Archive | avril, 2020

Ta #série, toi et nous : Lost

11 Avr

Parce que c’est l’un des derniers endroits qui nous rassemble. Parce que nous avons plus que jamais besoin d’être ensemble. Et parce que… nous allons passer beaucoup de temps sur le canapé, voici « Ta série, toi et nous ».

Je reçois ici un (e) invité (e) dont j’aime l’écriture, la voix et/ou le regard à partager sa relation avec l’héroïne ou le héros de sa vie. Merci infiniment à Marc Herpoux d’avoir accepté mon invitation

Marc Herpoux, scénariste

Qui est le seul personnage qui peut quelque chose pour toi ?
John Locke, dans « Lost ». Ce simple employé né le 30 mai 1956, d’abord vendeur dans un magasin de jouets, avant de finir assistant dans une entreprise de fabrique de boîtes en carton, ce personnage, oui, peut beaucoup pour moi. John Locke a perdu l’usage de ses jambes après une chute de huit étages. Une chute provoquée par son propre père… et pourtant, il répète en boucle: « Don’t tell me what I can’t do ! » … Lui qui a été abandonné par son père, puis martyrisé par ce dernier une fois retrouvé, deviendra pourtant la figure paternelle de tous les autres naufragés. Une figure à la fois mystérieuse et bienveillante, protectrice et combattante. Il deviendra un professeur pour Walt, un guide pour Charlie, un tuteur pour Claire, un éducateur pour Boone. John Locke prend soin des autres, tout en se montrant autonome et indépendant. Cet être solitaire regarde le monde tel qu’il est. Un monde fait de clair-obscur, en perpétuel équilibre entre le Ying et le Yang. Tu ne peux avoir de nuit sans jour, et de jour sans nuit. Il sait qu’au fond de nous, nous sommes capable du meilleur comme du pire, raison pour laquelle nous avons tous droit à une seconde chance… lui le premier !
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D’accord, il a changé ta vie mais comment ?
John Locke m’a montré à quel point le rationalisme de Jack a ses limites, à quel point la bienveillance de Jack n’est pas une sagesse. « We’re free » répète Jack en boucle, comme pour mieux s’en convaincre. « No », répond John, « We have a destiny. You know that you’re here for a reason. And if you leave this place, that knowledge is gonna eat you alive from the inside out, until you decide to come back ». Personne ne pourra quitter l’île, John le sait. Moi non plus ! Voilà ce que m’a enseigné John. Mais prend la peine de l’écouter, écoute ce qu’elle a à te dire. Si l’île n’a pas de sens en soi, elle peut en avoir pour moi ! Merci John ! Moi qui était plutôt du côté de Jack au début, John m’a ouvert les yeux : Jack est chiant ! Il pleurniche sans arrêt sur l’absurdité de son existence, là où John sait sublimer chaque feuille que l’île porte en elle. John reste admirable, même lorsqu’il s’effondre et tombe à genoux, noyé par le désespoir, suppliant l’île de lui offrir un signe… Et paf ! Voilà que la trappe s’illumine ! Voilà que soudain son regard brille, que son visage rayonne enfin. John n’en demandait pas tant.

 

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Et il pourrait quoi pour la nôtre ?
John nous pousse à continuer, encore et toujours. A continuer de creuser, de chercher, de comprendre. Il sait que la vie n’est qu’un jeu. L’île n’est rien d’autre qu’un plateau de backgammon, parfois un échiquier… au pire un Risk ! A nous d’inventer les règles du jeu… mais toujours à partir de ce que l’île nous donne. John n’a pas la mystique d’un Eko. Il n’est pas prêtre, il n’a rien à prescrire. C’est un simple chasseur. Mais un chasseur hors-pair. Un chasseur qui pousse à chasser. John ne veut pas qu’on le suive. Il ne veut pas de disciple. Il ne prêche rien. Il parle d’ailleurs très peu. Il porte le nom d’un philosophe — John Locke — mais il aurait pu tout aussi bien s’appeler Nietzsche et dire comme lui : « Il m’est autant odieux de suivre que de guider ». John a trouvé son chemin, et nous encourage à trouver le nôtre en répétant inlassablement au fil des épisodes : « To be continued ».

Ta #série, toi et nous : Les Soprano

9 Avr

Parce que c’est l’un des derniers endroits qui nous rassemble. Parce que nous avons plus que jamais besoin d’être ensemble. Et parce que… nous allons passer beaucoup de temps sur le canapé, voici « Ta série, toi et nous ».

Je reçois ici un (e) invité (e) dont j’aime l’écriture, la voix et/ou le regard à partager sa relation avec l’héroïne ou le héros de sa vie. Merci infiniment à Marie Robert d’avoir accepté mon invitation

Marie Robert, philosophe, professeure, auteure

Dernier livre paru « Descartes pour les jours de doute » aux éditions Flammarion / Versilio

Qui est le seul personnage qui peut quelque chose pour toi ?
Tony Soprano ! Non pas que j’ai des envies d’assassinats (quoique !) mais surtout parce que ce personnage est pour moi l’éloge de la complexité. C’est un antihéros traversé par des émotions contradictoires. La loyauté, la colère, la vanité, le chagrin… Il est aussi médiocre que flamboyant. C’est assez proche de l’image que j’ai de « nous » en ce moment.
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D’accord, il a changé ta vie mais comment ?
Il y a dans des tous ses actes quelque chose de philosophique. Il agit en fonction d’un système de pensée, qui constable ou non, impose une action. Il crée une morale individuelle et agit en cohérence avec elle, mais dans une implacable cruauté. Je crois qu’on peut faire pareil mais en version amour et douceur !

 

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Et il pourrait quoi pour la nôtre ?
Comme Tony, allons chercher dans nos entrailles la source de notre cohérence. Affrontons la variété de nos émotions ! C’est le moment !

Ta #série, toi et nous : The Shield

8 Avr

Parce que c’est l’un des derniers endroits qui nous rassemble. Parce que nous avons plus que jamais besoin d’être ensemble. Et parce que… nous allons passer beaucoup de temps sur le canapé, voici « Ta série, toi et nous ».

Je reçois ici un (e) invité (e) dont j’aime l’écriture, la voix et/ou le regard à partager sa relation avec l’héroïne ou le héros de sa vie. Merci infiniment à Brice Homs d’avoir accepté mon invitation

Brice Homs, auteur

Dernier roman paru Sans compter la neige aux éditions Les Escales

Qui est le seul personnage qui peut quelque chose pour toi ?
Vic Mackey, de la série The Shield. Vic, c’est la définition du péché selon Saint Paul : « Je fais le mal que je ne veux pas faire et je ne fais pas le bien que je voudrais faire ». Sauf que Vic, lui, il est prêt à faire le mal. Pour faire le bien. Pour faire mal au mal. Quand personne ne veut y aller, lui, il ira. Et il y va à deux cent pour cent. Il fait face. « I don’t step aside, I step up ». Il affronte tout avec le torse bombé, un clin d’œil complice et un sourire narquois aux lèvres. Cette dureté, c’est la colonne vertébrale de sa droiture. Humain trop humain. Vic, c’est l’engagement. Comme le dit sa collègue Claudette, c’est une ordure, mais c’est le gars que tu es content d’avoir de ton côté quand tu es en danger. C’est un ami fidèle et loyal. Vic se fout de ce que tu penses de lui. Il fait ce qu’il doit faire. La définition du courage.
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D’accord, il a changé ta vie mais comment ?
J’ai un mal de chien avec le conflit. Je n’ai pas eu une vie très protégée. J’ai dû affronter très jeune des choses violentes. Brutales. Vic m’a réconcilié avec une partie de moi-même que je jugeais mal ou dont j’avais honte, celle qui se bat, qui affronte, qui rend les coups. Le regard des autres. Le mal qu’on se donne. Celui qu’on peut faire. Pour bien faire. Pour faire le bien qu’on voudrait. Grace à Vic, je sais que c’est ce qui fait de moi quelqu’un sur qui on peut compter. Quelqu’un d’aimable, au sens premier du terme.

 

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Et il pourrait quoi pour la nôtre ?
On a tous besoin, à certains moments, d’aller chercher le Vic en nous. Le badass au sourire narquois qui va faire face. Celui qui remonte ses manches au lieu de détourner le regard. Vic c’est notre ultime recours, ce qu’il y a de plus dur en nous, et de plus tendre à la fois. Ce qui dit que, bien sûr, on ne peut pas toujours gagner. Mais que même quand on perd, au moins on s’est battu.

Ta #série, toi et nous : Pose

6 Avr

Parce que c’est l’un des derniers endroits qui nous rassemble. Parce que nous avons plus que jamais besoin d’être ensemble. Et parce que… nous allons passer beaucoup de temps sur le canapé, voici « Ta série, toi et nous ».

Je reçois ici un (e) invité (e) dont j’aime l’écriture, la voix et/ou le regard à partager sa relation avec l’héroïne ou le héros de sa vie. Merci infiniment à Olivier Liron d’avoir accepté mon invitation

Olivier Liron, auteur

Dernier roman paru Einstein, le sexe et moi aux éditions Alma

Qui est le seul personnage qui peut quelque chose pour toi ?
Blanca dans Pose. Une mère trans, qui accueille toute la misère du monde. Elle reconstruit une famille de coeur. On ne peut qu’aimer éperdument ce personnage.

D’accord elle a changé ta vie mais comment ?
Je ne sais pas si ce personnage a changé ma vie, mais il donne beaucoup de courage et d’espoir à toutes les personnes qui ne se sentent pas en accord avec leur genre, ou qui plus généralement se sentent exclues de la société. Malgré toutes les épreuves que l’on peut traverser dans la vie, le bonheur et la tendresse existent. Il existe un endroit où être heureux. Quelque part. La maison de Blanca est mon utopie personnelle. Je suis profondément touché par ce personnage et les valeurs qu’il véhicule.

 

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Et elle pourrait quoi pour la nôtre ?
Dans un monde malade, Blanca est un ange de tendresse, de joie et de lumière. En un sens, c’est un personnage féminin baudelairien, rédempteur de la souffrance du monde, comme l’ange du poème « Réversibilité ». C’est aussi un personnage pour qui la beauté, le rêve, la danse doivent avoir toute leur place dans la vie. C’est enfin une bagarreuse qui n’hésite pas à se battre pour défendre ses enfants et sa communauté. L’amour, la beauté et la révolte. What else?

Ta #série, toi et nous : Weeds

5 Avr

Parce que c’est l’un des derniers endroits qui nous rassemble. Parce que nous avons plus que jamais besoin d’être ensemble. Et parce que… nous allons passer beaucoup de temps sur le canapé, voici « Ta série, toi et nous ».

Je reçois ici un (e) invité (e) dont j’aime l’écriture, la voix et/ou le regard à partager sa relation avec l’héroïne ou le héros de sa vie. Merci infiniment à Sandra Hegedus d’avoir accepté mon invitation

Sandra Hegedus, fondatrice de Sam Art Project

Qui est le seul personnage qui peut quelque chose pour toi ?
Nancy Botwin de Weeds en mère de famille totalement hallucinante entourée d’enfants, beau-frère, amis un plus dysfonctionnels les uns que les autres. Je pourrais très bien être cette femme sexy, dingo, mais prête à faire n’importe quoi pour tenir la famille.

D’accord elle a changé ta vie mais comment ?
Nancy Botwin elle me dit : « T’es pas la seule a avoir des ados incontrôlables, qui font des choses pas toujours comme tu rêvais, mais c’est les tiens ». Elle me dit : « T’es pas la seule à tout faire pour tenir dans tous les sens, à essayer de pas perdre la face et pas tomber quand tout le monde te regarde et n’attend que ça ! » Elle me dit : « Go girl ! Invente ta façon de faire mais just do it ! »

 

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Et elle pourrait quoi pour la nôtre ?
Nancy Botwin elle vous dit : « Je vous emmerde !!!!! Arrêtez de juger ! Décoincez-vous and be happy ! »

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