette année?
Yann. J’ai tout de suite en tête Frank Underwood ! House of Cards version Netflix n’aurait pas eu la même ampleur sans la classe de Kevin Spacey. Le phénomène Netflix et sa mise en avant dans la série l’auront placé au-dessus de la mêlée cette année.
Cécile. Je rêve d’un dîner de Noël (ou pas d’ailleurs) avec les clones d’Orphan Black. Vous imaginez la soirée schizo que l’on passerait ? Ce serait formidable! Alors, forcément, avec ma petite déformation « passionnelle » pour les héroïnes de série, je suis plus encline à les inviter. Les filles d’Orange is the New Black sont fabuleuses. Il y aura toujours une place à ma table (et dans mon cœur) pour Debra Morgan (oui, je suis dans le déni le plus total concernant la fin de Dexter !). Et puis, pour varier un peu, je rajoute Walter Bishop de Fringe ! Je ne cache pas que le dîner risque d’être épuisant !
Ladyteruki. Je sais qu’on n’est pas supposés parler de politique, de religion… ou de sexe à table, mais enfin, imaginez un peu un dîner de réveillon avec le Dr Masters et Virginia Johnson, de Masters of Sex ! On les mettrait face au « pod » de House of Lies, et on regarderait les échanges en sirotant du vin de Noël bien épicé…
Lubiie. Cette année, on va être nombreux autour de la table ! Sarah et ses clones (Orphan Black) occupent sept places mais je fais confiance à Allison pour assurer la préparation du repas. Bill Masters sera de la partie accompagnée de sa sublime acolyte Virginia Johnson (Masters of Sex). Daniel Holden (Rectify) passe son premier Noël d’homme libre depuis sa sortie de prison. Et Piper Chapman obtient une permission de sortie pour se joindre aux festivités (Orange is the New Black). Quant à Kieren, il fête son premier réveillon en zombie mais sa famille est là pour l’épauler (In The Flesh). Espérons que Ryan Hardy et son pire ennemi Joe Caroll feront une trêve le temps des fêtes (The Following). Olivia Pope, son président et sa clique s’occupent des problèmes au cas où (Scandal). Norma Bates participe également à la préparation du repas en tant que responsable d’un motel, elle assure le service (Bates Motel). Les espions russes Elizabeth et Philip (The Americans) prétendent de passer de bonne fête. Enfin, Walter White vient pour célébrer un dernier Noël.
Marion. D’abord, la pétillante Kate de The Trophy Wife (Malin Akerman), parce qu’elle tient bon face aux deux ex-femmes de son mari, aux trois enfants qui viennent dans le package, et qu’elle garde le sourire en toute circonstance. Ensuite, Jackson Hunt de Castle (James Brolin), tueur pour la CIA. A son âge, il a certainement plein de choses à nous apprendre.
Le miracle de Noël
ILTVSW. Parmi les derniers venus, c’est-à-dire les petits nouveaux depuis Noël dernier, qui mérite la place d’invité d’honneur et pourquoi?
Yann. Ma préférence va à Daniel Holden dans Rectify. Aden Young y est fantastique ! Il délivre une performance de celle qui coupe le souffle du sériephile, du grand Art, tout simplement.
Cécile. Virginia Johnson bien sûr. Lizzy Caplan me bluffe chaque semaine un peu plus dans Masters of sex. Je l’imagine bien discuter le bout de gras avec Ichabod Crane de Sleepy Hollow par exemple, le choc culturel par excellence dont elle se tirerait avec panache comme tout ce qu’elle fait !
Ladyteruki. En imaginant que la barrière de la langue soit inexistante (c’est le miracle de Noël !), il faudrait absolument que l’héroïne de Woman, Koharu Aoyagi, apporte sa chaleur et son humanité à la table. Elle peut même amener ses enfants, c’est dire !
Lubiie. Un seul invité d’honneur ! Difficile car celui que je choisis, a sept visages. Sarah Manning et ses clones méritent les honneurs pour cette année.
Marion. Ichabod Crane qui nous vient de Sleepy Hollow (Tom Mison). Son accent et son physique sont craquants. Il a de bonnes manières, il est à la fois beau, intelligent et drôle. L’homme idéal ! Il est né au XVIIIe siècle mais semble de meilleure compagnie qu’un homme moderne. Par ailleurs, ce serait une bonne action de l’inviter, car le pauvre est seul au monde, sans repères. Un bon repas de Noël lui ferait le plus grand bien ! Et pour ne rien gâcher, il est anglais. En fait, Tom Mison, c’est le parfait cadeau de Noël.
ILTVSW. Nos amis les personnages américains sont-ils encore au top de leur forme?
Yann. Oui, j’y crois ! Beaucoup aiment à pointer du doigt l’abondance des remakes. D’autres, si ce n’est les mêmes, considèrent qu’il y a eu un âge d’or et qu’il est désormais derrière nous… Je pense, au contraire, qu’il y a une convergence actuelle très forte vers le format sériel. D’immenses talents du septième art vont participer au petit écran prochainement (on peut citer Les frères Cohen, James Gray, Steve McQueen et peut-être même Alexander Payne). Cette année, on a vu des séries visuellement très fortes comme Hannibal ou Top of The Lake, même si elle se situe en Nouvelle-Zélande. Des acteurs comme Elisabeth Moss, Lizzy Caplan, Hugh Dancy ou bien Kevin Spacey et Aden Young n’ont rien à envier à leurs prédécesseurs.
Cécile. Je crois qu’il n’y a pas trop de souci à se faire pour eux. Je suis d’accord avec Yann. Le discours « ils ne font que des remake » est dépassé quand on voit la qualité des nouvelles séries comme Bates Motel, The Americans, Banshee, Orphan Black (à moitié anglaise c’est vrai), Masters of Sex, Orange is the New Black. Et puis, du côté des anciennes, il y a du lourd et pas seulement sur le câble. The Good Wife en est à sa cinquième saison et est exceptionnelle de maîtrise. American Horror Story étonne chaque saison à sa façon provocante, The Newsroom est brillante, Scandal est une énorme surprise… Arrêtez-moi, on en a pour la soirée, là !
Ladyteruki. Le pessimisme m’agace et mon plus beau cadeau cette année sera qu’on arrête de se plaindre ! Je ne sais pas si ça tient sous un sapin par contre… Franchement, bien-sûr qu’il y a encore des convives américains que je serais heureuse de recevoir pour les fêtes ! Peut-être qu’il ne faut pas, simplement, attendre que les mêmes rois mages délivrent inlassablement les mêmes cadeaux ; à titre d’exemple, Netflix n’a peut-être pas suivi l’Etoile du Berger, mais il a certainement su trouver l’étable !
Lubiie. Chaque année, je suis éblouie par des nouvelles histoires alors je réponds positivement à cette question. Bien sûr, la mode est au prequel (Bates Motel, Hannibal), aux remakes (Ironside), aux spin-off (The Originals, Alice in the Wonderland). Même si on a l’impression que les Américains se reposent sur ce qui a marché, il y a quelques perles. Cette année a été également marquée par l’horreur entre la secte de serial killer de The Following, le cannibale Hannibal et l’atmosphère inquiétante de Bates Motel. Du côté des séries existantes, les storylines sont toujours aussi créatives et pleines de surprises.
Marion. Beaucoup de déceptions cette année. Si les reprises sont à leur top (The Good Wife, meilleure saison EVER), les nouveautés ne sont pas à la hauteur et les personnages vraiment insipides. Reste Virginia Johnson, aussi intéressante à suivre que jolie à regarder.
Une rentrée sauvée par les sujets de sa Majesté
ILTVSW. À l’exception du Christmas pudding, qu’ont apporté au petit écran nos amis britanniques?
Yann. Je n’ai pas toujours été très attentif à ce qui se faisait chez nos amis british et je le regrette. J’ai tout de même l’impression que les Anglais étaient bouillants cette année ! Que ça soit avec la très pop Peaky Blinders, la sans concessions Southcliffe ou bien l’étonnante In the Flesh. Je retiens surtout Utopia pour son culot aussi bien formel que dans le récit : une belle claque en somme !
Cécile. J’ai un peu honte de le dire mais sorti de Downton Abbey, je regarde peu de séries anglaises. Cette année, c’était Broadchurch, Merlin, The Fall (Gilliaaaaaaaan) et Into the Flesh. Je pense que ça se joue en terme de narration. Je sais qu’à force de regarder quantité de séries américaines, j’ai chopé la structure de ces séries-là et je suis toujours un peu désarçonnée face à une anglaise. Par exemple, impossible de rentrer dans The Hour, je n’ai pas accroché. En dehors de cela, je trouve que c’est moins l’usine en Angleterre, ils prennent tout leur temps (parfois trop), ils soignent peut-être plus leurs œuvres.
Ladyteruki. Beaucoup de bonnes séries, comme toujours; hélas je n’en ai vu qu’une minorité. Les plus marquantes qu’ils aient déposées dans nos souliers cette année étaient sans conteste à mes yeux la très belle What Remains, et The Politician’s Husband. Heureusement qu’on n’a pas eu à attendre pour les déballer !
Lubiie. Je ne regarde pas autant de séries britanniques que des séries américaines mais je dois le dire nos amis anglais assurent en la matière. J’ai été attendrie par l’histoire de Keiran dans In The Flesh, une série de zombie sur la tolérance. J’ai été séduite par les paysages de Top of The Lake et cette histoire touchante proposée par Jane Campion. Les délires de Jon Hamm et Daniel Radcliffe m’ont bien fait rire dans A Young Doctor’s Notebook. Enfin, je viens de voir le pilote de Peaky Blinders et je suis intriguée par cette série.
Marion. Heureusement qu’ils sont là ! Cette rentrée morose a été sauvée par les sujets de la Reine. Quelques coups de coeur récents : Peaky Blinders, The Wrong Mans et la saison 2 de Ripper Street, si cruellement annulée il y a quelques jours. Si l’on remonte sur l’ensemble de 2013, la liste est longue : sans hésiter Utopia, Dates, Plebs, The Mill, In the Flesh, My Mad Fat Diary, The Fall, les secondes saisons de Black Mirror et de Top Boy, et bien sûr Doctor Who, malgré une saison 7 en deçà. Moins d’enthousiasme pour The Escape Artist, la mini-série avec David Tennant qui s’en sort mieux dans Broadchurch. Et la saison 4 de Downton Abbey, que l’on suit toujours avec affection, ne laisse pas une impression fulgurante. En résumé, cette année les séries anglaises auront apporté de vrais personnages, réalistes et attachants, mais surtout de la surprise et de l’originalité, contrairement à des séries américaines qui peinent à tenir le spectateur en haleine et à l’engager émotionnellemment. Il y aurait de nombreuses autres séries à citer mais là on frise l’indigestion de pudding !
ILTVSW. Même question, on remplace le pudding par du poisson fumé, les personnages venus du Nord nous ont ils permis de découvrir de nouvelles contrées émotionnelles?
Yann. Cette année, j’ai découvert Bron/Broen qui date de 2011 et Real Humans qui avait été diffusée en 2012 je crois, ce qui fait de moi un retardataire sur le plan nordique. Et puis, il y avait bien sûr la fin de Borgen. Au-delà du travail admirable que font les Scandinaves, ma seule curiosité trouve toujours de belle choses à dévorer dans leurs séries !
Cécile. C’est surtout une manne de nouvelles idées à adapter manifestement ! Merci The Killing et Broen ! Je fais ma maline parce que là encore, je n’ai vu que Borgen que j’ai vraiment bien aimé mais qui ne figurera jamais dans mon top de l’année. Alors peut-être bien que c’est parce que je viens d’un pays chaud mais je ne suis pas attirée par les séries nordiques. Qui vient de me lancer son saumon ?!
Ladyteruki. Serveur, il y a des boulons dans la sauce à l’aneth ! La diffusion en France m’autorise à chanter une fois de plus les louanges d’Äkta Människor (Real Humans). On se serrera un peu, mais on peu tous les inviter ; on mettra juste les rallonges… électriques !
Lubiie. Je sais, c’est une honte mais je ne regarde pas les créations de nos amis du Nord. Les séries américaines et quelques séries britanniques m’occupent déjà pas mal. Et, on ne peut pas tout voir !
Marion. Novices en la matière, il est temps de passer aux séances de rattrapage ! Vivement, par exemple, la saison 2 de Lilyhammer. Pour rester avec les Norvégiens, il ne faut surtout pas passer à côté de Hellfjord, une comédie/thriller complètement folle qui laisse penser que vivre trop près des pôles a certainement des conséquences magnétiques sur le cerveau. Sans oublier la nouvelle série danoise The Legacy (Arvingerne) qui promet d’être un vrai Festen télévisuel ! Cette année les “scandi addicts” auront eu bien sûr une inclination particulière pour l’ultime saison de Borgen (même si on n’est pas fan de fictions politiques), ainsi que pour Äkta Människor dont la saison 2 vient de commencer.
Bataille de biscuits apéritifs
ILTVSW. Puisque dans toute tablée de réveillon, il faut trouver une bonne raison de se réconcilier ce qui implique d’accepter que le ton monte avant, alors les personnages féminins plus forts que les personnages masculins cette année?
Yann. Généralement, je n’aime pas trop les opposer ! Je ne cautionne pas pour autant une certaine prépondérance de la gent masculine. J’ai toutefois l’impression que les femmes auront le dernier mot cette année puisque la meilleure série du moment nous permet de voir briller l’une d’entre elles ! Je pense à Lizzy Caplan qui fait bien mieux que Michael Sheen dans Masters of Sex.
Cécile. Ah, Marianne, elle est pour moi cette question, n’est-ce pas ?! Nous sommes d’accord que mon objectivité est actuellement à la table des enfants, hein ! Plus fortes, je ne sais pas, plus intéressantes, pour moi c’est indéniable. Quel exceptionnel travail de scénariste a été fait cette année avec des personnages comme Elizabeth Jennings (The Americans), Norma Bates (Bates Motel), Olivia Pope (Scandal), Alicia Florrick (The Good Wife), Birgitte Nyborg (Borgen), Elise Wasserman (The Tunnel) et je me répète avec OITNB, Orphan Black et Masters of Sex. J’en oublie évidemment. Alors forcément les hommes ne sont pas aidés. Don Draper a perdu de sa superbe, le mec de Rectify est complètement catatonique, le héros de Banshee est assez « primaire », le patriarche de Downton Abbey n’a aucune ouverture d’esprit… Heureusement qu’il y a Frank Underwood. Donc cette année, oui, avantage aux femmes.
Ladyteruki. Je veux bien qu’on fasse une bataille de biscuits apéritifs, je me propose même de sortir les cure-dents au besoin, mais je préférerais que ce soit autour de sujets d’importance ! Opposer les personnages masculins et féminins est dommage… Mais s’il fallait néanmoins couvrir de louanges l’une d’entre elles, je dirais Alicia Florrick de The Good Wife ; sur les derniers mois de l’année, elle s’est révélée à elle-même !
Lubiie. Ne prônant pas le féminisme ou la guerre des sexes, pour moi, personnages féminins ou masculins peu importe. L’important, c’est que le personnage soit intéressant, original et attachant. Par exemple, dans Masters of Sex, Bill et Virginia forment un superbe duo et l’un sans l’autre, les protagonistes ne seraient pas aussi convaincants.
Marion. Difficile à dire, il y bien sûr l’héroïne “badass” de 2013 incarnée par Elisabeth Moss dans Top of the Lake ; la troupe irrésistible des détenues dans Orange Is the New Black ; mais aussi la froideur terrible de Robin Wright, la Claire Underwood de House of Cards, et enfin le backlash envers Anna Gun, celle qui incarne la femme du antihéros adulé de Breaking Bad, qui l’a conduit à publier un édito dans le New York Times. Cette question nous a fait réfléchir cette année dans une table ronde sur le blog Séries Chéries.
ILTVSW. Puisque dans toute tablée de réveillon, il faut un moment solennel, les personnages Netflix et Amazon ont-ils fait évolué la notion de personnages dans la conception ou le traitement?
Yann. Avec ces deux-là, on a surtout l’impression que l’on va vers plus d’écoute du téléspectateur, ce qui semble très positif ! Netflix fait ses choix en fonction des goûts de ses abonnés et leur donne la possibilité de tout voir d’un coup. Amazon n’est pas en reste en proposant tout simplement de décider quelle série mérite d’être commandée en incluant le public dans le processus du choix sur pilotes. Est-ce que cela change pour autant leur manière de faire la série ensuite ? Je ne crois pas. Tout cela est encore assez neuf et les deux cadors tentent d’abord d’être crédibles ; ce qui se conçoit en créant des personnages relativement traditionnels pour l’instant.
Cécile. Je n’ai pas eu cette impression. Je pense que si évolution il y a eu, c’est avant tout sur le plan de la diffusion des séries. Je ne crois pas que ça impacte les personnages. Tant House of Cards que Orange is the New Black auraient pu voir le jour sur HBO ou Showtime.
Ladyteruki. Je ne pense pas qu’ils s’en chargent à eux seuls, n’est pas Père Noël qui veut ! Mais, ils contribuent sans aucun doute à bien des avancées, et surtout, officialisent une autre révolution, dans la consommation elle-même. C’est un pas supplémentaire et, maintenant que ces acteurs sortent de la diffusion linéaire, il sera de plus en plus difficile de revenir en arrière.
Lubiie. Le réel changement proposé par Netflix (et Amazon) est davantage au niveau de l’expérience télévisuelle. Même si on peut supposer que ces acteurs sont moins contraints par les tabous des networks et que leur liberté est proche de celle de HBO ou Showtime. Alors, les personnages sont plus osés comme Franck Underwood de House of Cards et certaines des détenues d’Orange is The New Black.
Marion. Si le concept de production des séries peut changer avec ces nouvelles plateformes, on ne peut pas dire que se baser sur les goûts des utilisateurs révolutionne l’écriture des personnages, entre les stéréotypes (Netflix et Amazon et leurs politiciens verreux), le classicisme et le manque de surprise, et parfois même des personnages qui ne tiennent pas sur la longueur notamment dans Orange Is the New Black et les twists qui passent avant toute cohérence émotionnelle.
Paix, amour et foie gras
ILTVSW. Puisque dans toute table tablée de réveillon, il y a toujours quelqu’un qui s’en va en claquant la porte, on met qui dehors cette année?
Yann. J’ai envie de mettre Marc Lavoine dehors ! Je précise que je n’ai rien contre lui mais Crossing Lines, c’était franchement pas ça. Certains me diront que venant de TF1… et oui mais non car il se trouve que j’ai dit du bien de Falco cette année, comme quoi !
Cécile. Moi, je dégage Zoé Hart (Hart of Dixie). Rien de personnel contre Rachel Bilson et j’aime bien la série par ailleurs qui est très fraîche mais cette héroïne c’est tout ce que je déteste : hystérique, qui brasse du vent, qui ne la ferme jamais. Et, en prime, je lui pique son foie gras, na !
Ladyteruki. Mais, absolument pas, cette joyeuse assemblée ne peut qu’être de bonne compagnie ! Il faut dire que je suis très expéditive et que j’ai commencé à mettre pas mal de garnements sur la liste du Père Fouettard voilà plusieurs mois ! Mais, ce soir, je ne suis que Paix, Amour, et Foie Gras.
Lubiie. Dexter ! Même s’il est le serial killer le plus attachant du petit écran, il a raté sa sortie et je lui en veux car je me suis investie dans son histoire pour avoir un final bâclé ! Et je ne suis pas sûre que sa nouvelle vie vaille le coup.
Marion. Sarah Michelle Gellar peut quitter la table pour tromperie sur la marchandise : ses talents d’actrice. Cette année, elle fend le coeur de tous les fans de Buffy contre les vampires et ne semble plus être à la hauteur. Que ce soit dans Ringer ou The Crazy Ones (voir notre review de pilote négative), elle ne paraît naturelle dans aucun rôle. Un acteur de série n’a pas toujours le même succès au cinéma que sur le petit écran et c’est le cas pour Sarah Michelle Gellar. Buffy était peut-être LE rôle de sa vie, qui sait ?
Interdiction de passer commande!
ILTVSW. On fait un vœu pour 2014? Quel personnage manque à la télé?
Yann. Justement, mon souhait, c’est de voir un vrai bon personnage dans une série française ! D’autres l’ont dit avant moi mais il nous faut un anti-héros notamment.
Cécile. Je voudrais faire un vœu qui ne se réalisera pas car il concerne une famille de personnages qui ne reviendra pas : Cesare, Lucrezia et Rodrigo, les Borgias de Showtime vont affreusement me manquer. Je suis verte que la série ait été annulée alors qu’il ne restait qu’une saison à faire. Snif !
Ladyteruki. Pour 2014, je veux plein de découvertes et de surprises ! Je ne veux surtout pas dicter mes attentes et les voir suivies à la lettre : quel ennui… INTERDICTION DE PASSER COMMANDE ! Même les rares séries que j’attends (je ne me pardonnerais pas d’oublier de mentionner Halt & Catch Fire !) devront tout faire pour aller là où je ne les attends pas. Sinon, où est le plaisir ? Allez, à la bonne vôtre, comme on dit par chez moi!
Lubiie. Je souhaite découvrir de nouveaux personnages toujours hauts en couleur et que ceux que j’aime déjà continuent à me surprendre par leurs vies incroyables ! Quel personnage manque à notre télé? Je fais confiance à la créativité des américains, britanniques et autres nationalités pour nous imaginer des personnages extraordinaires. Personnellement, j’apprécie les séries qui s’intéressent à des personnages historiques qui ont échappé à l’histoire comme le gynécologue Bill Masters même si c’est un peu romancé. C’est toujours intéressant de découvrir la vie de quelqu’un qui a existé et dont on ignore tout.
Marion. Exercice périlleux que d’imaginer un personnage qui manquerait aux fictions innombrables que nous regardons à la télévision. Dans un sens, il manque toujours quelque chose, mais dans l’autre, est-on qualifié en tant que spectateur pour imaginer le personnage que les scénaristes n’ont pas créé ? Et si on allait dans le sens d’une plus grande diversité culturelle ? Il y a des efforts de faits aux États-Unis, en Grande-Bretagne, en France, ou dans les pays Scandinaves, mais cela reste encore trop anecdotique. Mieux vaut rire devant une comédie pas toujours très fine comme Citizen Khan qui présente frontalement le métissage de notre société, plutôt que de se satisfaire de personnages en demi-teinte passés au crible de l’uniformisation culturelle. Et pour finir, y’en a marre des anti-héros salauds et des femmes névrosées ! Ces modèles doivent-ils être les uniques représentants de l’homme et de la femme modernes dans les séries ?
Merry Christmas !
Pour combattre le blues du lendemain de fête, vous pouvez aussi retrouver mes talentueux invités sur Twitter…
@Ccilep auteur de Femmes de séries
@Lubiie auteur de Lubie en série
@SeriesCheries auteurs de Séries Chéries
@ladyteruki auteur de Ladyteruki
@yann_k auteur de Séries, le blog!