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Ta #série, toi et nous : Better call Saul

13 Avr

Parce que c’est l’un des derniers endroits qui nous rassemble. Parce que nous avons plus que jamais besoin d’être ensemble. Et parce que… nous allons passer beaucoup de temps sur le canapé, voici « Ta série, toi et nous ».

Je reçois ici un (e) invité (e) dont j’aime l’écriture, la voix et/ou le regard à partager sa relation avec l’héroïne ou le héros de sa vie. Merci infiniment à Hélène Cobo d’avoir accepté mon invitation

Hélène Cobo, script-doctor et illustrateur

Qui est le seul personnage qui peut quelque chose pour toi ?
Jimmy McGill, alias Saul Goodman, a définitivement révélé ma faiblesse pour les escrocs magnifiques. Cet avocat low-cost qui sublime le spin off de « Breaking Bad » dans « Better Call Saul » a changé pour moi la donne du anti-héros, looser sympathique. Jimmy n’est pas foncièrement sympa, même pas touchant à première vue comme il se doit d’un anti-héros, mais quoi qu’il entreprenne, j’ai toujours envie qu’il s’en sorte. Sans morale aucune et frayant avec la pègre de la même façon qu’avec la ménagère du barrio, Jimmy c’est la résilience incarnée ! Manipulateur de génie, il a su élever la tchatche au rayon des Beaux-Arts et son intelligence en mode survie me bluffe. Jimmy est un héros complexe, désespéré, mais toujours sur le pont. On devine l’enfant en lui et c’est aussi cette formidable incarnation de l’enfant qui sommeille en nous qui m’a touchée. La vie est un jeu et Jimmy est de toutes les parties. Avec Jimmy j’ai beaucoup appris sur mon goût pour la différence, aimer ce qui ne me ressemble pas, aimer l’étrange et l’étranger. La vie est trop courte pour cheminer avec son sosie. Oubliés mon éthique chevillée au corps, ma tempérance, mon honnêteté pas glamour, quel bonheur de transgresser par héros interposé. Un bras cassé, vite ! Un fauché chronique qui est de toutes les aventures, un manipulateur qui vous touche car on devine bien blessures. Jimmy c’est l’homme de la situation, c’est l’homme de ma situation. Jimmy ne sera visiblement pas sauvé (ce sont les limites du spin off) par l’objet de son désir, la formidable Kim alias Gisèle et ça me désespère parce que, comme dit l’autre, « il le vaut bien! »
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D’accord, il a changé ta vie mais comment ?
Tout d’abord il a changé mon regard sur les séries. J’ai été longtemps bêtement réfractaire au découpage de l’intrigue, au feuilleton millénium. C’était avant de découvrir « Breaking Bad » dont certains épisodes, de véritables petits chefs-d’œuvre shakespeariens, avaient déjà mis à mal ma vision étroite du septième art ! Mais avec « Better Call Saul », j’ai été littéralement bluffée par la mise en scène éblouissante, par certains plans séquences virtuoses que ne renierait pas l’Alfonso Cuaron de Roma.
Enfin Jimmy a changé ma vision du anti-héros. À première vue, Jimmy coche toutes les cases. Ce n’est pas le beau gosse pour lequel on oublierait famille et patrie, il a un diplôme d’avocat obtenu par correspondance-joli moment de la série- et c’est un expert en fins de mois difficiles. Rien de glamour. Et pourtant, il est aussi tout le contraire : séduisant, formidablement intelligent, courageux au-delà des mots, bref, l’archétype du mec qui mérite qu’on s’attarde. Enfin Jimmy m’a révélé un petit penchant pour l’addiction aux séries que j’ignorais complètement. Le voir mentir et se démener entre pègre et vie personnelle me réjouis à chaque fois !

 

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Et il pourrait quoi pour la nôtre ?
Vous faire oublier Harvey Specter, le beau gosse brillant de « Suits » ou la douce Alicia Florrick, avocate à l’éthique irréprochable dans « The Good Wife ». Avec Jimmy, vous jouez dans une toute autre division et c’est réjouissant. Jimmy n’a pas peur des caïd; Jimmy a une amoureuse qui a la queue de cheval la plus tendance du barreau ; Jimmy n’a pas de morale ; Jimmy, c’est l’avocat qu’il vous faut. Because, « It’s all good, man », because, « It’s Saul Goodman ! »

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