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Certains affirment que les auteurs racontent toujours la même histoire. Obsédés par l’obsession de leur vie. La série Bloodline, lancée par Netflix le 20 mars, ne fournira pas d’argument à ceux qui pensent le contraire. Les frères Kessler et leur vieux complice d’écriture Daniel Zelman se demandent une nouvelle fois dans leur série : qui est le coupable ? en entraînant le téléspectateur dans un thriller à la temporalité explosée. Comme dans Damages, il y aura du sang, beaucoup de secrets … et vous et moi, nous demandant constamment : « Attends, elle a fait ça ? » « Non, c’est pas possible, pas lui, pas ça ! » À cause des bonds dans le temps qu’ils utilisent de nouveau pour raconter leur histoire. Mais, cette fois-ci, leur arène n’est pas un cabinet d’avocat, leur arène est la famille. Une famille. Les Rayburn.
Certains ne le disent pas mais le pensent très fort, nous, les téléspectateurs regardons encore et toujours les mêmes histoires. Obsédés par les enjeux universels que sont l’amour, la haine, la confiance, la trahison. Et le coach Taylor. C’est ce qui a probablement décidé les créateurs de la série à offrir à Kyle Chandler le rôle de John Rayburn. Shérif local et fils bien-aimé d’une famille qui possède un bout de paradis dans les Keys, en Floride. Dès les premiers instants, sa voix, au timbre chaleureusement caractéristique, nous donne l’agréable sensation, et l’espoir fou, de voir Mr T revenir. Les auteurs, ces coquins, ont rendu John Rayburn très semblable. Enfin, presque. Enfin, pas tout à fait. Trop tard, on est piégé !
En fait, John Rayburn serait plutôt un cousin de Eric Taylor. Le même genre de gars qui prend bien soin de sa famille. Mais comme sa famille doit faire face à des problèmes qui rappellent une autre partie du Texas, Dallas plus que Dillon, le couz’ prend finalement de mauvaises décisions. Comme si dans le monde des Kessler/Zelman un brave homme ne pouvait pas demeurer fidèle à sa ligne de conduite. Malgré son motto : Clear eyes, Full hearts, Can’t lose.
Et nous, nous plongeons dans Bloodline pour les mêmes raisons que nous regardions Friday Night Lights. La série nous rappelle combien nous ne sommes rien sans les autres. Mais adopte, pour le faire, un point de vue sombre. En nous montrant ce qui arrive quand une communauté est dysfonctionnelle. Les Rayburn peuvent bien vivre sur une île magnifique. Ils peuvent bien avoir beaucoup plus que Tami et Eric Taylor. Mais leur bout de paradis est pourri de l’intérieur. Il est aisé de deviner que ça n’a pas dû rigoler beaucoup à la table du dîner. Et que les amis des enfants n’étaient pas franchement bienvenus. Sombre endroit que le foyer des Rayburn.
Alors qu’il était extrêmement divertissant de regarder la brillante et folle avocate Patty Hewes détruire ses adversaires dans Damages, j’ai le sentiment que mon crush ne pourrait n’être que furtif pour Bloodline. Dans le monde fou d’aujourd’hui, la famille est l’ultime refuge. Et les personnages dans Bloodline, ressemblent tellement à cette part de nous-mêmes que nous n’aimons pas et passons notre temps à combattre qu’ils ne nous offrent pas la distance distrayante que nous procuraient le méchant JR ou la naïve Sue Ellen. Ils sont si basiquement faibles, médiocres ou bousillés qu’on ne peut pas exclure qu’ils fassent naître, chez certains d’entre nous, une énorme envie de (re) commencer FNL.
La semaine prochaine sur ILTVSW … Oups, pas encore tranché, désolée.
Titre/Title : Bloodline
Créateurs/Creators : Glenn Kessler, Todd Kessler, Daniel Zelman
Cast : Kyle Chandler, Ben Mendelsohn, Linda Cardellini, Sam Shepard, Sissy Spacek, Chloë Sevigny.
Maths : 1 saison/season
Chaîne/Network : Netflix
They say writers keep telling the same story over and over again. Obsessed by their lifetime’s obsession. Bloodline, debuting March 20 on Netflix, will not prove wrong those who think that way. The Kessler brothers with their longtime writing buddy Daniel Zelman are doing a whodunit back and forth thriller again. Like in their previous show Damages there will be blood, a lot of secrets and you and me constantly wondering : « Wait, she did that ? » « No, come on, he did not ! » Because of the flash forward mode of story telling they are using again. But this time their arena is not the workplace. Their arena is the family. A family. The Rayburn family.
They don’t say but they know that, we, viewers keep watching the same stories over and over again. Obsessed by universal issues such as love, hate, trust, betrayal. And coach Taylor. That’s probably what led the creators to cast Kyle Chandler for the part of John Rayburn. Local sheriff and beloved son of a family that owns a piece of paradise in the Florida keys. From the very beginning of the show, we have the comfort feeling, and the foolish hope, that we are going to get the chance to spend time again with mister T. The writers have made John Rayburn very much coach Taylor-ish. Almost. Not really. Too late, we are hooked.
In fact, John Rayburn is more of a cousin of Eric Taylor. The same type of guy who takes good care of his family. But because of family’s issues that remind us of another part of Texas, Dallas much more than Dillon, he finally makes wrong decisions. Just as if in the Kessler/Zelman’s world a good man couldn’t win not even when he has clear eyes, a full heart and is convinced that he can’t lose.
And we watch Bloodline for the exact same reason we watched Friday Night Lights. It reminds us how important it is to count on each other. But it does it in a dark way. Showing us what happens when the community is dysfunctional. The Rayburn may live on a beautiful island. They may have a lot more money than Eric and Tami Taylor. But their piece of paradise is rotten from the inside. We can easily guess that there were no happy family dinners when the siblings were kids. The door wasn’t probably open to their friends. The Rayburn household was a dark place.
As much as it was fun to follow crazy and brilliant Patty Hewes, the devilish lawyer, destroying her opponents in Damages, we have the feeling that our crush may not last for Bloodline. In our messy world, family is the ultimate shelter. And the characters of Bloodline look so much like the parts of us that we don’t like and keep fighting, meaning no one in the show is JR bad or Sue Ellen naive but just regular weak and mediocre or fucked up, that some of us might just prefer to watch FNL all over again.
Next week in ILTVSW … Oops, not decided yet, sorry.
Une Réponse vers “ILTVSW pilot crush : Bloodline”