Un gars, une fille & une série TV: True Detective

2 Mar

Chers lecteurs

C’est l’histoire d’une catastrophe évitée. Si vous n’avez jamais fréquenté Twitter, il vous sera utile de conserver cet épisode en tête avant de, peut-être un jour, rédiger vos premiers tweets. Et, si vous êtes déjà addict, désolée de vous rappeler le douloureux souvenir du tweet de trop. Celui qui vous a fait boire pour oublier. Ou, qui vous a fâché sur la place publique, et pour toute la vie, avec un BFF.

Sujet de la discorde : l’épisode 6 de la série True Detective diffusée sur HBO et, en France, sur OCS City. Un polar créé par le romancier américain Nic Pizzolatto qui signe ici sa première série. Huit épisodes qui sous prétexte de résoudre une sordide affaire de serial killer en Louisiane, explorent la misère de la condition humaine – et oui, on fait des trucs fous comme ça à la TV – à travers le destin des deux détectives chargés de l’enquête Rust Cohle et Martin Hart incarnés avec intensité et précision par Matthew McConaughey et Woody Harrelson.

Comment peut-on frôler l’incident diplomatique devant un petit bijou pareil? C’est ce qui guette tous les passionnés. Avec Yann, l’auteur du très riche et rigoureux Séries, le blog!, c’est ce qui a failli nous arriver. De tweet en tweet, le ton est monté … Et puis, miracle de la sériephilie, notre divergence a finalement donné lieu à une discussion à bâtons rompus. Qui nous a inspiré la conversation suivante. True Detective un premier bilan en cinq questions.

To my readers, exceptionally ILTVSW will only be French speaking this week. The blog is hosting a TV critic battle about True Detective and women. But as soon as next week things will be back to normal meaning French & English.

ILTVSW. True Detective, c’est bientôt la fin, on commence par ce qui a fâché, après un consensus sur la qualité de la série, certains reprochent à Nic Pizzolatto d’avoir négligé ou sacrifié les personnages féminins …

Un gars. C’est le sujet de la semaine ! Le point de départ de la position défendue par Emily Nussbaum (la critique du New Yorker dans son article : The shallow deep talk of True Detective) peut se résumer ainsi. Aucun personnage féminin consistant ne parvient à exister dans l’ombre des inspecteurs Cohle et Hart. Entre les prostituées, les conquêtes de Marty, sa femme et même l’une de ses filles, le tableau est désastreux ! Ce constat est indéniable mais il faut, je pense, considérer la démarche de l’auteur. Nic Pizzolatto s’inscrit ici dans le registre du polar noir – un genre où la femme n’est souvent qu’un simple faire-valoir – et transpose une double narration très littéraire à la série. Ce sont ces deux flics qui nous comptent l’histoire via leurs interrogatoires et forcément le récit tient compte de leurs personnalités, de leurs déformations. De ce point de vue, la distanciation entre le duo et le reste des protagonistes (et non uniquement les femmes) se justifie. Mais de manière générale, personne n’échappe au marasme. Rust est nihiliste et suffisant, Marty est l’archétype du beauf limité. Bref, on aurait tort de tirer de trop rapides conclusions d’autant plus qu’il nous reste encore l’acte final à découvrir…

Une fille. C’est le sujet de la semaine et, peut-être, un peu plus. C’est le problème des séries lorsqu’elles sont des petits bijoux, on s’habitue à être ébloui et au moment où l’on prend du recul, on chipote un peu. Lundi dernier, c’est ce qui s’est passé. Emily Nussbaum dans son article reproche au scénariste d’abuser un peu facilement de scènes de sexe dans lesquelles il focalise beaucoup sur les postérieurs féminins. Ce n’est pas une posture moralisante, elle dit simplement que ces scènes n’enrichissent pas le récit. Qu’elles sont un peu faciles. Je comprends son point de vue. Et je le partage pour l’épisode 6. D’autant que depuis le début de sa saison True Detective semble mettre un point d’honneur à fouler artistiquement de nouveaux territoires. Le polar peut faire différemment. Récemment Jane Campion en a fait la démonstration. L’esthétique spectaculaire et somptueuse de Top of the Lake a marqué les imaginaires sériephiles. Mais, pas seulement. C’est une perspective nouvelle aussi qui demeure. La détective Robin Griffin en enquêtant pose la question de la féminité, de la construction et de la reconstruction d’une femme profondément meurtrie. Une question qui est soulevée comme à travers un kaléidoscope par les destins des autres femmes de la série, la jeune Tui, la propre mère de Robin, et les femmes des terres du Paradise. Pour revenir à notre discorde, ce qui est intéressant c’est que sur un format similaire Top of the Lake n’a pas fait l’économie de subtils personnages masculins.

Michelle Monaghan/Maggie Hart

ILTVSW. True Detective, c’est une série d’acteurs, tout le monde salue la performance de Matthew McConaughey dans la peau de Rust Cohle et vous?

Un gars. Oui, McConaughey est le détonateur de toute évidence ! Sa seule présence attirait l’attention avant la diffusion et sa prestation est à la hauteur d’un acteur au sommet de son art. Longtemps cantonné à des rôles de belle gueule, il a fendu l’armure depuis Magic Mike et fascine à chaque apparition notamment grâce à une élocution sudiste ensorcelante. Mais il ne faut pas oublier Woody Harrelson, très bon lui aussi dans un rôle peut-être encore un peu plus compliqué que son compère.

Une fille. Évidemment. C’est un régal de voir Matthew McConaughey se fondre ainsi dans la peau torturée de Rust Cohle. La précision de son jeu est saisissante. Mais je la trouve aussi complètement liée à celle de Woody Harrelson en Martin Hart. Les fulgurances de Rust Cohle n’existent que confrontées à la médiocrité de Martin Hart. Ces deux personnages sont indissociables. Le jeu des deux acteurs aussi. Je l’apprécie comme un tout. Nic Pizzolatto résume bien cela quand il dit que le jeu de McConaughey et Harrelson a ajouté un niveau et une profondeur à l’histoire.

Avec le recul, je crois qu’on étalera encore un peu plus de superlatifs sur l’écriture de Pizzolatto. Yann

ILTVSW. True Detective, c’est un feu d’artifice visuel et finalement … c’est tout ?

Un gars. On a beaucoup parlé de la fameuse scène finale du quatrième épisode, ce plan séquence haletant qui va immanquablement rester comme un de ces instants majeurs de l’histoire de la télévision. Toutefois, je serais presque tenté de dire que c’est l’arbre qui cache la forêt ! Alors oui, la photographie d’Adam Arkapaw (Top of the Lake) est très belle. Il capture parfaitement ces ambiances de Louisiane industrielle si chère à l’auteur. Mais la mise en scène de Cary Fukunaga est très sobre. Hormis le coup d’éclat mentionné ci-dessus, il y a une réelle volonté de s’effacer, dans une tradition très brute et minimale du cinéma indépendant d’ailleurs. Je crois qu’on ne peut donc pas parler d’une mise en scène qui en met plein la vue, non. La magie de True Detective est ailleurs ! Le montage aura été, par contre, l’étape cruciale. Pizzolatto a conçu un récit qui navigue sans arrêt entre les époques. Cet assemblage était le véritable défi de la série. Les monologues de Cohle pendant lesquels on bascule entre les personnages et les époques sont fascinants. La manière avec laquelle ils sont sublimés par une progression des inflexions de McConaughey, elle-mêmes subtilement accompagnées par une musique anxiogène : ça c’est grand Art ! Avec le recul, je crois qu’on étalera encore un peu plus de superlatifs sur l’écriture de Pizzolatto. Voilà un scénariste qui ose des tirades invraisemblables, entre théories philosophiques tirés par les cheveux et leçons de vie improbables. Sur le coup, on est sous le charme des Matthew et Woody mais il faudra bien qu’on s’aperçoive que le texte est brillant avant d’être déclamé par des acteurs fussent-ils talentueux !

Une fille. La réponse de Yann est exactement la raison pour laquelle il était inconcevable que je laisse un tweet nous brouiller! Son regard sur les séries est d’une passionnante précision. C’est toujours un régal de discuter avec lui. Et, je suis parfaitement d’accord pour dire avec lui que le maître de True Detective est incontestablement Nic Pizzolatto. C’est vrai que le plan séquence de six minutes est tellement tendu et inouï qu’il figurera probablement dans les manuels de cinéma. Mais True Detective ne se résume certainement pas à lui. L’écriture de Pizzolatto est si sophistiquée que cela en est presque insensé. Surtout que mis à part un job dans la writing room de The Killing version US, True Detective est son deuxième boulot à la TV, c’est écrit sur son CV!

Woody Harrelson et Matthew McConaughey

ILTVSW. True Detective, c’est une série écrite par un seul auteur, cela remet-il en cause le mythe de la désormais fameuse writing room?

Un gars. Je ne crois pas. Pizzolatto est arrivé en position de force auprès des chaînes car il avait réussi à convaincre McConaughey au préalable. Le soutien de l’acteur lui a permis de s’offrir beaucoup de liberté mais c’est une exception qui confirme la règle. Il est justement très tentant d’imaginer que les responsables d’HBO doivent actuellement lui mettre la pression pour qu’il délègue un peu afin d’allonger la saison 2 de quelques épisodes…

Une fille. True Detective fait la preuve qu’une série de huit épisodes ne doit pas obligatoirement être le fruit d’une réflexion et d’une écriture collective pour être intéressante, en tout cas. Dans quelle mesure le passé créatif de Pizzollato ne constitue-t-il pas une explication? Son roman Galveston plongeait déjà dans les eaux sombres de La Nouvelle Orléans, il a grandi en Lousiane, le pilote de True Detective n’est que son cinquième script, finalement c’est une œuvre éminemment personnelle cette série. Comme le prolongement du travail entamé avec son roman, peut-être donc que dans ces conditions c’est non seulement possible, mais aussi la meilleure solution d’écrire à une main…

ILTVSW. True Detective, c’est une série qui a affolé les réseaux sociaux parce qu’il n’y avait rien de bouleversant depuis la rentrée 2013?

Un gars. En effet ! Sous l’influence du câble, les networks réservent de plus en plus pour la mi-saison leurs projets les plus ambitieux, qui se trouvent souvent être sur des formats proches d’ailleurs (autour de 10-13 épisodes). Et puis surtout, hormis peut-être Masters of Sex, le câble ne nous a rien offert de consistant en fin d’année 2013. Après, les réseaux sociaux s’alimentent de l’événement et chaque épisode soulève de nouveaux sujets, preuve supplémentaire que la série va durablement marquer les esprits. Cette semaine, la polémique sur la faiblesse des personnages féminins succède aux théories sur le roi jaune inspiré d’un recueil de nouvelles (The King in Yellow) qu’un certain Robert W. Chambers publiait en 1895, du pain béni pour alimenter la ferveur online…

Une fille. Je partage ton point de vue, la rentrée 2013 américaine n’a rien produit de passionnant ou de différent à l’exception de Masters of Sex. Donc lorsque qu’une perle arrive à l’antenne, elle fait logiquement l’objet d’une activité frénétique sur les réseaux sociaux. Le genre du polar est particulièrement propice aux commentaires à l’infini car même si dans True Detective le voyage artistique compte évidemment beaucoup que la destination, on brûle tous de savoir ce qui s’est vraiment produit entre Rust Cohle et Martin Hart et qui est le malade qui court dans la nature. Le jeu de piste lorsqu’il est parfaitement maîtrisé donne forcément lieu à des prolongations sur Internet. Comme il ne reste plus que deux épisodes, je croise très fort les doigts pour que la promesse du genre soit tenue. Ce qui installerait Pizzolatto parmi les maîtres de la TV.

ILTVSW. True Detective, c’est une série qui a voulu réinventer le genre du polar, y est-elle parvenue?

Un gars. Sur le fond je ne pense pas et ce n’était sûrement pas l’ambition de Pizzolatto. Par contre sur la forme, il y a deux aspects à surveiller. Le principe de la double narration rétrospective est sûrement novateur, du moins sur cette ampleur. Et deuxièmement, le format de l’anthologie saisonnière ouvre fatalement de nouvelles perspectives, surtout au sein du genre policier si pratiqué. Établir un début, un milieu et une fin à l’échelle d’une saison est une aubaine que le format sériel n’a pas encore vraiment appréhendé. Il y a bien sûr le précédent American Horror Story mais je pense qu’ils seront nombreux à s’engouffrer dans la brèche à la suite d’une True Detective qui n’aura laissé personne indifférent.

Une fille. J’ai le sentiment que du point de vue de la sensibilité et de la primauté du parti pris, True Detective est en tout cas sûrement à ranger dans la catégorie des polars d’auteurs. Dans la lignée des séries récentes dont l’approche sophistiquée de la forme n’est pas là pour dissimuler la pauvreté de l’écriture. Mais lui confère tout au contraire une puissance exponentielle. Je pense que Pizzolatto se sert d’un genre extrêmement codifié pour dire des choses, le polar ne lui sert que de véhicule. Par exemple, il dynamite habilement le cadre spatio temporel mais moins pour brouiller les cartes que pour perpétuellement nous promener dans une sorte d’analyse in vivo de Rust Cohle et Martin Hart. Pizzollato dit que le polar est le nouveau roman social. Il fait un parallèle  entre le dysfonctionnement du monde actuel et l’univers du polar… C’est un bon indice, je crois, pour apprécier son travail.

Ici la traduction par Yann d’une interview de Nic Pizzolatto dans EW (Spoilers) 

La semaine prochaine dans ILTVSW… Oups, pas encore tranché, désolée.

ILTVSW before Christmas Party

15 Déc

FRA/ENG

Ceeeeeelebrate good times come on ! Hum hum hum hum HUM HUM Hum hum Hi Han. There’s a party goin’ on right here. A celebration to last throughout the years… Oups. Sorry, c’est un peu un truc privé ce soir sur I Love TV So What ? En plus, vous êtes carrément en avance et être prise en flagrant délit de Kool and the gang avec une cuillère en bois comme micro, c’est pire que de se faire piquer en train de pleurer devant Gossip Girl. Mais, si c’est mon Karma de Noël, je dois l’accepter. A quoi bon lutter? Surtout que j’ai une bonne raison d’être euphorique. Et, oui…

Mon Noël 2013 ne sera pas banal. Frimer, c’est mal. Normalement, je ne frime jamais. No selfies avec Lady Grantham, pas non plus de posture modeste à côté de Vince Gilligan. Pourtant, ce soir, je le sens que je vais craquer. Je ne peux pas résister. Vous savez qui vient dîner ??? Un truc de fou. Une bande de talentueux sériephiles de la blogosphère. Quatre filles & un gars qui m’ont régalée avec leurs analyses toute l’année. Des blogueurs qui ont accepté de mettre leurs tenues de soirée pour ILTVSW et de venir accompagnés de leurs personnages préférés. Cécile Pinaud de Femmes de séries, Lubiie de Lubie en série, Marion porte-parole dynamique de Séries Chéries, Ladyteruki de Ladyteruki et Yann de Séries, le blog!

Je suis tellement flattée que j’ai ruiné la dinde. En même temps, un volatile qui déshonore la moitié du genre humain, c’est forcément un oiseau de mauvais augure. Et nous, on va passer une super soirée. Parmi les invités, il y a ceux que l’on aime, ceux que l’on ne supporte pas, ceux qui nous manquent. Un concentré d’émotions fortes. Un réveillon, quoi. Tchin et joyeux Noël à tous!

To my readers, exceptionally ILTVSW will only be French speaking this week. The blog is hosting a Christmas party with French TV bloggers. But as soon as next week things will be back to normal meaning French & English. English speaking bloggers you are welcome to contact me to guest post. Happy holidays to you all !

DA1

ILTVSW. Bon alors, on invite qui à notre dîner de Noël ? Quels personnages ont pour vous été incontournables cette année?

Yann. J’ai tout de suite en tête Frank Underwood ! House of Cards version Netflix n’aurait pas eu la même ampleur sans la classe de Kevin Spacey. Le phénomène Netflix et sa mise en avant dans la série l’auront placé au-dessus de la mêlée cette année.

Cécile. Je rêve d’un dîner de Noël (ou pas d’ailleurs) avec les clones d’Orphan Black. Vous imaginez la soirée schizo que l’on passerait ? Ce serait formidable! Alors, forcément, avec ma petite déformation « passionnelle » pour les héroïnes de série, je suis plus encline à les inviter. Les filles d’Orange is the New Black sont fabuleuses. Il y aura toujours une place à ma table (et dans mon cœur) pour Debra Morgan (oui, je suis dans le déni le plus total concernant la fin de Dexter !). Et puis, pour varier un peu, je rajoute Walter Bishop de Fringe ! Je ne cache pas que le dîner risque d’être épuisant !

Ladyteruki. Je sais qu’on n’est pas supposés parler de politique, de religion… ou de sexe à table, mais enfin, imaginez un peu un dîner de réveillon avec le Dr Masters et Virginia Johnson, de Masters of Sex ! On les mettrait face au « pod » de House of Lies, et on regarderait les échanges en sirotant du vin de Noël bien épicé…

Lubiie. Cette année, on va être nombreux autour de la table ! Sarah et ses clones (Orphan Black) occupent sept places mais je fais confiance à Allison pour assurer la préparation du repas. Bill Masters sera de la partie accompagnée de sa sublime acolyte Virginia Johnson (Masters of Sex). Daniel Holden (Rectify) passe son premier Noël d’homme libre depuis sa sortie de prison. Et Piper Chapman obtient une permission de sortie pour se joindre aux festivités (Orange is the New Black). Quant à Kieren, il fête son premier réveillon en zombie mais sa famille est là pour l’épauler (In The Flesh). Espérons que Ryan Hardy et son pire ennemi Joe Caroll feront une trêve le temps des fêtes (The Following). Olivia Pope, son président et sa clique s’occupent des problèmes au cas où (Scandal). Norma Bates participe également à la préparation du repas en tant que responsable d’un motel, elle assure le service (Bates Motel). Les espions russes Elizabeth et Philip (The Americans) prétendent de passer de bonne fête. Enfin, Walter White vient pour célébrer un dernier Noël.

Marion. D’abord, la pétillante Kate de The Trophy Wife (Malin Akerman), parce qu’elle tient bon face aux deux ex-femmes de son mari, aux trois enfants qui viennent dans le package, et qu’elle garde le sourire en toute circonstance. Ensuite, Jackson Hunt de Castle (James Brolin), tueur pour la CIA. A son âge, il a certainement plein de choses à nous apprendre.

Le miracle de Noël

ILTVSW. Parmi les derniers venus, c’est-à-dire les petits nouveaux depuis Noël dernier, qui mérite la place d’invité d’honneur et pourquoi?

Yann. Ma préférence va à Daniel Holden dans Rectify. Aden Young y est fantastique ! Il délivre une performance de celle qui coupe le souffle du sériephile, du grand Art, tout simplement.

Cécile. Virginia Johnson bien sûr. Lizzy Caplan me bluffe chaque semaine un peu plus dans Masters of sex. Je l’imagine bien discuter le bout de gras avec Ichabod Crane de Sleepy Hollow par exemple, le choc culturel par excellence dont elle se tirerait avec panache comme tout ce qu’elle fait !

Ladyteruki. En imaginant que la barrière de la langue soit inexistante (c’est le miracle de Noël !), il faudrait absolument que l’héroïne de Woman, Koharu Aoyagi, apporte sa chaleur et son humanité à la table. Elle peut même amener ses enfants, c’est dire !

Lubiie. Un seul invité d’honneur ! Difficile car celui que je choisis, a sept visages. Sarah Manning et ses clones méritent les honneurs pour cette année.

Marion. Ichabod Crane qui nous vient de Sleepy Hollow (Tom Mison). Son accent et son physique sont craquants. Il a de bonnes manières, il est à la fois beau, intelligent et drôle. L’homme idéal ! Il est né au XVIIIe siècle mais semble de meilleure compagnie qu’un homme moderne. Par ailleurs, ce serait une bonne action de l’inviter, car le pauvre est seul au monde, sans repères. Un bon repas de Noël lui ferait le plus grand bien ! Et pour ne rien gâcher, il est anglais. En fait, Tom Mison, c’est le parfait cadeau de Noël.

Virginia Johnson/Lizzy Caplan – Masters of sex

ILTVSW. Nos amis les personnages américains sont-ils encore au top de leur forme?

Yann. Oui, j’y crois ! Beaucoup aiment à pointer du doigt l’abondance des remakes. D’autres, si ce n’est les mêmes, considèrent qu’il y a eu un âge d’or et qu’il est désormais derrière nous… Je pense, au contraire, qu’il y a une convergence actuelle très forte vers le format sériel. D’immenses talents du septième art vont participer au petit écran prochainement (on peut citer Les frères Cohen, James Gray, Steve McQueen et peut-être même Alexander Payne). Cette année, on a vu des séries visuellement très fortes comme Hannibal ou Top of The Lake, même si elle se situe en Nouvelle-Zélande. Des acteurs comme Elisabeth Moss, Lizzy Caplan, Hugh Dancy ou bien Kevin Spacey et Aden Young n’ont rien à envier à leurs prédécesseurs.

Cécile. Je crois qu’il n’y a pas trop de souci à se faire pour eux. Je suis d’accord avec Yann. Le discours « ils ne font que des remake » est dépassé quand on voit la qualité des nouvelles séries comme Bates MotelThe Americans, BansheeOrphan Black (à moitié anglaise c’est vrai), Masters of SexOrange is the New Black. Et puis, du côté des anciennes, il y a du lourd et pas seulement sur le câble. The Good Wife en est à sa cinquième saison et est exceptionnelle de maîtrise. American Horror Story étonne chaque saison à sa façon provocante, The Newsroom est brillante, Scandal est une énorme surprise… Arrêtez-moi, on en a pour la soirée, là !

Ladyteruki. Le pessimisme m’agace et mon plus beau cadeau cette année sera qu’on arrête de se plaindre ! Je ne sais pas si ça tient sous un sapin par contre… Franchement, bien-sûr qu’il y a encore des convives américains que je serais heureuse de recevoir pour les fêtes ! Peut-être qu’il ne faut pas, simplement, attendre que les mêmes rois mages délivrent inlassablement les mêmes cadeaux ; à titre d’exemple, Netflix n’a peut-être pas suivi l’Etoile du Berger, mais il a certainement su trouver l’étable !

Lubiie. Chaque année, je suis éblouie par des nouvelles histoires alors je réponds positivement à cette question. Bien sûr, la mode est au prequel (Bates MotelHannibal), aux remakes (Ironside), aux spin-off (The OriginalsAlice in the Wonderland). Même si on a l’impression que les Américains se reposent sur ce qui a marché, il y a quelques perles. Cette année a été également marquée par l’horreur entre la secte de serial killer de The Following, le cannibale Hannibal et l’atmosphère inquiétante de Bates Motel. Du côté des séries existantes, les storylines sont toujours aussi créatives et pleines de surprises.

Marion. Beaucoup de déceptions cette année. Si les reprises sont à leur top (The Good Wife, meilleure saison EVER), les nouveautés ne sont pas à la hauteur et les personnages vraiment insipides. Reste Virginia Johnson, aussi intéressante à suivre que jolie à regarder.

Une rentrée sauvée par les sujets de sa Majesté

ILTVSW. À l’exception du Christmas pudding, qu’ont apporté au petit écran nos amis britanniques?

Yann. Je n’ai pas toujours été très attentif à ce qui se faisait chez nos amis british et je le regrette. J’ai tout de même l’impression que les Anglais étaient bouillants cette année ! Que ça soit avec la très pop Peaky Blinders, la sans concessions Southcliffe ou bien l’étonnante In the Flesh. Je retiens surtout Utopia pour son culot aussi bien formel que dans le récit : une belle claque en somme !

Cécile. J’ai un peu honte de le dire mais sorti de Downton Abbey, je regarde peu de séries anglaises. Cette année, c’était BroadchurchMerlinThe Fall (Gilliaaaaaaaan) et Into the Flesh. Je pense que ça se joue en terme de narration. Je sais qu’à force de regarder quantité de séries américaines, j’ai chopé la structure de ces séries-là et je suis toujours un peu désarçonnée face à une anglaise. Par exemple, impossible de rentrer dans The Hour, je n’ai pas accroché. En dehors de cela, je trouve que c’est moins l’usine en Angleterre, ils prennent tout leur temps (parfois trop), ils soignent peut-être plus leurs œuvres.

Ladyteruki. Beaucoup de bonnes séries, comme toujours; hélas je n’en ai vu qu’une minorité. Les plus marquantes qu’ils aient déposées dans nos souliers cette année étaient sans conteste à mes yeux la très belle What Remains, et The Politician’s Husband. Heureusement qu’on n’a pas eu à attendre pour les déballer !

Lubiie. Je ne regarde pas autant de séries britanniques que des séries américaines mais je dois le dire nos amis anglais assurent en la matière. J’ai été attendrie par l’histoire de Keiran dans In The Flesh, une série de zombie sur la tolérance. J’ai été séduite par les paysages de Top of The Lake et cette histoire touchante proposée par Jane Campion. Les délires de Jon Hamm et Daniel Radcliffe m’ont bien fait rire dans A Young Doctor’s Notebook. Enfin, je viens de voir le pilote de Peaky Blinders et je suis intriguée par cette série.

Marion. Heureusement qu’ils sont là ! Cette rentrée morose a été sauvée par les sujets de la Reine. Quelques coups de coeur récents : Peaky Blinders, The Wrong Mans et la saison 2 de Ripper Street, si cruellement annulée il y a quelques jours. Si l’on remonte sur l’ensemble de 2013, la liste est longue : sans hésiter Utopia, Dates, Plebs, The Mill, In the Flesh, My Mad Fat Diary, The Fall, les secondes saisons de Black Mirror et de Top Boy, et bien sûr Doctor Who, malgré une saison 7 en deçà. Moins d’enthousiasme pour The Escape Artist, la mini-série avec David Tennant qui s’en sort mieux dans Broadchurch. Et la saison 4 de Downton Abbey, que l’on suit toujours avec affection, ne laisse pas une impression fulgurante. En résumé, cette année les séries anglaises auront apporté de vrais personnages, réalistes et attachants, mais surtout de la surprise et de l’originalité, contrairement à des séries américaines qui peinent à tenir le spectateur en haleine et à l’engager émotionnellemment. Il y aurait de nombreuses autres séries à citer mais là on frise l’indigestion de pudding !

Tommy Shelby/Cillian Murphy – Peaky Blinders

ILTVSW. Même question, on remplace le pudding par du poisson fumé, les personnages venus du Nord nous ont ils permis de découvrir de nouvelles contrées émotionnelles?

Yann. Cette année, j’ai découvert Bron/Broen qui date de 2011 et Real Humans qui avait été diffusée en 2012 je crois, ce qui fait de moi un retardataire sur le plan nordique. Et puis, il y avait bien sûr la fin de Borgen. Au-delà du travail admirable que font les Scandinaves, ma seule curiosité trouve toujours de belle choses à dévorer dans leurs séries !

Cécile. C’est surtout une manne de nouvelles idées à adapter manifestement ! Merci The Killing et Broen ! Je fais ma maline parce que là encore, je n’ai vu que Borgen que j’ai vraiment bien aimé mais qui ne figurera jamais dans mon top de l’année. Alors peut-être bien que c’est parce que je viens d’un pays chaud mais je ne suis pas attirée par les séries nordiques. Qui vient de me lancer son saumon ?!

Ladyteruki. Serveur, il y a des boulons dans la sauce à l’aneth ! La diffusion en France m’autorise à chanter une fois de plus les louanges d’Äkta Människor (Real Humans). On se serrera un peu, mais on peu tous les inviter ; on mettra juste les rallonges… électriques !

Lubiie. Je sais, c’est une honte mais je ne regarde pas les créations de nos amis du Nord. Les séries américaines et quelques séries britanniques m’occupent déjà pas mal. Et, on ne peut pas tout voir !

Marion. Novices en la matière, il est temps de passer aux séances de rattrapage ! Vivement, par exemple, la saison 2 de Lilyhammer. Pour rester avec les Norvégiens, il ne faut surtout pas passer à côté de Hellfjord, une comédie/thriller complètement folle qui laisse penser que vivre trop près des pôles a certainement des conséquences magnétiques sur le cerveau. Sans oublier la nouvelle série danoise The Legacy (Arvingerne) qui promet d’être un vrai Festen télévisuel ! Cette année les “scandi addicts” auront eu bien sûr une inclination particulière pour l’ultime saison de Borgen (même si on n’est pas fan de fictions politiques), ainsi que pour Äkta Människor dont la saison 2 vient de commencer.

Bataille de biscuits apéritifs

ILTVSW. Puisque dans toute tablée de réveillon, il faut trouver une bonne raison de se réconcilier ce qui implique d’accepter que le ton monte avant, alors les personnages féminins plus forts que les personnages masculins cette année?

Yann. Généralement, je n’aime pas trop les opposer ! Je ne cautionne pas pour autant une certaine prépondérance de la gent masculine. J’ai toutefois l’impression que les femmes auront le dernier mot cette année puisque la meilleure série du moment nous permet de voir briller l’une d’entre elles ! Je pense à Lizzy Caplan qui fait bien mieux que Michael Sheen dans Masters of Sex.

Cécile. Ah, Marianne, elle est pour moi cette question, n’est-ce pas ?! Nous sommes d’accord que mon objectivité est actuellement à la table des enfants, hein ! Plus fortes, je ne sais pas, plus intéressantes, pour moi c’est indéniable. Quel exceptionnel travail de scénariste a été fait cette année avec des personnages comme Elizabeth Jennings (The Americans), Norma Bates (Bates Motel), Olivia Pope (Scandal), Alicia Florrick (The Good Wife), Birgitte Nyborg (Borgen), Elise Wasserman (The Tunnel) et je me répète avec OITNBOrphan Black et Masters of Sex. J’en oublie évidemment. Alors forcément les hommes ne sont pas aidés. Don Draper a perdu de sa superbe, le mec de Rectify est complètement catatonique, le héros de Banshee est assez « primaire », le patriarche de Downton Abbey n’a aucune ouverture d’esprit… Heureusement qu’il y a Frank Underwood. Donc cette année, oui, avantage aux femmes.

Ladyteruki. Je veux bien qu’on fasse une bataille de biscuits apéritifs, je me propose même de sortir les cure-dents au besoin, mais je préférerais que ce soit autour de sujets d’importance ! Opposer les personnages masculins et féminins est dommage… Mais s’il fallait néanmoins couvrir de louanges l’une d’entre elles, je dirais Alicia Florrick de The Good Wife ; sur les derniers mois de l’année, elle s’est révélée à elle-même !

Lubiie. Ne prônant pas le féminisme ou la guerre des sexes, pour moi, personnages féminins ou masculins peu importe. L’important, c’est que le personnage soit intéressant, original et attachant. Par exemple, dans Masters of Sex, Bill et Virginia forment un superbe duo et l’un sans l’autre, les protagonistes ne seraient pas aussi convaincants.

Marion. Difficile à dire, il y bien sûr l’héroïne “badass” de 2013 incarnée par Elisabeth Moss dans Top of the Lake ; la troupe irrésistible des détenues dans Orange Is the New Black ; mais aussi la froideur terrible de Robin Wright, la Claire Underwood de House of Cards, et enfin le backlash envers Anna Gun, celle qui incarne la femme du antihéros adulé de Breaking Bad, qui l’a conduit à publier un édito dans le New York Times. Cette question nous a fait réfléchir cette année dans une table ronde sur le blog Séries Chéries.

Alicia Florrick/Julianna Margulies – The Good Wife

ILTVSW. Puisque dans toute tablée de réveillon, il faut un moment solennel, les personnages Netflix et Amazon ont-ils fait évolué la notion de personnages dans la conception ou le traitement?

Yann. Avec ces deux-là, on a surtout l’impression que l’on va vers plus d’écoute du téléspectateur, ce qui semble très positif ! Netflix fait ses choix en fonction des goûts de ses abonnés et leur donne la possibilité de tout voir d’un coup. Amazon n’est pas en reste en proposant tout simplement de décider quelle série mérite d’être commandée en incluant le public dans le processus du choix sur pilotes. Est-ce que cela change pour autant leur manière de faire la série ensuite ? Je ne crois pas. Tout cela est encore assez neuf et les deux cadors tentent d’abord d’être crédibles ; ce qui se conçoit en créant des personnages relativement traditionnels pour l’instant.

Cécile. Je n’ai pas eu cette impression. Je pense que si évolution il y a eu, c’est avant tout sur le plan de la diffusion des séries. Je ne crois pas que ça impacte les personnages. Tant House of Cards que Orange is the New Black auraient pu voir le jour sur HBO ou Showtime.

Ladyteruki. Je ne pense pas qu’ils s’en chargent à eux seuls, n’est pas Père Noël qui veut ! Mais, ils contribuent sans aucun doute à bien des avancées, et surtout, officialisent une autre révolution, dans la consommation elle-même. C’est un pas supplémentaire et, maintenant que ces acteurs sortent de la diffusion linéaire, il sera de plus en plus difficile de revenir en arrière.

Lubiie. Le réel changement proposé par Netflix (et Amazon) est davantage au niveau de l’expérience télévisuelle. Même si on peut supposer que ces acteurs sont moins contraints par les tabous des networks et que leur liberté est proche de celle de HBO ou Showtime. Alors, les personnages sont plus osés comme Franck Underwood de House of Cards et certaines des détenues d’Orange is The New Black.

Marion. Si le concept de production des séries peut changer avec ces nouvelles plateformes, on ne peut pas dire que se baser sur les goûts des utilisateurs révolutionne l’écriture des personnages, entre les stéréotypes (Netflix et Amazon et leurs politiciens verreux), le classicisme et le manque de surprise, et parfois même des personnages qui ne tiennent pas sur la longueur notamment dans Orange Is the New Black et les twists qui passent avant toute cohérence émotionnelle.

Paix, amour et foie gras

ILTVSW. Puisque dans toute table tablée de réveillon, il y a toujours quelqu’un qui s’en va en claquant la porte, on met qui dehors cette année?

Yann. J’ai envie de mettre Marc Lavoine dehors ! Je précise que je n’ai rien contre lui mais Crossing Lines, c’était franchement pas ça. Certains me diront que venant de TF1… et oui mais non car il se trouve que j’ai dit du bien de Falco cette année, comme quoi !

Cécile. Moi, je dégage Zoé Hart (Hart of Dixie). Rien de personnel contre Rachel Bilson et j’aime bien la série par ailleurs qui est très fraîche mais cette héroïne c’est tout ce que je déteste : hystérique, qui brasse du vent, qui ne la ferme jamais. Et, en prime, je lui pique son foie gras, na !

Ladyteruki. Mais, absolument pas, cette joyeuse assemblée ne peut qu’être de bonne compagnie ! Il faut dire que je suis très expéditive et que j’ai commencé à mettre pas mal de garnements sur la liste du Père Fouettard voilà plusieurs mois ! Mais, ce soir, je ne suis que Paix, Amour, et Foie Gras.

Lubiie. Dexter ! Même s’il est le serial killer le plus attachant du petit écran, il a raté sa sortie et je lui en veux car je me suis investie dans son histoire pour avoir un final bâclé ! Et je ne suis pas sûre que sa nouvelle vie vaille le coup.

Marion. Sarah Michelle Gellar peut quitter la table pour tromperie sur la marchandise : ses talents d’actrice. Cette année, elle fend le coeur de tous les fans de Buffy contre les vampires et ne semble plus être à la hauteur. Que ce soit dans Ringer ou The Crazy Ones (voir notre review de pilote négative), elle ne paraît naturelle dans aucun rôle. Un acteur de série n’a pas toujours le même succès au cinéma que sur le petit écran et c’est le cas pour Sarah Michelle Gellar. Buffy était peut-être LE rôle de sa vie, qui sait ?

Interdiction de passer commande!

ILTVSW. On fait un vœu pour 2014? Quel personnage manque à la télé?

Yann. Justement, mon souhait, c’est de voir un vrai bon personnage dans une série française ! D’autres l’ont dit avant moi mais il nous faut un anti-héros notamment.

Cécile. Je voudrais faire un vœu qui ne se réalisera pas car il concerne une famille de personnages qui ne reviendra pas : Cesare, Lucrezia et Rodrigo, les Borgias de Showtime vont affreusement me manquer. Je suis verte que la série ait été annulée alors qu’il ne restait qu’une saison à faire. Snif !

Ladyteruki. Pour 2014, je veux plein de découvertes et de surprises ! Je ne veux surtout pas dicter mes attentes et les voir suivies à la lettre : quel ennui… INTERDICTION DE PASSER COMMANDE ! Même les rares séries que j’attends (je ne me pardonnerais pas d’oublier de mentionner Halt & Catch Fire !) devront tout faire pour aller là où je ne les attends pas. Sinon, où est le plaisir ? Allez, à la bonne vôtre, comme on dit par chez moi!

Lubiie. Je souhaite découvrir de nouveaux personnages toujours hauts en couleur et que ceux que j’aime déjà continuent à me surprendre par leurs vies incroyables ! Quel personnage manque à notre télé? Je fais confiance à la créativité des américains, britanniques et autres nationalités pour nous imaginer des personnages extraordinaires. Personnellement, j’apprécie les séries qui s’intéressent à des personnages historiques qui ont échappé à l’histoire comme le gynécologue Bill Masters même si c’est un peu romancé. C’est toujours intéressant de découvrir la vie de quelqu’un qui a existé et dont on ignore tout.

Marion. Exercice périlleux que d’imaginer un personnage qui manquerait aux fictions innombrables que nous regardons à la télévision. Dans un sens, il manque toujours quelque chose, mais dans l’autre, est-on qualifié en tant que spectateur pour imaginer le personnage que les scénaristes n’ont pas créé ? Et si on allait dans le sens d’une plus grande diversité culturelle ? Il y a des efforts de faits aux États-Unis, en Grande-Bretagne, en France, ou dans les pays Scandinaves, mais cela reste encore trop anecdotique. Mieux vaut rire devant une comédie pas toujours très fine comme Citizen Khan qui présente frontalement le métissage de notre société, plutôt que de se satisfaire de personnages en demi-teinte passés au crible de l’uniformisation culturelle. Et pour finir, y’en a marre des anti-héros salauds et des femmes névrosées ! Ces modèles doivent-ils être les uniques représentants de l’homme et de la femme modernes dans les séries ?

 

Merry Christmas !

Pour combattre le blues du lendemain de fête, vous pouvez aussi retrouver mes talentueux invités sur Twitter…

@Ccilep auteur de Femmes de séries
@Lubiie auteur de Lubie en série
@SeriesCheries auteurs de Séries Chéries
@ladyteruki auteur de Ladyteruki
@yann_k auteur de Séries, le blog! 

La semaine prochaine dans ILTVSW… Oups, pas encore tranché, désolée.

ILTVSW craque aussi pour/also loves…Treme

1 Déc

FRA/ENG

Donc, c’est la fin. Il en fallait une. Il y a une fin à chaque histoire. J’aurais tellement voulu que cela ne soit pas aujourd’hui. Ni demain. Ni cette année. Je sais, cela pourrait être les paroles d’une chanson de jazz médiocre. Mais, c’est le mieux que je puisse faire pour exprimer la mélancolie qui est la mienne. La dernière saison de la magnifique et puissante série Treme débute ce soir aux États-Unis et demain en France. Ce qui signifie que nous n’avons pas d’autres choix que celui de dire adieu à Antoine, Janette, Davis, Toni et tous ses personnages charismatiques, de dire au revoir à La Nouvelle Orléans.

Cela n’est pas chose aisée car David Simon et Eric Overmyer, les créateurs de la série, n’ont jamais caché que Treme était une lettre d’amour à la ville et à ses habitants. Un hommage à sa musique, un hommage aux musiciens. Un hommage à sa cuisine. Un hommage à sa culture. À son âme. À la force et au courage dont il a fallu faire preuve au lendemain de l’ouragan Katrina. Ils y sont tellement bien parvenus qu’ils se sont exonérés des règles de la dramaturgie. Les bons contre les méchants, ce n’est pas le sujet de Treme.

La série parle des gens. Des gens ordinaires et de leur quotidien. De la manière dont, ensemble, ils parviennent à améliorer les choses dans un monde où il n’y a pas d’autre option. Comme une allégorie de nos sociétés rongées par la crise, les doutes et les peurs. Du coup, cette proposition réaliste mais finalement optimiste fait chaud au coeur. Cinq épisodes pour dire au revoir, c’est sûr, cela ne sera pas suffisant.

Série made in US. Magnifique et puissante. Potentiel BFFF : total. À regarder pour aimer, pour sourire, pour pleurer, pour réfléchir.

La semaine prochaine dans ILTVSW… Oups, pas encore tranché, désolée.

 

 

Titre/title: Treme (2010/2013)
Createur/Creator: David Simon/Eric Overmyer
Maths: 4 saisons/seasons
Chaîne/Network: HBO/OCS city (en France)

So this is the end. Had to be one. There is an end to every story. Only wished it would not be today. Not tomorrow. Not this year. This could be the lyrics of a mediocre jazz song. But that’s also the best I can do to express my melancholy. The beautiful and powerful Treme is ending. Meaning we have to say goodbye to Antoine, Janette, Davis, Toni and all its charismatic characters and to the city of New Orleans.

It’s not easy because David Simon and Eric Overmyer, the creators of the show, made it clear from the beginning that Treme was their love letter to the city and its people. A tribute to music, to musicians. A tribute to its cooking. A tribute to its culture. To its soul. A tribute to the tremendous amount of strength and courage it took to start all over again after hurricane Katrina. They did so well that they managed to do without the rules of dramas. The usual bad guys VS good guys is not what you are going to find.

Because Treme is about people. Ordinary people. And the idea that ordinary people can together make things better and that there is no other option. An allegory of our world in times of crisis, doubts and fears. This is probably the reason why this realistic and yet optimistic TV show feels so good. Five episodes to say goodbye will sure not be enough…

Made in the US TV show. Beautiful and powerful. BFFF potential : total. To watch to love, to smile, to cry, to think.

Next week in ILTVSW… Oops, not decided yet, sorry.

ILTVSW craque aussi pour/also loves… Top of the lake

3 Nov

FRA/ENG

Bonne nouvelle. La semaine de la chance commence demain. C’est le moment où jamais de parier, à l’occasion d’un diner en ville, qu’une série télévisée peut constituer une forme d’art. Ce coup de chance, vous le devez à une femme très talentueuse. Avec Top of the lake, ce jeudi sur Arte, Jane Campion signe une perturbante, puissante et magnifique série télévisée. Trois preuves que l’art peut surgir du petit écran.

Sur les pas de Robin Griffin – Elisabeth Moss – un détective qui recherche Tui, une jeune fille de douze ans enceinte et portée disparue dans la nature sauvage néo-zélandaise, la réalisatrice ne nous raconte pas une histoire de flics de plus. Elle explore la solitude qui peut ronger les êtres humains et questionne leur capacité à survivre malgré la rudesse des obstacles méthodiquement placés par l’existence. Sommes-nous au moins capables de cela? Il n’y aura pas de réponse. Mais de nombreuses questions surgiront le long du chemin.

Top of the lake propose presque un aller simple. On ne ressort pas tout à fait indemne de ce voyage émotionnel télévisuel. L’écriture intelligente de Jane Campion associée à Gerard Lee, sa réalisation splendide, le talent incroyable de ses acteurs et la beauté à couper le souffle des paysages néo-zélandais expliquent tout. Pari gagné d’avance, on vous dit.

Série made in New Zealand. Perturbante et intéressante. Potentiel BFFF : total. À regarder : pour trembler, pour réfléchir, pour pleurer.

La semaine prochaine dans ILTVSW… Oups, pas encore tranché, désolée.

 

 

Titre/title: Top of the lake (2013)
Créateurs/Creators: Jane Campion, Gerard Lee
Maths: 1 saison/season 6 épisodes
Chaîne/Network: Arte

Good news. Starting tomorrow, it’s easy bet week. Attending your next dinner, no chance of losing if you defy the others guests to prove TV cannot be an art form. You might want to thank a very talented woman for this lucky break. With Top of the lake, this thursday on Arte, Jane Campion makes a disturbing, powerful and beautiful television show. Three serious evidences that art has something to do with it.

Following the footsteps of Robin Griffin – Elisabeth Moss – a detective looking for Tui, a missing twelve years old pregnant little girl in the wilderness of New Zealand, the director is not telling another crime story. She is exploring the loneliness of human beings and questioning their ability to survive despite the harshness and the obstacles of life. Can people even do that? There will be no answer. But a lot of questions along the way.

Top of the lake is very much like a one-way trip. No one can easily come back from this emotional TV journey. Thanks to Jane Campion and Gerard Lee intelligent writing, her stunning filming, the incredible talent of her actors and the breathtaking beauty of New Zealand landscape. Told you, an easy win.

Made in New Zealand TV show. Interesting and perturbing. BFFF potential : total. To watch to freak out, to think, to cry.

Next week in ILTVSW… Oops, not decided yet, sorry.

Breaking Bad final: interview de Vince Gilligan

29 Sep

Breaking Bad c’est fini aujourd’hui et c’est triste. Avant la diffusion du dernier épisode de la série intitulé Felina sur AMC, ILTVSW a choisi exceptionnellement de publier à nouveau l’entretien que Vince Gilligan lui avait accordé début septembre à l’occasion du Festival du film américain de Deauville.

Version française

Vince Gilligan s’est rendu à Deauville le week-end dernier dans le cadre du Festival du film américain et de la Saison 4, événement consacré aux séries. Le créateur de Breaking Bad, qui suit Walter White un professeur de science condamné par un cancer du poumon qui devient dealer pour subvenir aux besoins de sa famille, a donné une formidable masterclass. Le 29 septembre prochain la chaîne du câble AMC diffusera le dernier épisode d’une série devenue culte alors qu’en France il faudra patienter jusqu’au 21 décembre date à laquelle OCS lancera la dernière saison. Interview de l’un des auteurs les plus pointus de la télé américaine d’aujourd’hui que ILTVSW a eu la chance de rencontrer près d’une demi-heure.

ILTVSW: En 2008 lorsque vous avez créé Breaking Bad c’était déjà l’âge d’or de la télévision américaine pour les scénaristes, des séries comme les Sopranos ou Six Feet Under étaient déjà de considérables succès. Votre projet avait-il pour but de proposer quelque chose de radicalement différent ou étiez-vous simplement concentré sur votre désir de raconter l’histoire de Walter White?

Vince Gilligan. Un peu des deux. Ce petit homme Walter White m’intriguait et je voulais explorer son histoire. Ce qui est drôle lorsque l’on écrit pour la télévision, c’est que l’on ne connaît pas toute l’histoire au début. Il s’agit d’explorer l’histoire et d’apprendre à connaître le personnage. C’était ce que j’avais envie de faire. Mais je souhaitais également que la série soit différente. Historiquement, les règles de la télévision voulaient que les personnages ne changent pas. Prenez M.A.S.H., Pierce est la même personne dans la saison 1 que dans les saisons 9, 10 ou 11. Les téléspectateurs aux Etats-Unis ont longtemps apprécié cela. Lorsqu’ils allumaient leur télévision, ils voulaient savoir ce qu’ils allaient retrouver et qui ils allaient retrouver. Je savais cela et je me suis dit que cela serait sympa de créer une série dans laquelle le personnage principal dans le premier épisode n’est pas le même que dans le dernier épisode. En d’autres termes, un personnage qui changerait dans chaque épisode, qui deviendrait une nouvelle personne. De sorte que si un téléspectateur ne voyait que le premier épisode et le dernier épisode de la série, il se dirait : Mais je ne reconnais même pas ce gars, que lui ait-il arrivé? Il est différent, il se comporte autrement, il était bon maintenant, il est mauvais… C’est ce que j’ai voulu faire.

ILTVSW: Votre parti pris constituait un réel challenge…

V.G. Effectivement, c’était un challenge. Je voulais me mettre à l’épreuve pour voir si je pouvais créer quelque chose de nouveau et d’original. Nous le savons tous c’est extrêmement difficile d’y parvenir car presque toutes les histoires ont déjà été racontées. Il n’existe en effet qu’un petit nombre d’émotions humaines et toutes les combinaisons entre elles ont quasiment été explorées. Pourtant, nous les auteurs nous continuons d’essayer. C’est exactement ce que j’ai fait avec Breaking Bad, essayé d’être différent.

ILTVSW: Cette histoire d’un homme brisé relevait-elle également du défi pour vous sur un plan plus personnel?

V.G. Comprendre la psychologie de Walt et son comportement n’était pas difficile pour moi. Nous partageons de nombreux points communs. Je n’ai rien de commun avec Heisenberg l’homme qu’il devient. Mais Walter, dans le premier épisode, et moi-même sommes plus semblables que j’aimerais l’admettre. C’est une personne bien intentionnée, il est un peu timide, manque de courage, il n’avance pas dans sa vie avec une force tranquille, c’est même tout le contraire, il est comme somnambule. A la fin du premier épisode, il dit : Je suis réveillé. Je peux comprendre ce sentiment.

ILTVSW: Pourtant ce que vous décrivez n’a pas grand chose à voir avec votre vie…

V.G. Bon, vous savez, pas en ce moment (silence). Quoique cela m’arrive de ressentir cela aujourd’hui encore et certainement au moment où j’ai créé la série. J’allais presque avoir quarante ans et je me sentais très quadragénaire. Je me disais : Mince, il y a des tas de trucs très sympas que je ne ferai jamais. Je n’ai jamais parcouru l’Europe sac sur le dos, je n’ai jamais appris à piloter un avion, ni atteint le sommet de l’Everest, je ne serai jamais président des Etats-Unis… A mesure que vous vieillissez, vous réalisez que vos possibilités deviennent plus limitées. Je pense que Walter White ressent cela aussi. C’est la raison pour laquelle il était facile pour moi de le comprendre.

ILTVSW: L’écriture de la série est brillante comme la réalisation et le jeu des acteurs mais au-delà de cela comment expliquez-vous le fait que Breaking Bad soit devenue un phénomène de la pop culture?

V.G. Je n’en sais rien. J’aurais aimé avoir une belle réponse à cela. Cela me trouble et cela me rend heureux que la série soit devenue un tel phénomène. D’ailleurs, j’ai mis des années à m’en rendre compte. Alors que la série existe depuis six ans, je n’en ai pris conscience que l’an passé. Et il m’a fallu ce voyage en Europe pour prendre la mesure réelle de son succès. Cela fait maintenant trois semaines que je suis en Europe et aujourd’hui est mon dernier jour ici et je peux vous dire que je ne savais pas que nous avions autant de fans en dehors des Etats-Unis. C’est extraordinaire.

ILTVSW: Pour quelle raison la série fait-elle écho chez autant de téléspectateurs?

V.G. Je peux formuler quelques hypothèses. Je vais les partager mais je crains de ne pas vraiment connaître la réponse et cela m’effraie car en tant qu’auteur on a envie de pouvoir connaître de nouveaux succès. Celui-là sera difficile à reproduire car je ne sais pas si j’en ai vraiment tiré une leçon. Je pense d’abord que la série fait écho autour du monde car l’acteur qui joue Walter est particulièrement excellent et facile à apprécier. Son visage inspire la compassion même lorsqu’il fait des choses terribles. Il y a de l’humanité en Bryan Cranston qui touche les gens de manière universelle. Quoi qu’il fasse ils l’aiment. L’autre raison réside je pense dans le fait que Walter White se bat réellement pour faire les choses comme il faut dans le premier épisode et, même si dans les suivants le bien ne l’intéresse plus, il continue de se battre et de travailler dur pour réussir. Rien n’est facile pour lui. Je crois que l’on apprécie les gens qui sont bons dans leur travail, qui triment, surmontent de gros obstacles et qui ne renoncent pas. Des gens qui ont la vie dure mais qui persévèrent. Sans doute car pour nous tous, c’est une remarque très générale mais très vraie sur le genre humain, la vie est très dure de temps en temps. Donc lorsque nous voyons quelqu’un d’autre expérimenter cela et ne pas baisser les bras, nous nous disons : Je peux comprendre cela, je peux regarder cela.

ILTVSW: Donc paradoxalement, il y a un message d’espoir dans Breaking Bad?

V.G. Un message d’espoir, d’un certain point de vue peut-être, oui. J’aime cette idée (rires).

ILTVSW: Vous dites que la force des chaînes de télévision du câble aux Etats-Unis n’est pas la liberté qu’elles offrent mais le petit nombre d’épisodes qu’elles commandent?

V.G. C’est vrai. Nous disposons au maximum de 13 épisodes et ces deux dernières années nous n’en avons eu que 8. Plus vous avez de temps pour écrire chaque épisode et plus vous avez de chance qu’il soit meilleur. Sur les chaînes nationales aux Etats-Unis, les séries, dont certaines sont excellentes, se déroulent sur environ vingt-quatre épisodes par an. J’ai travaillé sur l’une d’entre elles et j’en suis très fier (X Files, NDLR). Quelqu’un qui ne l’a jamais fait ne peut pas comprendre à quel point l’emploi du temps est dingue. Cela ne s’arrête jamais. C’est comme jouer à un jeu vidéo dans lequel vous conduisez une voiture à 200 km/h en essayant d’éviter les obstacles. Impossible de faire une pause pour réfléchir et livrer votre meilleur travail. C’est la raison pour laquelle je ne pourrai pas y retourner comme showrunner.  Je suis trop vieux pour cela, c’est trop dur, c’est trop de travail.

ILTVSW: On dit que la télévision est le média des scénaristes mais vous dites des choses intéressantes sur votre manière de travailler à la façon du cinéma. L’écriture visuelle est-elle la plus importante à vos yeux?

V.G. Je crois que ce que j’ai voulu dire c’est que la télévision est un média de scénaristes mais un scénariste est un conteur d’histoires comme l’acteur ou le réalisateur. J’aime me considérer comme un réalisateur mais je suis d’abord un scénariste. En tant que scénariste, j’aime peindre l’image visuellement. On considère que cela relève strictement du travail du réalisateur. Je ne le pense pas. Je suis convaincu que c’est le travail du scénariste de voir dans sa tête tout ce qu’il écrit, voir tout son film ou sa série avant même que quelqu’un ne lise son travail. C’est une part considérable de mon travail. Si je ne le fait pas avant de le donner aux acteurs ou aux réalisateurs c’est que je n’ai pas terminé mon travail. En tant que showrunner, ce qui prouve que je suis un peu control freak, j’aime pouvoir dire au réalisateur la scène devrait se dérouler ici plutôt que là.

ILTVSW: Le dernier épisode de Breaking Bad sera diffusé le 29 septembre prochain. Ecrire cet épisode est-ce une forme de piège?

V.G. Mon sentiment était très ambivalent. Je ne voulais pas que la série s’arrête. Je voulais qu’elle continue pour toujours mais je savais qu’il fallait y mettre un point final. Cette histoire demandait une fin. Le piège était ma peur de rater. La peur de ne pas réussir à écrire un dernier épisode qui rende les gens heureux, non je devrais plutôt utiliser le mot satisfait. Heureux ou triste ne sont pas des sentiments aussi profonds que satisfait. Je voulais qu’après avoir regardé le dernier épisode les téléspectateurs demeurent un moment dans leur fauteuil et se disent : Quelle fin! Juste comme il le fallait. Je voudrais que les gens ressentent cela.

ILTVSW: Cela a-t-il nécessité un certain courage? Avez-vous pris des risques?

V.G. Je pense que nous avons pris de gros risques. Mes six auteurs et moi avons passé plus d’un an à parler des derniers épisodes et plusieurs mois à travailler sur le dernier. Nous y avons consacré tout ce temps car nous voulions considérer toutes les possibilités. Nous nous sommes demandés : Le final doit-il être un choc total, une surprise que personne n’a vue venir? Ou au contraire le final le plus satisfaisant est-il celui que tout le monde voit venir mais qui convient parfaitement à la série? Je ne vous dirai évidemment pas l’option que nous avons finalement retenue mais toutes ces questions devaient être posées. Il fallait nous demander : Quelle est réellement la bonne fin pour Breaking Bad?

ILTVSW: Avez-vous été tenté de frimer un petit peu?

V.G. Oui, dans ce genre de circonstances, vous voulez frimer un peu. C’est un besoin humain et j’y suis sensible. J’ai écrit et dirigé le dernier épisode. Cela a été très difficile pour moi. Chaque fois que je réalise, j’ai l’impression que c’est la première fois, que c’est un truc nouveau. Mais j’ai le sentiment d’avoir été chanceux de pouvoir le faire et je suis satisfait du dernier épisode. Nous avons frimé un peu et pas seulement dans le dernier mais dans les 8 derniers, et cela a été agréable. J’espère que nous n’avons pas trop frimé. On veut que tout soit parfait. On veut que les proportions du final soient les bonnes.  Mais on veut aussi frimer un tout petit peu.

© 2013 ILTVSW – La reproduction, partielle ou entière, de cet entretien n’est pas légale sans l’accord préalable de ILTVSW.

La semaine prochaine dans ILTVSW… Oups, pas encore tranché, désolée.